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Détournement de fonds à l’Environnementd es Hauts Bassins : Un étudiant ingénieur se sent menacé

Publié le jeudi 31 mars 2005 à 06h59min

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Il s’appelle Moussa Oubda, étudiant- ingénieur au Mali. Il avoue, dans un entretien qu’il nous a accordé, être persécuté à propos de l’affaire de détournement de fonds à la direction régionale de l’Environnement des Hauts- Bassins.

"Le Pays" : A quelle période avez-vous servi à la direction régionale de l’Environnement des Hauts -Bassins ?

Moussa Oubda : J’y ai servi de 1994 à 2000, période au cours de laquelle j’ai été nommé directeur provincial de l’Environnement de la Région du Sahel. Ensuite, en 2003, je suis revenu avant de partir au Mali pour des études d’ingénierie.

Dans un de vos écrits à notre confrère de l’Express du Faso, vous affirmiez être persécuté. Par qui ?

A travers mes propos, l’intéressé se reconnaîtra. Effectivement, lorsque je suis rentré pour des congés académiques, j’ai appris que la gendarmerie me recherchait. Et quand je me suis rendu à la gendarmerie, il s’agissait vraiment de menaces, d’intimidation de la part d’un officier de gendarmerie à Bobo.
L’officier en question s’intéressait aux auteurs d’une lettre dite anonyme qui aurait dénoncé les collègues de l’Environnement, impliqués dans une affaire de détournement de fonds dont je ne saurai ni vous dire le montant, ni livrer à votre connaissance les détails. L’officier semblait s’acharner contre les auteurs d’une lettre dite anonyme et non pas contre les accusés.

Etes-vous au courant de cette lettre anonyme ?

J’en ai entendu parlée, mais je ne l’avais jamais vue. C’est l’officier de gendarmerie lui-même qui me l’a présentée.

Vous ne pouvez pas avoir servi à la direction régionale sans avoir eu vent de cette affaire !

Je m’occupais de la paperasse. J’étais chargé de rédiger les rapports. Mais dans aucun de mes rapports, il n’a été fait mention de recettes encaissées qui sont aujourd’hui mises en cause. Je précise que pour quelqu’un qui rédige des rapports, on n’invente pas. On s’en tient aux éléments que l’on vous fournit.

Vous affirmez ne pas connaître des détails du détournement. Mais selon nos sources, plus de 3,4 milliards ont été détournés dans cette affaire. A votre avis, est-ce qu’autant d’argent peut être détourné en si peu de temps (1997 à 2003) ?

Je ne saurais le dire. Moi je ne m’occupais pas d’argent. Mais si c’est vrai que cela est fondé, c’est un jeu d’enfant, de calculer ces recettes, dans la mesure où, selon les rumeurs, les exploitants de bois ont écrit à propos de ces sommes d’ argent qui sont encaissées.

Vous avancez que vous n’êtes pas associé à cette affaire. Mais à vous voir, vous ne ressemblez pas à un misérable ! Vous pouvez donc ne pas être blanc comme neige ?

C’est vrai que je ne ressemble pas à un misérable. Voyez dans ce ministère (NDLR : l’ Environnement), ils ne sont pas nombreux ceux qui peuvent vous dire qu’ils sont blancs. Moi y compris. Mais je voudrais vous dire que je suis à l’université de Bamako aux frais de ma famille. Ma formation là-bas me coûte environ six millions neuf cent mille francs pour trois ans. Il y a deux ans, j’ai été évacué à l’étranger pour raison de santé.

Je suis issu d’une famille d’intellectuels et de scientifiques. Je suis à l’abri du besoin. A titre d’exemple, mon frère aîné, Tilado Oubda, est docteur ingénieur en physique nucléaire, membre de l’Agence mondiale de l’ énergie atomique, plusieurs fois candidat au prix Nobel. Il prend présentement en charge tout ce qui concerne ma formation académique.

Selon des rumeurs, on aurait découvert lors d’une perquisition dans le bureau du directeur provincial de l’ Environnement, pendant qu’ il était aux arrêts, près de 11 millions de francs. Qu’en savez-vous ?

Vraiment, je ne saurais répondre à une telle question. Moi aussi j’ai appris les mêmes rumeurs selon lesquelles onze millions auraient été découverts dans son bureau pendant la passation de service. Est-ce vrai , est-ce faux ? Seules les autorités compétentes qui ont assisté à cette passation peuvent le confirmer.

Avec la libération provisoire de certains accusés de cette affaire, n’assiste-t-on pas à l’enterrement de l’ affaire ?

La libération provisoire est légalement permise pour un prévenu ou un accusé. Dans quelles conditions ont-ils bénéficié de cette libération provisoire, je ne saurais le dire. Mais dire que cette affaire est close, seuls les magistrats qui ont en charge ce dossier peuvent le dire. Nous sommes dans un Etat de droit. S’il n’y a pas infraction, ne vous attendez pas à un procès. Mais au cas contraire, les magistrats diront le droit.

Une histoire de carnet parallèle défraie la chronique présentement. Selon des sources, le directeur provincial par intérim aurait détenu des carnets de ce type. En savez-vous davantage ?

Je suis désolé d’apprendre comme vous aussi, que des choses pas claires ont été découvertes concernant le directeur provincial par intérim.

Propos recueillis par Fousséni KINDO
Le Pays

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