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Sport : Une assemblée générale de la Fédération de Karaté Do avorte à cause de l’absence du président

Publié le lundi 21 décembre 2015 à 23h12min

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Sport : Une assemblée générale de la Fédération de Karaté Do avorte à cause de l’absence du président

La fédération burkinabè de Karaté Do, en proie à une crise depuis deux ans, devait tenir son assemblée générale extraordinaire le samedi 19 décembre 2015. Au cours de cette rencontre, les représentants des ligues, districts et clubs devaient voter pour soit renouveler leur confiance au bureau exécutif actuel, soit lui demander de rendre le tablier. A cause de l’absence du président et des autres membres du bureau, la séance a été levée juste après son ouverture.

La crise qui divise la famille du Karaté Do n’est pas prête de s’estomper. A la suite de la médiation du Ministre des Sports et des Loisirs, David Kabré, les acteurs devaient voter soit pour donner leur quitus au président exécutif actuel de poursuivre son mandat jusqu’à son terme, soit pour l’amener à démissionner. Et dans ce cas, un bureau de transition allait être mis en place pour évacuer les affaires courantes.
Pour l’occasion, des éléments de la gendarmerie ont été mobilisés pour la sécurité. « Comme ils ont pour la plupart des ceintures noires, s’ils commencent à décaisser des coups de poings ici, il faut forcément la sécurité », a lancé un peu hilare un confrère avant même le début de la rencontre. Après la vérification des mandats des différents délégués, ces derniers prennent place dans la salle. Le bureau de la séance prend aussi place. Pour entrer dans la salle, il fallait montrer patte blanche. Les gendarmes fouillent et … refouillent les sacs afin de sortir toute arme blanche ou à feu susceptible d’être utilisée si les participants en venaient aux mains. « Ah l’affaire est aussi sérieuse ? », se questionne un autre journaliste.
Omar Yugo, le directeur technique national (DTN) suspendu par le président était visiblement le chef de file des délégués présents dans la salle. Sur six ligues, trois étaient représentées, les districts étaient presque tous là. « Parce que nous n’avons pas la liste des clubs qui peuvent voter ; nous n’avons pas une idée des représentants des clubs », laisse entendre un membre du bureau de séance. Un constat saute à l’œil : le président Me Mamadou Sawadogo, par ailleurs bâtonnier de l’Ordre des avocats burkinabè ainsi que les autres membres de son bureau étaient absents. Face à cela, le représentant du Ministre des Sports et des loisirs annonce la levée de la séance. « Le Bureau exécutif n’est pas présent dans la salle. Il n’est pas non plus représenté. Pour cela, je suis dans le regret de lever la séance et de rendre compte à qui de droit afin qu’une décision soit prise », a indiqué le représentant du Ministre. Une annonce qui n’est pas acceptée par l’assistance qui tenait à ce que le vote ait lieu quitte à ce que compte soit rendu aux membres du bureau. Mais Omar Yugo a dû intervenir pour calmer ses partisans.
La séance a été levée. Et le ministre aura à tirer toutes les conséquences et à prendre la décision qu’il faut. Pendant ce temps, la famille du Karaté Do reste divisée par cette crise qui la mine depuis deux ans.
En rappel, en condamnation au « mauvais comportement » de certains membres du staff dont le DTN et des techniciens, le président de la Fédération avait décidé de les suspendre des instances de la Fédération. Cette décision avait provoqué une crise au sein de la famille du Karaté Do qui perdure jusqu’aujourd’hui.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 22 décembre 2015 à 09:54, par Danton En réponse à : C’est « tristant » tout simplement.

    Je me suis retiré depuis une dizaine d’années des dojos de Ouaga à cause de la petitesse des soi-diant maitres karatekas du Burkina.Tous avec un ego surdimensionné ; pour une séance d’entrainement de 2heures, on prendra 1heure pour se vanter et critiquer les autres. Je me rappelle encore cette assemblée générale de Bobo en 1996 où un certain Avougou Abadjan (adjudant-chef à la retraite aujourd’hui, à l’époque trésorier de la fédération) avait carrément menacé de me casser la gueule parce que j’avais eu l’audace de poser une question sur la gestion financière de la fédé. Ce fut ma première déception de cette fédération, mais je n’étais pas au bout de mes peines.J’ai ensuite pensé qu’avec l’arrivée de gens comme Omar Yugo et Souleymane Yaméogo (je salue en passant ces ainés), la normalité serait au rendez-vous, mais hélas ! Le choc des égos va faire reculer le karaté-do burkinabé de 10 ans. Les gens enseignent les préceptes du karaté pour que les autres les appliquent, mais pas qu’eux-mêmes les appliquent, et c’est vraiment regrettable. Il faut que les gens acceptent que la gestion de la fédé de karaté est une affaire de bons gestionnaires, pas une affaire de « maitres » (en fait quand certains ont atteint un certain niveau après le 1er dan ils se réclament à tort comme tel). Pourtnat nous avons des personnalités comme l’Ambassadeur du Japon qui témoignent un vif intérêt pour notre discipline, mais encore faut-il nous discipliner nous-mêmes avant ! En réalité le remède est simple : chacun doit accepter de se remettre en cause et d’injecter une dose d’humilité dans son comportement. Au besoin, certaines personnes devraient tout simplement se mettre à l’écart et laisser le sang neuf prendre la relève que ce soit dans la gestion administrative ou dans l’encadrement technique. Il suffit : les karatekas ne doivent plus être étiquetés comme des bagarreurs ou des personnes intolérantes, c’est une honte. Je ne veux même pas que les gens sachent que je suis un adepte de lart créé par Me Funakoshi, tellement cela pourrait me desservir. En attendant, je m’efforce de faire chaque matin avant d’aller au travail les katas kanku dai, wankan et tekki shodan. Comme enchainements, c’est bon pour commencer la journée et surtout pour la terminer en toute sérénité. Quand j’en ai le temps, le samedi matin je vais plus loin sur le terrain de foot de Bangreweogo au sein du parc urbain.Tout seul, sans se mêler aux ignorants, c’est mieux ainsi. Ca évite les palabres en même temps que ca me permet d’appliquer ce précepte (kyokun) : karate na sente nashi (il n’y a pas d’action offensive en karate). Danton.

    PS : Je salue la mémoire du Colonel Jean Simporé, 4ème dan de Wado Ryu, un des pionniers de l’art de « la main vide » au Burkina Faso, accidentellement rappellé à Dieu il y a presqu’exactement un an.

  • Le 22 décembre 2015 à 12:15, par Vosinh En réponse à : Sport : Une assemblée générale de la Fédération de Karaté Do avorte à cause de l’absence du président

    Cette épisode est semblable à celle qui a divisé le Vovinam Viet Vo Dao au Burkina. Malheureusement ceux qui ont pris les devants de la fédération ne sont que des profiteurs et avides d’argents. les intérêts matérialistes et sournoises de certains ont mis à mal cette belle discipline. Le Ministre a promis à plusieurs reprises résoudre cette crise, mais se heurte à la vérité implacable de l’essence réelle de la discipline. La mauvaise voix de la discipline est celle empruntée par la fédé, avec un DTN Boulanger (Nassouri) qui empoissonne tout sur son passage. J’ose espérer que les pratiquants ouvriront les yeux sur la vraie voix !

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