Utilisation des pesticides : Mieux s’informer pour minimiser les risques
La ville de Kombissiri a abrité le samedi 30 octobre 2015 un atelier sur les risques liés à l’utilisation des pesticides. Organisée par l’Association Ensemble sécurisons le futur (ESF), en collaboration avec le Forum ouvert sur la biotechnologie agricole du Burkina (OFAB), cette rencontre a réuni les représentants des organisations à base communautaires (OBC) des villes de Kaya, Yako, Kombissiri et Tenkodogo.
Connaître les bonnes et les mauvaises pratiques dans l’utilisation des pesticides, c’est l’objectif de la cette rencontre intitulée « Impact des pesticides sur l’environnement et solutions alternatives pour la gestion durable des ravageurs en agriculture ».
Les pesticides sont de plus en plus utilisées au Burkina Faso et selon le professeur Guissou Innocent Pierre, les plus répandues sont les pesticides contre les rongeurs, les herbicides, les insecticides et les fongicides. En effet, au Burkina Faso, on estime à 11%, le taux de croissance annuelle sur l’utilisation des pesticides. Cela s’explique par la pression des ravageurs et les nouvelles pratiques culturales.
Il est donc évident que « Les pesticides sont des substances utilisées pour contrôler les organismes nuisibles à l’homme mais elles ne sont pas sans danger » a souligné le professeur Guissou.
Selon l’OMS, on estime à 3 millions par an le nombre de cas d’intoxication graves engendrés par les pesticides. Le nombre de décès sur les cas recensés s’élève à 300 000 par an et 99% des cas recensés sont majoritairement issus des pays en voies de développement.
A ce sujet, Ilboudo Mahama, président de l’association ESF évoque l’ignorance comme principale raison des cas d’intoxication. Il s’agit de la mauvaise pratique dans l’utilisation des pesticides, notamment l’exposition des utilisateurs lors de la manipulation. Et selon le professeur Guissou Innocent Pierre, l’exposition et l’usage abusif des pesticides présentent des risques pour l’homme et pour son environnement « les pesticides créent de plus en plus des problèmes de santé et de pollution de l’environnement. Il y a des pesticides neurotoxiques comme les organophosphorés qui sont les plus utilisées au Burkina. Elles sont caractérisées par une intoxication aigue. Il y a les pesticides d’intoxication chronique qui touchent le système de reproduction autant chez l’homme que la femme. A ce niveau, on note une destruction du patrimoine génétique c’est-à-dire des anomalies congénitales » a-t-il expliqué.
Face à ses risques, il faudrait trouver une solution. A cet effet, le professeur Guissou lors de sa communication s’est appesanti sur les mesures de protection dans l’usage des pesticides agricoles « le ministère de l’agriculture est en train de mettre sur place des systèmes de surveillance à moindre risque des pesticides appelés toxico-vigilance. Ce système sera mis en place dans l’ensemble des régions ».
La rencontre a pris fin par une série de questionnaires évoqués par les différents participants. Ces derniers qui se disent désormais édifiés sur les questions des pesticides selon le président de ESF, sont chargés de relayer l’information auprès de leur communauté.
Nicole Ouédraogo
Lefaso.net