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Exactions en Côte d’Ivoire : des émissaires de l’ONU à Banfora

Publié le mercredi 16 février 2005 à 07h50min

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La salle de réunion de la Mairie de Banfora a abrité le 8 février 2005 une mission des Nations Unies. Les débats qui ont porté sur la situation des migrants de la Côte d’ivoire a réuni les émissaires des Nations Unies, les autorités régionales, provinciales et la société civile.

Selon madame Rodriga, rapporteuse spéciale de la commission des droits de l’homme des Nations Unies, c’est sur invitation du gouvernement burkinabè qu’elle se trouve au pays des hommes intègres. Son rôle dans cette commission est de s’occuper des situations de rapatriements massifs et des déportations, des droits des migrants en général. "Je prends tous les rapports sur la situation des gens rapatriés", dira-t-elle, et de poursuivre qu’il y a beaucoup de gens qui ont été dépossédés et qui n’ont pas encore recupéré leurs biens.

Avec le calvaire qu’ont vécu nos compatriotes en Côte d’Ivoire, cette mission des Nations Unies était la bienvenue à Banfora, ville frontalière par où ont transité des milliers de nos compatriotes, dans le dénuement total. Et le gouverneur des Cascades, Yssouf Roamba, qui a introduit les débats de préciser que " Nous avons beaucoup à dire, nous n’avons rien à cacher".

Prenant la parole, le directeur provincial de l’action sociale et de la solidarité nationale, Abou Ouattara, a fait la genèse de l’accueil dans la province à l’époque. C’est le 3 octobre 2002 que les premiers rapatriés ont été accueillis ici par le comité de crise mis en place et présidé par le 1er responsable de la province à l’époque. Les sites de Mangodara et de Niangoloko n’ont pas véritablement fonctionné malgré les missions de prospection de niveau international.

Selon les chiffres officiels, 8 927 rapatriés sont recensés dans la Comoé mais selon les estimations après une tournée dans les différents départements, il y aurait au moins 22 000 rapatriés installés à Banfora. Nous avons rencontré beaucoup de problèmes, s’est plaint un intervenant. C’est une triste réalité qui a été dépeinte ce jour dont des problèmes de réinsertion, d’effectifs pléthoriques dans les établissements scolaires, de terres cultivables, ceux liés à l’insécurité, des problèmes de santé.

Dans un des départements des Cascades, des élèves seraient assis à même le sol dans les salles de classes. Au maire de Banfora, Yacouba Sagnon, d’expliquer à la délégation q’une opération de lotissement est en cours. Elle a été initiée juste pour permettre à certains rapatriés de pouvoir se loger.
Les victimes n’étaient pas en reste ce jour et des rapatriés ont témoigné qu’ils ont été expropriés de leurs biens et de leurs terres par les autochtones de la Lagune ébriée.

Pour des femmes rapatriées organisées en groupement à Nafona pour faire du jardinage, il se pose à elles, des problèmes de nourriture. Le jardinage génère de petits revenus, mais les besoins sont énormes. Les rapatriés ne sont donc pas encore sortis de l’ornière. Il faudra "tout un travail politique, diplomatique, pour dire que la question est encore pendante. Elle n’est pas résolue du tout" dira Mme Rodriga.

Par Luc OUATTARA
Le Pays

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