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Grève des contrôleurs et inspecteurs du travail : Dialogue de sourds entre le Pr Loada et les grévistes

Publié le mardi 14 avril 2015 à 01h08min

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Grève des contrôleurs et inspecteurs du travail : Dialogue de sourds entre le Pr Loada et les grévistes

120 heures, soit 5 jours. C’est le temps que va durer la grève du Syndicat autonome des contrôleurs et inspecteurs du travail (SYNACIT). Ils ont ainsi durci le ton pour obtenir la satisfaction de leur plateforme revendicative. A Ouagadougou, les grévistes se sont réunis à l’Education ouvrière, ce lundi 13 avril – première journée – avec l’espoir d’être entendus par le Pr Augustin Loada, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Sécurité sociale.

Quatre points sont inscrits dans la plateforme minimale du syndicat autonome des contrôleurs et inspecteurs du travail pour cette deuxième grève sur toute l’étendue du territoire. Ce sont :
  L’adoption du texte d’application de l’article 392 du code du travail dans le plus bref délai.

En effet, explique Hamidou Belem, secrétaire général du syndicat, le code du travail prévoit en son article 392, des prestations en nature pour les inspecteurs et les contrôleurs du travail. A l’en croire, le dossier était presque avancé, voir même, terminé avec les autorités déchues. Le budget était voté pour un rappel de 2014 et 2015 et le document devait être paraphé en novembre 2014. Les choses ont été mises au ralenti avec les évènements d’octobre 2014 mais, précise le secrétaire général : « nous avons néanmoins réussi à avoir un budget qui ne peut être exécuté sans un texte ».

Avec l’arrivée du Pr Loada à la tête du département, le syndicat a muri l’espoir de voir le dossier avancé. « Il a effectivement engagé la procédure. Il nous dira après qu’il a fait ce qu’il pouvait faire mais que le dossier se trouverait au niveau du ministère de l’Economie et des Finances, étant donné qu’il ne peut être le seul signataire pour décaisser les fonds », explique Hamidou Belem. L’espoir du syndicat s’amenuisera lorsqu’il apprendra qu’ils ont, certes raison, mais le ministère de l’Economie craigne que d’autres travailleurs ne demandent la même chose, si toutefois celui des contrôleurs et inspecteurs est satisfait. Un argument qu’ils balaient du revers de la main étant donné que cet avantage est un droit.

Le deuxième point est :
  L’adoption d’un statut pour le corps des inspecteurs et contrôleurs du travail garantissant l’indépendance et la stabilité comme le recommandent les instruments de l’Organisation international du Travail notamment la convention n°81 et n°129.
Le Burkina a ratifié des conventions internationales qu’il doit respecter. C’est pourquoi, note Hamidou Bélem : « nous demandons aux autorités de travailler dans ce sens ».
  Le jugement des dossiers pendant des collègues agressé est aussi une revendication que le SYNACIT réclame.

Il s’agit concrètement de deux dossiers. Le premier est relatif est une agression d’un agent par un chien. En effet, raconte le secrétaire général : « dans le cadre de la conciliation, notre agent de liaison de devrait remettre une convocation à un employeur dans son domicile. Arrivé, on a refusé de prendre la convocation. Non content de cela, ils ont mis un mis sur lui un chien qui l’a mordu. Le dossier à a été porté en justice depuis 2013 ».

Le deuxième dossier fait état de la transmission d’une convocation de conciliation au cours de laquelle un autre agent de liaison a été brutalisé et séquestré dans les locaux d’EDYF WP. Dans sa cellule, rappelle Hamidou Bélem, l’agent de liaison a appelé l’inspecteur du travail qui a délivré la convocation. Ce dernier s’est déporté sur le lieu accompagné de son directeur et d’un autre collègue à EDYF WP pour mieux comprendre la situation. Il aura été aussi brutalisé par le premier responsable de la société. Ce dossier est également en justice depuis 2013.
  Le quatrième et dernier point de la plateforme revendicative est relatif à la mise en place d’un cadre de concertation entre acteurs de la justice et le ministère en charge du travail, au regard d’un incident de travail est survenu le 24 mars dernier.

Aucune réaction de la parts du Pr Loada

Le dialogue a été toujours été au centre de la lutte du SYNACIT, selon le secrétaire général qui déplore le mutisme du Pr Loada, leur ministre de tutelle et bien d’autres autorités. « Nous n’avons été écoutés lors de notre première grève. Il n’y a eu aucune réaction de quelque forme que ce soit de la part du ministère », souligne-t-il. Ce qui justifie aisément cette - deuxième sortie - étalée sur 5 jours dont les répercussions sur les activités socioéconomique sont énormes.

A la question de savoir si le syndicat a tout de même chercher à rencontrer le ministre, M. Bélem répond par l’affirmative.
« A trois reprise et le ministre avait rassuré de ce que tout sera satisfait », dit-il. Mais poursuit-il : « ça dure depuis quatre mois alors qu’on n’a pas besoin de deux semaines pour que les revendications aboutissent ».

Par exemple, explique-t-il : « pour ce qui est de l’application de l’article 389 du code de travail, en deux semaines, les dossiers peuvent êtes bouclé. Mais après quatre mois, on nous dit que le dossier suit son cours. Ce qui n’est pas rassurant. Pour nous, il n’y a pas de période particulière pour résoudre les points inscrits dans cette plateforme minimale ». Déterminé, le syndicat veut rompre avec ce dialogue de sourds. Alors, prévient le secrétaire général : « S’il faut faire une grève de 10 jours, nous le ferons ».

Les conséquences de ces arrêts de travail ne sont pourtant pas une mince affaire. En effet, confie Hamidou Bélem, depuis l’insurrection populaire, les conflits sociaux et les conflits entre travailleurs et employés sont ne cesse de croitre. Certains ne pourront être seront pas résolue avec ces mouvements des inspecteurs et des contrôleurs. Ce sont aussi les sorties de terrain des inspecteurs et contrôleurs de travail qui sont suspendues.

Bassératou KINDO
Lefaso.net

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