LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine.” Montaigne

Manifestations des élèves à Niangoloko : le syndicat donne sa version des faits et accuse l’administration scolaire

Publié le lundi 9 février 2015 à 12h14min

PARTAGER :                          
Manifestations des élèves à Niangoloko : le syndicat donne sa version des faits et accuse l’administration scolaire

Le lundi 2 février 2015, les élèves de Niangoloko ont encore débrayé. S’en est suivi une course poursuite entre les élèves et leurs professeurs dans la cour du Lycée Santa. Ces derniers n’ont eu leur salut que grâce à la rapidité de leurs jambes. Toutefois, la voiture du Proviseur a été incendiée à son domicile. Pour protester contre l’attitude des élèves, les professeurs ont décidé de suspendre les cours dans tous les établissements secondaires de la ville de Niangoloko, et ont exigé le dédommagement pour les dégâts causés. Se sentant interpellé ou même accusé, la section CGTB (Confédération générale des travailleurs du Burkina) a animé une conférence de presse le dimanche 8 février en son siège à Banfora pour, dit-elle, situer les responsabilités.

Dans sa déclaration liminaire, le collectif CGTB a dénoncé ce qu’il a qualifié de cabale et l’amalgame que l’on tente de faire autour de cette affaire qui, selon lui, doit interpeller tout un chacun quant à sa responsabilité dans la survenue de tels événements. Tout serait parti depuis novembre 2014 d’un mouvement de grève organisé par l’Association des Scolaires de la Comoé (ASC) pour demander des enseignants dans toutes les classes. C’est suite à ce mouvement de revendication qu’un conseil de discipline se serait tenu et aurait sanctionné 05 élèves membres du bureau de l’association, dont trois pour une exclusion définitive du lycée Santa et 02 pour une exclusion temporaire, ce qui de l’avis des syndicats, laissait entrevoir des moments difficiles. Dans l’espoir d’anticiper les choses, le collectif CGTB aurait effectué une mission à Niangoloko le 07 décembre 2014 au cours de laquelle elle aurait rencontré les militants du F-SYNTER d’une part et la section ASC d’autre part afin de contribuer à la recherche de solutions. Il aurait aussi rencontré la Direction Régionale de l’Enseignement Secondaire des Cascades pour qu’elle use de ses prérogatives afin de revoir à la baisse les sanctions infligées aux élèves pour permettre un climat serein dans le déroulement de l’année scolaire, sans succès.
Le collectif accuse donc non seulement le proviseur du lycée Santa de refuser tout dialogue avec le bureau de l’ASC sous prétexte de ne pas le reconnaître, interdisant de fait toutes ses activités, mais également le Directeur Régional pour la même attitude. Ce qui constituerait une ingérence parce que seuls les membres d’une structure peuvent se prononcer sur la légitimité de son bureau. Le collectif CGTB estime aussi que cela constitue une violation de la Constitution qui garantit la liberté d’association à tout Burkinabé. Il dénonce aussi la brutalité de l’intervention de la Gendarmerie dans le domaine scolaire le 02 février 2015, ce qui serait une violation des franchises scolaires et universitaires.

Répondant à la question d’un journaliste qui estimait qu’il ya de l’exagération dans le milieu scolaire à Niangoloko, les Syndicats soutiennent que tant qu’on ne trouvera pas de solution aux causes des manifestations, il est difficiles de jeter la pierre sur les élèves. Quant à l’implication de la F-SYNTER dans les mouvements des élèves, ses responsables disent que enseignants et élèves ayant le même de travail et de formation, la confusion des intérêts est vite faite. Quant au dédommagement du proviseur dont la voiture a été calcinée, tout en déplorant ce dommage, le collectif estime que c’est dans un climat apaisé qu’on s’asseoir et réfléchir sur ce qu’il faut faire pour X ou Y. Tant que l’Administration scolaire ne prendra pas en compte les revendications des élèves, il sera difficile d’envisager quoi que ce soit. Il estime aussi que la grève des enseignants à Niangoloko est illégale et ne répond à aucune plateforme revendicative.

Niangoloko, la belle cité de Santa, n’a pas encore fini de faire parler d’elle, surtout dans son milieu scolaire.

Golleau Isidore TRAORE
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos réactions (54)

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Couronnes CEREC : Tout sur cette nouvelle technologie