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Elections municipales : Les femmes rurales adressent leurs doléances aux futurs maires et conseillers

Publié le samedi 7 mai 2016 à 01h02min

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Elections municipales : Les femmes rurales adressent leurs doléances aux futurs maires et conseillers

Les femmes rurales du Burkina Faso, regroupées dans le cadre de la campagne CULTIVONS, ont tenu une conférence de presse ce vendredi 6 avril 2016 à Ouagadougou. L’objectif est de lancer la deuxième phase de la campagne « femmes rurales pour bâtir un Burkina sans faim ». Cette campagne consiste à exiger des acteurs politiques surtout des futurs élus locaux un accès sécurisé de la femme à la terre et un respect effectif du quota des 30% de bénéficiaires de parcelles dans les aménagements hydro-agricoles. A l’occasion, les femmes ont également exigé du gouvernement du Burkina Faso, le respect de tous les engagements pris en leur faveur.

Au lendemain de la 19e édition de la journée nationale du paysan, marquée par des engagements forts en faveur du monde rural, les femmes rurales du Burkina Faso poursuivent leur campagne de plaidoyer. En effet, en juillet 2015, les femmes ont mis en place une campagne dénommée « dix mesures en faveur des femmes rurales pour bâtir un Burkina sans faim » et composée de deux phases.Elle consiste à défendre la cause du monde rurale auprès des dirigeants.

Et à la faveur des élections couplées de novembre 2015, la première phase a été mise en œuvre.L’association a réussi à obtenir l’engagement de six partis politiques dont ceux de la majorité au pouvoir (MPP, PAREN UNIR/MS, …). Pour preuve, ces partis politiques ont signé le 15 septembre 2015 le manifeste des femmes rurales.

Le président du Faso Roch Kaboré ainsi que le Premier ministre Paul Kaba Thieba ont intégré respectivement dans le programme de gouvernance et de politique générale la mise en place de commissions foncières dans les villages de sorte que les 30% des terres aménagées aillent aux femmes et de combattre l’accaparement des terres. Au terme de cette première phase, il y a 5 mesures entièrement prise en compte, les mesures 4, 8 et 9partiellement. Les mesures 5 et 7 ont été entièrement ignorées dans la déclaration de politiques générale.

Impliquer les élus locaux pour meilleur accès à la terre

En cette matinée face à la presse, les femmes rurales, ont décliné la deuxième phase de leur plaidoyer orienté vers les candidats aux élections locaux c’est-à-dire, les futurs maires et conseillers municipaux.Il porte sur les mesures ignorées et partiellement prise en compte, mais surtout sur le foncier. Pour cette association, cette tranche des gouvernants est la plus concernée par la gestion du foncier qui est une de leur préoccupation majeure.

Pour l’atteinte de leurs objectifs, ils ne doivent pas être contournés. « Nous voulons interpeller les candidats aux élections locales, les futures maires et conseillers municipaux à inscrire dans leurs priorités l’accès sécurisé des femmes à la terre. Nous attendons donc que de ses élections municipales, sortent des élus locaux sensibles à l’accès des femmes rurales à la terre, des élus capables de s’élever contre la spéculation foncière, déterminés à combattre l’accaparement des terres, des élus locaux qui travaillent à une prise en compte des femmes dans les terres aménagées », a fait entendre Mme Sia/Yaro Avrou, vice-présidente du collège des femmes rurales.

Les femmes tiennent mordicus à leur requête. Elles sont même revenues sur la loi 034-2009 relatif au foncier qui offre la possibilité d’organiser des programmes d’attribution à titre individuel ou collectif de terres rurales aménagées des domaines fonciers ruraux de l’Etat et des collectivités territoriales au profit des groupes de producteurs ruraux dévalorisés que sont les petits producteurs agricoles, les femmes, les jeunes, etc., pour montrer la faisabilité de leur demande aux gouvernants.

Pour la mise en œuvre effective de la deuxième phase, un certain nombre d’activité ont été mis en place. Il y a :
• L’organisation des rencontres d’échange et d’information dans quatre communes que sont Léo, Sapouy, Koudougou et Banfora.
• L’organisation d’émissions radiophoniques d’information et de sensibilisation dans les zones fortement confrontées à l’accaparement de terres,
• Le lancement d’une campagne digitale à compter du 6 mai sur les réseaux sociaux (Facebook, twitter) pour une interpellation constante des acteurs politiques et une sensibilisation du public sur les questions relatives à l’accès à l’eau ;
• La publication régulière d’information sur un site web spécial dédié aux élections au Burkina Faso.

L’association des femmes rurales travaille en général pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle du pays et de façon spécifique pour nourrir, entretenir leur famille. Elle entend suivre de près les activités du gouvernement afin de les amener à respecter leurs promesses et de traduire engagements en actes concrets.

Wendkuni Diane Kagambèga (stagiaire)
Lefaso.net

Les 10 mesures des femmes rurales

• Mesure 1 : accès et contrôle de la terre, c’est-à-dire mettre en place un dispositif pour un accès équitable et sécurisé de la femme ;
• Mesure 2 : accès au crédit et à l’encadrement ;
• Mesure 3 : accès aux matériels de transformation et de conservation des intrants ;
• Mesures 4 : accès aux espaces pastoraux ;
• Mesure 5 : accès aux ressources pour l’élevage et l’agriculture ;
• Mesure 6 : disponibilité d’aliments pour un bétail subventionné ;
• Mesure 7 : fourniture des services vétérinaires ;
• Mesure 8 : assistance technique sur les nouvelles techniques d’élevage. Cela consiste à accroitre la formation d’agents communautaires de proximité sur les techniques nouvelles d’élevage ;
• Mesure 9 : promotion et consommation des produits nationaux ;
• Mesure 10 : représentation dans les instances de décisions.

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