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Multimédia : Bilan du Conseil Supérieur de la Communication sous la présidence de Béatrice Damiba

Publié le mercredi 4 mars 2015 à 19h14min

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Multimédia : Bilan du Conseil Supérieur de la Communication sous la présidence de Béatrice Damiba

Juste avant son départ à la retraite, le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) a fait le bilan des six années de Béatrice Damiba à la tête de l’institution dans une brochure qui vient d’être publiée. Deux mandatures marquées d’innovations et d’amélioration des méthodes de travail. Des efforts conjugués des différents acteurs qui confèrent à la presse burkinabè sa première place en Afrique francophone, en matière de liberté de la presse.

Sur le plan interne, la décentralisation des services est un des acquis majeurs comme présenté dans le livre. Cela a été rendu possible grâce à l’adoption du statut de la Délégation Régionale du CSC de l’Ouest et par la mise en place des infrastructures de base de la délégation régionale de l’Est. Le CSC a aussi recruté et déployé 11 représentants provinciaux.

On note aussi la création d’un guide de travail du CSC dont l’objectif est d’harmoniser les procédures de traitement des dossiers dans l’optique d’une cohérence dans l’exécution des missions. (Rappeler les règles et principes d’une administration de service publique aux agents (déontologie, d’éthique, de responsabilité, de ponctualité…).) L’institution s’est aussi dotée d’un ouvrage didactique dénommé « Guide du régulateur des médias ».

Toujours sur le plan organisationnel, la mise en place d’un programme annuel d’activités et d’une feuille de route ont permis une meilleure planification.

Le CSC a été constitutionnalisé en 2013 par la loi N° 015-2013/AN du 14 mai 2013, résultats de plusieurs années de plaidoyer. Les assises du Cadre de Concertation pour les Réformes Politiques de 2011 y ont beaucoup contribué. Pour Béatrice Damiba, cette constitutionnalisation, a permis de « renforcer les compétences du CSC et de l’inscrire durablement parmi les principales institutions d’appui à la démocratie d’une part, et d’autre part, de donner à l’institution toute son importance et lui permettre de consolider ses acquis. »

Renforcement des capacités des médias et élargissement des espaces de liberté

De 2009 à 2013, le CSC a procédé à l’attribution de fréquences à 21 radios communautaires, 13 radios communales, 9 radios commerciales, 5 radios confessionnelles, 1 radio institutionnelle, 3 chaînes de télévision confessionnelles, 2 chaînes de télévision commerciales, et 2 radios et télévisions publiques. Soit un total de 56 médias audio visuels qui sont venus élargir le paysage médiatique burkinabè.
Cela a aussi été accompagné d’une réforme du cadre législatif de la presse en général. On peut citer entre autres la signature de la convention collective des journalistes et professionnels assimilés en 2009, et la proposition d’avant-projets pour la révision du code de l’information, et de celui de la publicité qui date de depuis 2001.
La carte de presse dans le cadre de l’amélioration des conditions de travail des journalistes est aussi un des acquis majeurs de cette période. De 2009 à 2014, 639 cartes de presse et 86 laissez-passer ont été délivrés à des journalistes. Même si beaucoup reste encore à faire comme le reconnaît le CSC, de nombreuses perspectives ont été dégagées pour la vulgarisation et la disponibilité des moyens financiers pour l’établissement des cartes.

L’éducation aux médias a aussi été au cœur de ces six années. En effet, la thématique du renforcement de la protection des enfants contre la violence dans les médias a fait l’objet de plusieurs échanges entre les acteurs du domaine. Le CSC a adopté une décision portant protection des mineurs contre les programmes des télévisions pouvant nuire à leur épanouissement, ce notamment à travers la signalétique.

Le monitoring des médias en période ordinaire et électorale

Le mécanisme de monitoring des médias a connu des améliorations au cours de ces dernières années. Le matériel didactique a été renforcé « en quantité et en qualité » à plusieurs reprises. La salle d’écoute du siège du CSC a été dotée d’une dizaine de postes de travail et le dispositif informatique d’un logiciel de visionnage plus adapté. Mais malgré cela le matériel demeure insuffisant.
Le rapport de monitoring a été mensualisé et élargi à la presse écrite. Aussi, des rapports trimestriels sont produits et publiés sur le site du CSC et dans certains journaux de la place.
En ce qui concerne la régulation, le CSC dit avoir une méthode pédagogique qui consiste à « manier d’avantage la carotte et à utiliser le moins possible le bâton ». Cette méthode a eu pour effet de « transformer les auditions longtemps perçues comme des tribunaux en des espaces d’échanges, d’information et surtout de sensibilisation. »

Au cours de son mandat, le CSC a couvert :
-  L’élection présidentielle de 2010
-  Les élections législatives et municipales couplées du 02 décembre 2012
-  Les élections municipales complémentaires du 17 février 2013
-  Et les élections municipales partielles du 23 février 2014.
Les périodes électorales constituent un moment de très grande sollicitation des médias. Aussi, pour assurer le principe de l’égal accès aux médias publics et celui du pluralisme et de l’équilibre de l’information, le CSC a entre autres élaboré une stratégie, adopté une feuille de route indiquant les responsabilités et organisé des rencontres avec les partenaires institutionnels, les médias et les partis politiques.

Les défis

Les grands défis du CSC demeurent la Télévision numérique terrestre (TNT) et la régulation des médias et forums en ligne qui ne disposent pas de dispositif normatif spécifique. Suite à un panel organisé le 05 décembre 2013 sur la problématique de la régulation des médias en ligne, de nombreuses recommandations ont été soumises. On peut citer entre autres :
-  L’adoption d’une loi spécifique sur la communication au public en ligne,
-  L’affichage d’une charte des commentaires à l’endroit des internautes, laquelle fixerait les droits et devoirs de ces derniers ;
-  L’inscription des internautes auprès du site. Elle prendrait en compte l’adresse électronique, le domicile, les noms et prénoms ou le pseudonyme ;
-  Le renforcement de la communication avec les internautes ;
-  La formation des modérateurs ;
-  L’adoption d’une politique d’éducation aux médias, etc.

Aïssatou Diallo (Stagiaire)
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 4 mars 2015 à 15:42, par pipot En réponse à : Multimédia : Bilan du Conseil Supérieur de la Communication sous la présidence de Béatrice Damiba

    "Après son départ à la retraite, le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) a publié un livre qui fait le bilan des six années de Béatrice Damiba à la tête de l’institution."
    Revoyer la structure de cette phrase, elle prete a confusion, il y a ici "ambiguite".

  • Le 4 mars 2015 à 21:47, par Un déçu du CSC d’alors En réponse à : Multimédia : Bilan du Conseil Supérieur de la Communication sous la présidence de Béatrice Damiba

    Le CSC (anciennement CSI) était un véritable instrument de contrôle et de musellement déguisée de la presse ou de la liberté de la presse au service servile du régime de Blaise Compaoré. Et je retiens de lui, les couperets sélectifs qui s’abattaient de temps en temps sur les médiats qui voulaient s’affranchir des sentiers battus par ledit régime, pardon par le CSC. Ainsi nos émissions préférées qui auraient pu servir de « temple de défoulement thérapeutique » pour un peuple désemparé, étaient, soit suspendues (moindre mal) soit annulées, poussant à bout celui-ci dans ses derniers retranchement. Combien de fois Radio Horizon FM, Radio Pulsar, ex-Canal arc-en-ciel pour ne citer que celles- là n’ont pas été meurtris par les griffes impitoyables du CSC ou ex-CSI juste pour plaire au grand manitou ? Et laissant du même coup les fidèles auditeurs (orphelins) de ces médiats dans un désenchantement total. Je ne cite pas la forte pression reçue par notre média en ligne préféré lefaso.net et je passe sous silence la prétendue surveillance des temps d’antenne accordés de façon disproportionnée aux partis politiques durant les échéances électorales (rappelez-vous le temps accordé au CDP et à ses partillons mouvanciers au cours des journaux de la ténébreuse plutôt de notre ex-TNB A LA SAUCE BLAISISTE et sa petite sœur la radio nationale) par rapport à celui destiné aux autres partis de l’opposition sans que ça n’émeuve outre mesure le CSC (qui quelque rare fois, faisait semblant de réagir _ très tardivement bien entendu _ avec des mesurettes, le mal étant déjà fait). J’enrageais de temps à autre, rongeais mes lèvres ou mes doigts, prenais mon mal à patience et implorais du même coup le seigneur pour qu’une telle injustice prenne fin un de ces quatre matins. Seul Dieu est Fort et entend la prière des faibles. La suite, vous la connaissez...
    Ceci dit, je me suis demandé si cette désormais institution constitutionnalisée (CSC) allait pouvoir survivre à l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014. Apparemment elle est entrain de réussir sa mue et tant mieux si elle a bien compris ce que dit l’adage dans nos langues nationales selon lequel lorsque votre tante change de mari, le bon sens voudrait que vous polissez dès lors votre langage.
    LPT

  • Le 5 mars 2015 à 04:48, par Kamélé En réponse à : Multimédia : Bilan du Conseil Supérieur de la Communication sous la présidence de Béatrice Damiba

    Dans cette logique, la photo de Blaise Compaoré aurait pu être sur la couverture de chaque rapport de la présidence. N’y a t-il pas d’homme ou de femme courageux ou courageuse au CSC pour censurer la photo de Béa sur la couverture du rapport ? Si chaque directeur devait mettre sa photo au dessus du titre du rapport bilan de la société qu’il dirige, qu’allait-il se passait ? Sur ce rapport, la photo de béa, est plus visible que le logo du CSC. on ne sait même pas que le CSC est du Burkina Faso ou du Tchad par exemple. Voulez-vous me dire que le CSC lui-même ne sait pas communiquer ? ceci n’est qu’une simple tentative d’idolâtrie de béa. Mais ça ne passera pas au Faso

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