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Elections municipales : Lorsque le prétendu « chef de canton » de Guéguéré fait bastonner deux jeunes pour avoir voté MPP

Publié le samedi 28 mai 2016 à 00h22min

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Elections municipales : Lorsque le prétendu « chef de canton » de Guéguéré fait bastonner deux jeunes pour avoir voté MPP

Les élections municipales du 22 Mai 2016 ont livré leurs résultats dans la Commune rurale de Guéguéré, province du Ioba : deux partis étaient en lice : le MPP et l’UPC ; et le MPP a pris 60 sièges contre 14 à l’UPC.

La particularité de cette commune est qu’il y a un prétendu « chef de canton » en mal de légitimité qui est en même temps le Secrétaire Général de l’UPC dans la Commune et qui, pour combler ce manque de légitimité sociale s’est mis en tête de conquérir la mairie de la commune en se servant de la politique, à travers l’UPC, comme cheval de Troie.

Le sieur DABIRE Natiébou dit Clément, puisque c’est de lui qu’il s’agit, préposé des douanes en service à Dakola (frontière du Ghana), à quelques pas de sa retraite, s’est fait « introniser » en 2015 « chef de canton », avec la complicité active de l’administration départementale et provinciale. Mais face à l’indifférence générale des populations de la Commune (qui compte 37 villages) vis-à-vis de son « affaire », il décida, sur les conseils de ses parents et soutiens, de se jeter en politique et de prendre le contrôle de la Mairie de Guéguéré. Il se fit alors désigner SG de la structure communale de l’UPC avec le soutien des élus nationaux et locaux de ce parti au niveau provincial.

Aussitôt après la publication par la CECI des listes de candidature aux élections municipales, notre homme, qui réside à Dakola, soutenu par d’éminents avocats du parti du lion, décida de formuler un recours contre l’éligibilité de l’un des candidats du MPP au motif qu’en tant qu’ancien maire de Guéguéré, il avait soutenu activement Blaise Compaoré dans sa tentative de modification de la constitution. Un autre recours fut introduit en invalidation de toute la liste du MPP pour « insuffisance de caution ». Avec des copies de coupures de presse pour toutes pièces à conviction, l’aventure se révéla comme un calvaire pour notre homme (et ses soutiens), qui sera humilié devant le tribunal administratif de Diébougou, incapable qu’il fut de s’expliquer et de justifier son propre recours.

Le candidat MPP demanda simplement que le sieur DABIRE et ses compagnons nous retrouvent plutôt sur le terrain électoral, afin que la population tranche dans l’urne. La courte échelle venait de se briser…

Ainsi, la campagne électorale fut, comme on pouvant s’y attendre, dominée par l’injure facile des animateurs de l’UPC et la démarcation physique basée sur l’appartenance familiale ; elle fut simplement laborieuse, avec à l’arrivé les résultats ci-dessus.

Le samedi 21 mai, veille du vote, et de nuit, il ordonna, selon les dires des exécutants, d’enfermer deux jeunes de sa famille et de les bastonner : leur péché était de m’avoir rendu visite à domicile, pour me dire leur intention ferme, avec une partie des leurs, de voter pour mon parti, le MPP. Le premier à avoir été pris fut libéré après que son épouse ait alerté d’autres personnes dont ses parents à elle. Ce n’était qu’un sursis ; car le lundi 23 mai, une fois les résultats du scrutin connus dans la commune et après que nous ayons quitté Guéguéré, il revint à la charge et se fit conduire les deux infortunés par une escouade de « dozos » auxquels il donna l’ordre de « faire ce qu’ils avaient à faire » : les deux jeunes gens furent alors publiquement et longuement fouettés « pour l’exemple ».

En raison du fait qu’ils ont peur de porter une quelconque plainte devant une autorité compétente (et on peut les comprendre), nous avons décidé de saisir par téléphone le procureur du Faso près le TGI de Diébougou et de prendre l’opinion nationale à témoin.

L’histoire du sieur DABIRE Natiébou Clément, de sa famille et de leur « chefferie de canton » sur Guéguéré est une grosse imposture sur laquelle nous et d’autres fils de Guéguéré reviendrons plus longuement dans d’autres circonstances. Mais ce qui s’est passé le lundi 23 mai illustre l’état d’esprit général qui gouverne cette imposture ainsi que les méthodes d’un pauvre gars dont le seul haut fait d’études est, avec un Bac D, d’être préposé des Douanes jusqu’à la retraite…

Nous avons donc saisi le Procureur du Faso et nous espérons qu’une enquête sera ouverte et les suites qui conviennent données, afin que ce « Roi Ubu » et ses semblables comprennent une fois pour toutes que ces temps-là sont révolus.

En tout état de cause, les populations de Guéguéré ne supporteront pas outre mesure que l’Etat démissionne de ses responsabilités face à de tels comportements.

Fidèle HIEN, PhD
Officier de l’Ordre National

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