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Transition politique : Des OSC exigent la clarification du statut de Blaise Compaoré

Publié le mercredi 11 mars 2015 à 23h46min

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Transition politique : Des OSC exigent la clarification du statut de Blaise Compaoré

Une délégation des Organisations de la Société Civile (OSC) conduite par Me Guy Hervé Kam a rencontré, mardi 10 mars 2015 à Kossyam, le président de la Transition, président du Faso, Michel Kafando. Les échanges, selon eux, ont porté essentiellement sur la clarification du statut du l’ancien président, Blaise Compaoré refugié en Côte d’Ivoire depuis les évènements d’octobre 2014. D’autres points, notamment la « démilitarisation de la politique », les menaces sur les leaders politiques et leurs militants, les leaders de la société civile, les crimes économiques et de sang non encore tranchés ont aussi été abordés avec le chef de l’Etat.

Les échanges entre les leaders des organisations de la société civile et le président Michel Kafando ont duré près d’1h30mn. A leur sortie de la salle d’audience, c’est Me Hervé Kam qui s’est adressé à la presse. A l’entendre, leur entretien a porté sur les questions de la transition, notamment sur les évènements en début d’année 2015. « C’était pour nous l’occasion de faire le point sur des questions essentielles, qui émaillent la bonne marche de la transition », précise-t-il. Entre autres, Me Kam a souligné celle liée à la démilitarisation de la politique, des crimes politiques commis au Burkina et qui ont entrainé le pays dans cet état actuel. Les crimes économiques et de sang existant commis depuis bien longtemps et qui restent impunis ont également retenu l’attention des organisations de la société civile. Les martyrs de l’insurrection populaire n’ont pas été oubliés. Hervé Kam et ses camarades tiennent à ce que justice leur soit rendue.

Statut de Blaise Compaoré, une préoccupation pour les OSC

Le statut de Blaise Compaoré, à en croire Me Kam et ses camarades constitue une grande préoccupation pour la société civile, sans doute pour le gouvernement aussi. Avec Michel Kafando, la question a longuement été abordée. En clair, soutient Me Kam, la clarification du statut de l’ancien président burkinabè refugié à Abidjan postule en réalité de la préservation des bonnes relations amicales entre les Etats. « Blaise Compaoré, poursuit-il, n’est pas un simple étranger en Côte d’Ivoire. C’est un ancien président. Et dans tous les pays du monde, une telle situation suscite bien de questions ». La question qui se pose donc est de savoir si des personnes de ce genre ont le droit de s’intéresser aux questions politiques de leur pays d’origine. Etant donné que, informe le porte-porte de la délégation, des militants de l’ex-majorité- CDP- rendent visite au président Compaoré depuis Abidjan. Sont, par exemple, de ces militants, Léonce Koné, président du comité directoire du CDP. C’est pourquoi, les OSC veulent être situées exactement sur le statut juridique de Blaise Compaoré.

La question de sécurité et des menaces qui pèsent sur les leaders politiques, les militants et les leaders de la société civile a été également auscultée par les deux parties. « Nous avons longuement échangé avec le chef de l’Etat sur ces questions et sur lesquelles nous reviendrons plus largement avec la presse à travers une conférence de presse », indique Me Kam. Il confie que le président Kafando a prêté une oreille attentive sur l’ensemble des questions. C’est d’ailleurs, ce pourquoi, les échanges ont duré plus d’1h30. A la question de savoir si la sortie du ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité a fait l’objet d’échange, Me Kam répondra par la négative. Notons que ce regroupement des OSC comporte une quarantaine d’organisations à but spécifique qui ont pris activement part aux évènements des 30 et 31 octobre derniers. Et Me Kam de préciser que ce n’est pas un regroupement qui a la prétention de rassembler toutes les organisations de la société civile, eu égard de leur importance au Burkina Faso.

Bassératou KINDO
Aïssatou Diallo (Stagiaire)

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