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Suppression du visa entre la Tunisie et le Burkina Faso : Georges Kaboré dénonce la confusion et le manque de communication

Publié le samedi 20 juin 2015 à 00h07min

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En avril dernier, le gouvernement tunisien prenait la décision de supprimer le visa d’entrée sur son territoire pour les ressortissants de certains pays de l’Afrique dont ceux du Burkina Faso. « Dans le but de relancer le tourisme et d’encourager les déplacements entre la Tunisie et les pays du continent », avaient expliqué les autorités tunisiennes. Cette décision devait prendre effet à compter du mois de mai suivant, mais problème ! la déclaration n’aurait pas été suivie d’effet sur le terrain. Georges Kaboré dit en avoir fait l’amer constat, d’où cette lettre ouverte qu’il adresse aux deux ministres des affaires étrangères du Burkina Faso et de la Tunisie.

Messieurs les Ministres,

Alors que la suppression du visa d’entrée en Tunisie pour les ressortissants burkinabè a été annoncée en grande pompe par les deux Gouvernements pour le 1er mai 2015 ; j’ai été victime comme beaucoup de mes compatriotes d’une expulsion en règle le 28 mai 2015 de l’aéroport de Tunis Carthage car on me reprochait de ne pas avoir de visa d’entrée.

Sans compter le préjudice d’un séjour que j’avais organisé – billets d’avions achetés, réservations d’hôtels etc… - et qui a été perdu, je souhaite dénoncer la confusion et le manque de communication entretenus entre nos deux gouvernements, les compagnies aériennes et la police aux frontières. Des dizaines et de dizaines de burkinabè se rendent ces derniers temps en Tunisie sans visa car cette mesure a été clairement annoncée et confirmée par les compagnies aériennes. Une fois à Tunis, la police tunisienne aux frontières nous dit qu’elle n’est pas au courant de la mesure de suppression des visas ou alors qu’elle n’est pas encore entrée en vigueur ; et nous expulse comme des moins que rien.

Je dénonce aussi la violence morale avec laquelle nous sommes considérés dans de telles situations car nous sommes traités comme des clandestins et cela jusqu’à notre retour dans notre pays où c’est la police qui nous accueille lors de la descente de l’avion. Au lieu de nous présenter des excuses du dérangement d’un voyage qu’on ne peut pas poursuivre, nous sommes traités en transit à Tunis ou à Casablanca avec irrespect en raison de notre pays d’origine.

Le 2 juin, de nouveaux cas de burkinabé en attente d’expulsion de Tunis sont signalés et cette situation digne d’un film absurde ne peut plus durer.

Je vous prie d’agréer, Messieurs les Ministres, ma considération distinguée.

Georges KABORE
Directeur de l’Institut burkinabé de Ouagadougou
70 49 70 49
79 33 11 33

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