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Grève à la BRAKINA : Tous pour le dialogue, mais des pertes en attendant

Publié le jeudi 29 janvier 2015 à 23h18min

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Grève à la BRAKINA : Tous pour le dialogue, mais des pertes en attendant

Après un arrêt de travail de 48 heures la semaine passée, le personnel gréviste de la BRAKINA/ SODIBO a entrepris un autre de 72 heures cette semaine qui prend fin ce jeudi 29 janvier à 00 heure. A quelques heures de la fin du mouvement d’humeur, le Directeur général de la nationale de la brasserie a organisé une conférence de presse. Une conférence de presse dont l’objectif selon ses propres termes est « éclairer un tout petit peu plus les populations sur la situation qui prévaut actuellement à la BRAKINA ».

Entouré de ce qu’il a appelé « le petit comité de crise » (Chef comptable, Directrice des ressources humaines, directeur des usines), Marc Pozmentier est revenu point sur point sur les différentes revendications du personnel gréviste.
« Sur le point 1, qui est d’ailleurs celui qui fait les gros titres actuellement, la revendication porte sur une hausse générale des salaires de 100% minimum. Ce qui pose un sérieux problème dans la négociation, dans la discussion parce qu’on part sur une base qui paraît difficilement discutable et négociable. Aujourd’hui c’est le point de blocage face auquel nous nous trouvons depuis bientôt dix jours.
Sur les dossiers sociaux de 1994 à 2004, la seule chose que l’on peut dire c’est que le dossier de 1994 pour nous est clos, il a fait l’objet de sentence auprès des tribunaux, et force reste à la loi et aux décisions de justice. Et donc à partir de là, je ne vois pas ce qu’on peut faire sans se mettre nous- même hors la loi vis-à-vis des instances judiciaires. Concernant le dossier 2004, une prochaine audience doit se tenir le 03 février pour statuer sur la dernière partie du dossier. Donc il est assez difficile, pareil là encore, d’aller à l’encontre de la loi et de la juridiction en cours. Force doit rester à la loi.

Concernant les accords d’établissement. Nous ne pouvons que nous féliciter de la volonté des représentants du personnel de revenir sur ce dossier. C’est un vieux dossier qui avait déjà été suspendu en 2005 suite à des désaccords sur le fonctionnement des commissions de travail ; que l’on a remis au goût du jour il y a quelques années, et dont la dernière avancée remonte à 2012, année durant laquelle la direction générale a transmis au délégué du personnel sa dernière proposition, et qui est restée jusqu’à présent lettre morte. Donc on ne peut qu’être satisfait de la volonté de ce dernier de revenir sur ce dossier- là. Et tant mieux, on avance. Nous avons théoriquement une séance de travail le 05 février pour mettre en place les commissions. C’a été validé et il n’y a pas de problème.

Concernant les conditions générales de travail à la BRAKINA, ce point- là, comme les autres d’ailleurs, a déjà fait l’objet d’une sentence du Conseil d’arbitrage qui s’est tenu le 15 octobre 2014 avec un certain nombre de recommandations qui ont été mises en œuvre au niveau de l’usine de Kossodo et de Bobo Dioulasso. Paris ne s’est pas fait en un jour, les recommandations sont tombées le 15 octobre, vous pouvez bien imaginer que ce n’est pas le 05 janvier que tout peut être réglé. Donc on avance là- dessus, on travaille dans ce sens- là ; et comme il est écrit dans le communiqué de presse du Conseil d’Administration, les conditions de travail de nos collaborateurs restent pour nous une priorité. Donc tout sera mis en œuvre pour que tout soit réglé rapidement. »

Les deux parties semblent s’accorder sur tout ou presque, sauf la revendication portant sur les 100% d’augmentation de salaire. Les travailleurs ont beau mettre en avant les milliards de chiffre d’affaires réalisés par l’entreprise, le Directeur Général tient sa référence : « Je ne connais pas une société dans le monde qui fait des salaires par rapport à son chiffre d’affaires. Je suis désolé mais je ne vois pas. Ce n’est pas une façon de gérer une entreprise en bon père de famille comme on essaie de le faire depuis des années. Pour qu’une entreprise tourne il faut qu’elle puisse investir, surtout une industrie. Et ces investissements ils ne se font pas avec de l’argent qui tombe du ciel, ils se font justement avec le résultat, avec le chiffre d’affaires, avec tout ça. Donc les 23 ou 24 milliards d’investissement que nous avons faits en 2014, il a bien fallu qu’on trouve l’argent quelque part… »
Un seul point sur lequel les deux parties s’accordent toutefois : chacune se dit favorable au dialogue. En attendant, ce manque à gagner pour toutes les parties et au- delà : 500 000 000 F CFA de chiffre d’affaires de perdu par jour, 750 000 000 F CFA de manque à gagner pour les caisses de l’Etat, 4 700 jours de salaire non payés, 12 232 800 bouteilles non produites,…

Samuel Somda
Lefaso.net

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