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Choisir de vivre une autre citoyenneté !

Publié le lundi 21 mars 2016 à 00h41min

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 Choisir de  vivre  une autre citoyenneté !

Ces temps-ci l’on a beaucoup parlé de celui-là qui a choisi d’être citoyen d’un autre pays. Ce dont on a parlé le moins ce sont les contraintes et obligations de ce dernier à vivre autrement par ce que les règles ont changé. Il devra apprendre à se conformer désormais aux lois de cette autre nation. Il devra adopter une autre façon d’être et de vivre. Il doit muer ou si l’on veut, il doit faire une mutation tant dans son langage que dans son comportement. Suivez mon regard…

Se marier, c’est justement « changer de nationalité » ; quitter un monde pour un autre et cela avec tout ce que cela comporte de réaménagement dans les habitudes. Le mariage a ceci de contraignant qu’il impose des engagements. Oui ! Se marier c’est prendre l’engagement d’être pour une seule et même personne ; donner et se donner à une seule et même personne ; de vivre pour une seule et même personne. Le mariage inclut l’engagement à la fidélité mais aussi et surtout à la redevabilité.

En se mariant, on quitte un monde où l’on vivait sans avoir de compte à qui que ce soit. On sort et on rentre quand et comme on veut ; on dépense son argent comme on l’entend : on s’habille comme on veut. Dans ce royaume du célibat, on est son roi et son citoyen. On se fixe des règles qu’on veut et surtout celles qui nous arrangent le plus. C’est un monde de liberté dans le sens plein du terme, les seules contraintes étant celles qu’on se fixe. Libre comme l’oiseau dans l’air et comme le poisson dans l’eau. Libre comme un célibataire dans son monde.

Dans la cité des mariés, les règles changent fondamentalement. On n’est plus seul par ce que l’on a fait le choix d’être et de vivre avec quelqu’un d’autre. Du coup, de nouvelles règles s’imposent, dont la première est la fidélité. Par fidélité j’entends l’accomplissement de toute promesse annoncée. Cela commence par la promesse d’être et de vivre rien qu’avec l’autre et uniquement avec lui, par ce qu’on l’a choisi parmi tant d’autres. Ce choix implique le rejet de tout autre choix et le rejet à tout renoncement à ce choix. Seule la mort peut venir ouvrir les vannes pour un autre choix.

Dans le domaine de la sexualité, la fidélité consistera à se garder de faire des détournements. Qu’est-ce à dire sinon que notre sexe est logé à un chapitre bien déterminé et ne doit servir que dans ce cadre. Il est uniquement et exclusivement donné pour servir et répondre au besoin du partenaire conjugal ; l’employer ailleurs et au profit de toute autre personne n’est rien d’autre qu’un détournement. Nous savons du reste ce que cela peut coûter si jamais on est pris en flagrant d’élit même dans tout autre domaine (financier par exemple). C’est une simple logique. Ce qui est demandé à tout gestionnaire, c’est la fidélité. Dans la vie du couple, chacun est gestionnaire de son sexe et à ce titre, ce qui lui est demandé c’est d’être fidèle. Nous savons également que dans toute cité où les détournements se pratiquent impunément, le désordre, la gabegie et la mal gouvernance feront leur nid et bienvenue les dégâts.

Partant du fait incontestable que les conjoints sont l’un pour l’autre- l’un à l’autre- il est à retenir que rien ne saurait appartenir à personne en propre. Le temps, la disponibilité, les ressources matérielles et financières, le corps, etc., seront gérés pour le bien de l’autre et mis à sa disposition.

C’est cette logique qui fait la différence avec celle qui prévaut quand on est seul et c’est aussi pourquoi il est important de faire un choix réfléchi et savoir réellement si l’on est fait pour le mariage, et si l’on est prêt à vivre ce sacrement.

Le mariage a ceci de spécifique qu’il exclut tout égoïsme. C’est le lieu de partage, du don total de soi à son partenaire. Si cela est vécu et bien vécu par les conjoints, ils seront alors de véritables agents de développement et des citoyens utiles à leur société. Et c’est dire que c’est une école de formation à la vraie responsabilité et à une conscience aigue pour vivre pour soi-même et pour les autres.

Dans la cité des mariés, le langage est mesuré et réfléchi, car toute parole adressée à l’autre doit lui donner l’envi de vivre et de bien vivre ; le rassurer, l’encourager, relever son moral et le promouvoir. Il y’a un langage pour ne pas dire, une langue pour les mariés. Se marier c’est prendre l’engagement à ne pas écraser l’autre par l’usage de la langue.

C’est aussi veiller au quotidien à honorer toute promesse faite : promesse de rentrer tôt à la maison, d’être disponible à l’autre, d’être à ses côtés pour l’aider et le soutenir, lui consacrer du temps, etc. Dans la cité des mariés, il n’y a pas de place pour renier et se renier, pour tromper, pour trahir. Pourquoi la fidélité sur tous les domaines s’impose-t-elle dans ce cadre ? Pour la simple raison que toute infidélité va écorcher l’autre soit dans son âme, soit dans son corps. L’infidélité a ceci de pernicieux qu’elle détruit inévitablement l’autre. Elle n’a pas sa place dans la cité des mariés car là, on s’est mis ensemble pour bâtir et pour se bâtir.

Autre règle qui prévaut dans la cité des mariés : la redevabilité

Là on ne vit plus pour soi-même, mais pour l’autre. On lui doit des comptes, non pas par peur, mais par amour et considération. Là on ne raisonne pas en disant en disant que l’autre m’appartient, mais plutôt que je lui appartiens, et moi et ce qui est à moi.

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