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Pâques 2015 : la grippe aviaire menace la fête

Publié le samedi 4 avril 2015 à 06h30min

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Pâques 2015 : la grippe aviaire menace la fête

Les repas de la Pâques auront, cette année, un goût amer. Car s’il y a une chose qui consterne depuis le 30 mars dernier, les vendeurs et consommateurs de la volaille –notamment du poulet- c’est bien la présence au Burkina Faso de la grippe aviaire. Une situation peu favorable, qui selon les vendeurs, va mettre à genou leur marché. Ce vendredi, au marché de volaille de Toésé yaar, ces derniers ont, toutefois, laissé entendre que la grippe aviaire ne concerne que les poulets de chairs.

A Toésé yaar, comme dans bien d’autres marchés de volaille de la capitale, les vendeurs ne doutent en aucun moment de la bonne santé de leurs poulets. C’est pourquoi, demandent-ils aux autorités sanitaires d’être encore plus claires sur la présence de la grippe aviaire au Burkina. A les entendre en effet, la maladie ne concerne que les poulets de chair. Malheureusement depuis l’annonce de la nouvelle, le marché est au ralenti. Même si, confie néanmoins Abdoul-Rahim Bouda, des consommateurs viennent toujours s’approvisionner, les gains ont brusquement chuté entre le mercredi et le vendredi.

Contrairement à Abdoul-Rahim, Inoussa Kaboré confie que son marché se porte à merveille. « Mes clients n’ont pas peur. Ils en achètent. Puisque la maladie ne concerne pas les poulets naturels », dit-il. Il dit avoir enregistré des commandes pour la fête de Pâques et ne craint pas un éventuel report ou annulation de commande. Rangés dans des cages, Inoussa s’attelait à faire le tri des poulets plus petits, moyens et grands. A ses côtés, patientaient cinq clients. Ils sont des grilleurs de poulets. Eux aussi ont pris un coup depuis la présence de la grippe aviaire au Burkina. Mais, lance Soumaila Mogodo : « nous n’avons pas peur. Des clients viennent consommer le poulet comme à l’habitude. Il y en a qui ont, certes, peur, mais ils ne sont pas nombreux ». Il est convaincu que la grippe aviaire ne touchera pas la volaille dite africaine. Ces volailles, à les entendre, peut résister pendant près d’une semaine. Ils ne mourront peut-être qu’à cause de la faim ou de la soif. « Que nos autorités arrêtent de nous détruire maintenant », lâche Alpha Traoré, qui reste convaincu qu’il s’agit d’une stratégie de recherche de fonds auprès des grandes institutions internationales. Désormais, propose Pascal Kaboré, vendeur de volaille, l’Etat devrait être plus regardant sur l’élevage des poulets de chair et l’importation des œufs-OGM-. Ce sont, dit-il, ces aliments et volailles qui souffrent d’une mauvaise qualité sanitaire. En tous les cas, préviennent, certains vendeurs, « nous pourrons nous faire entendre car les poulets d’une personne, atteints par la grippe aviaire ne doivent pas entacher tout un marché national, voir même internationale puisque la Côte d’Ivoire a interdit l’importation de la volaille burkinabè ». Elles ne doivent pas, soutiennent-ils, prendre en otage la vie de plusieurs familles qui vont sans doute sombrer à cause de cette situation.

Bassératou KINDO
Lefaso.net

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