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Présidentielle 2015 : Peut-on se passer d’un débat entre candidats ?

Publié le mercredi 28 octobre 2015 à 06h45min

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Présidentielle 2015 : Peut-on se passer d’un débat entre candidats ?

Le Conseil constitutionnel vient de reconfirmer les candidats éligibles à la présidentielle. Dans quelques jours, la campagne animera le débat politique national. Une attention particulière se porte désormais sur qui sera le prochain locataire de la "modeste villa" de Kosyam…

L’espoir politique aujourd’hui de chaque Burkinabè est de bien élire en fin novembre un nouveau président. Cette élection marquera l’achèvement de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et le point final de la transition. L’enjeu est tellement important que cette élection est particulièrement observée dans la sous région et aussi sur le plan international. Au fil des jours, nous apprenons à mieux connaitre, par bribes, les idées mais surtout à entendre les promesses des politiciens. Mais connaissons-nous en vrai les candidats ? Quel est le programme politique de chacun ?

Le contexte politique actuel

Pour la première fois, le jeu politique est ouvert. Il n’y a pas de candidat sortant qui aspire à une réélection.

La recherche de l’alternance depuis quelques années pilotée par les partis politiques regroupés autour du CFOP et des organisations de la société civile a changé le cours de notre histoire. Le moment est venu de savoir. Savoir quel sera le visage de l’alternance. Savoir si « Plus rien ne sera comme avant » est un slogan vain ou la nouvelle devise du Faso. Savoir si la plupart des politiciens, qui ont travaillé au sein de l’ancien régime, ont réellement changé. Savoir si les candidats peuvent apporter le changement ou seront des dirigeants qui passent tandis que les vrais défis nationaux et communs aux citoyens demeurent. Savoir qui est capable de préserver et défendre l’intégrité qu’a restauré le peuple libre et intègre du Faso.

Le peuple burkinabè, notamment la jeunesse, souhaite un changement radical du système de gouvernance. C’est l’une des leçons à retenir de la révolution d’octobre 2014. Ces espoirs de changement ont interpellé cette jeunesse à s’impliquer davantage dans la politique et à plus exprimer ses exigences.

14 candidats sont en lice pour la magistrature suprême. On peut ainsi y voir une variété d’expériences au service du Burkina Faso. Cette diversité de choix y va de la classe sociale, au sexe, tout en passant par la carrière professionnelle, l’âge, l’ethnie, la race, la religion, l’idéologie et bien d’autres. De ces candidats “prêts” à nous faire aspirer à l’alternance, mais surtout au changement, deux points essentiels leur sont communs pour la plupart : 1) ils n’ont pas encore produit un programme politique détaillé et disponible au public et 2) ils font partie de l’école du régime Compaoré ; ces deux facteurs communs pourraient alors inquiéter plus d’un Burkinabè.

Alors, il serait intéressant de savoir quelle autre “coquille” pourrait être présentée aux Burkinabè. A l’opposé, nous avons des candidats qui sont des cadres supérieurs mais dont le peuple n’a pas vraiment “testé” le leadership ; à ces derniers, peut-on les confier notre destin ?

Peut-on ainsi se passer d’un débat présidentiel ?

Dans tout le territoire national, les Burkinabè seront appelés à faire leur choix sur le candidat qu’ils voteront, mais n’auront qu’à leur disponibilité les photos de ces candidats sur la liste électorale sans pourtant comprendre comment chaque candidat compte améliorer leurs lendemains, car la majorité des Burkinabè ne pourra pas aller à la rencontre des candidats lors des différentes campagnes électorales. Beaucoup de questions restent pendantes et le seront sûrement jusqu’ à ce que le nouveau président soit élu.

Une opportunité qui est offerte est de présenter ces candidats au peuple par un(des) débat(s) présidentiel(s) télévisé(s) et retransmis en langues traditionnelles sur toute l’étendue du territoire. Ces débats d’idées retransmis dans nos langues maternelles pourront alors permettre aux Burkinabè de mieux comprendre le projet de société de nos candidats tout en les éduquant sur les perspectives politiques, sociales et économiques du Burkina Faso.

Les Burkinabè auront l’opportunité de voir comment chaque candidat se défend et comprendre s’ils sont "charismatique" et peuvent véritablement les défendre sur le plan international dans ce monde de compétition et de leadership où l’expression contribue à l’accès à certaines portes et opportunités.

Ce serait sûrement une innovation majeure en termes de communication politique et d’accessibilité des hommes politiques ainsi que de démystification du pouvoir politique à un moment où le peuple est prêt à prendre les choses en main si cela nécessaire. Un tel débat pourrait intervenir à quelques jours des élections et aussi avant le second tour si aucun candidat ne s’affirme dès le premier tour.
Enfin, le peuple Burkinabè aime le dialogue et la transparence, c’est donc simplement la chose juste à faire…
Que Dieu bénisse le Burkina Faso !

Dakissé Tiendrebéogo, CPA
Citoyen Burkinabè

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