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Menace Ebola : Oui, mais le VIH/SIDA toujours !

Publié le jeudi 4 décembre 2014 à 08h47min

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Menace Ebola : Oui, mais le VIH/SIDA toujours !

Déjà à l’origine de près de 7 000 morts, l’épidémie d’Ebola paraît ces temps-ci la principale menace pour la santé publique en Afrique de l’Ouest. Mais, aussi meurtrière soit-elle, Ebola ne doit pas faire perdre de vue l’autre grande menace à la santé des citoyens, le SIDA, qui est encore loin d’être éradiquée ; malgré le chemin parcouru depuis son apparition au début des années 80.

La Journée mondiale de lutte contre le Sida commémorée ce 1er décembre 2014 a, au-delà de la problématique au cœur de la célébration, à savoir "Zéro nouvelle infection au VIH - zéro discrimination- zéro décès dû au sida" ; a cet intérêt de rappeler aux uns et aux autres l’existence de la pandémie. Surtout en Afrique de l’Ouest où la psychose provoquée par le virus Ebola peut faire oublier cet autre grand mal du siècle. En effet, de 1983 à nos jours, le VIH/SIDA a déjà fait plusieurs dizaines de millions de morts. Aujourd’hui, si l’on constate une diminution du nombre des personnes vivant avec la maladie, cela ne signifie guère que la menace est écartée. Bien au contraire : le VIH/SIDA reste encore un problème de santé publique dans de nombreux pays, y compris le nôtre. Au Burkina Faso, le taux de prévalence du VIH est relativement faible : à 1,1%. Le taux paraît faible, certes ; mais il existe toujours, comme le laissait entendre le secrétaire permanent du CNLS-IST, Dr Didier Bakouan, des poches de populations où ce taux approche les 23%. Le défi principal, c’est donc de travailler à réduire ces poches tout en assurant une prise charge adéquate des personnes infectées. Ce qui est loin d’être gagné dans un contexte de raréfaction des financements extérieurs. Le 7 mai 2013, un besoin de financement de 39 milliards de francs CFA avait été exprimé à l’occasion de la douzième session du Conseil national de lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles (CNLS-IST). Pour faire face à ce problème de ressources financières, une recommandation allant dans le sens du recours aux mécanismes de financement innovants avait été formulée. Dans cette perspective, l’on a assisté à l’organisation de sidathons dans le pays.

Le VIH/SIDA en Afrique subsaharienne et dans le monde

Ailleurs sur le continent, notamment en Afrique subsaharienne, la pandémie malgré une diminution du nombre de 33% du nombre des nouvelles infections entre 2005 et 2013, reste plus ou moins une préoccupation. Ainsi, en 2013 24,7 millions de personnes vivaient avec le VIH dans la région, avec une proportion de 58% de femmes. En Afrique subsaharienne, 1,1 million de personnes sont décédées de causes liées au sida en 2013. Entre 2005 et 2013, le nombre des décès liés au sida en Afrique subsaharienne a chuté de 39%. La couverture du traitement est de 37% de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH dans la région. Toujours en 2013, 67% des hommes et 57% des femmes ne bénéficiaient pas du traitement antirétroviral en Afrique subsaharienne. Au Nigéria par exemple, 80% des personnes n’avaient pas accès en 2013 au traitement. Un gros problème à prendre à bras-le-corps par la nouvelle première puissance économique du continent si elle veut tenir durablement son rang. Dans le monde, En 2013, seulement environ 12,9 millions de personnes vivant avec le VIH avaient accès à la thérapie antirétrovirale en 2013 sur 35 millions de personnes infectées. -Depuis le début de l’épidémie environ 78 millions de personnes ont été infectées par le VIH et 39 millions de personnes sont décédées de maladies liées au sida.

Grégoire B. Bazié
Lefaso.net

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