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Lutte contre la tenue du référendum : L’opposition organise une marche-meeting le 23 Août prochain

Publié le mardi 12 août 2014 à 06h26min

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Lutte contre la tenue du référendum : L’opposition organise une marche-meeting le 23 Août prochain

Le Chef de file de l’Opposition politique (CFOP), Zéphirin Diabré, entouré de Me Bénéwendé Sankara, Ablassé Ouédraogo, Roch Marc Christian Kaboré et Adama Kanazoé, a animé un point de presse ce mardi 12 août 2014 pour, dit-il, réagir aux velléités de plus en plus pressantes et sérieuses quant à la tenue d’un « référendum pour réviser l’article 37 de notre Constitution ».

Des éléments ayant récemment enrichi les développements de l’actualité politique nationale, c’est l’affirmation du président du Faso selon laquelle « il n’y a pas d’institutions fortes, s’il n’y a pas d’hommes forts pour poser les jalons de ces institutions, dans la durée » qui semble avoir le plus retenu l’attention de l’opposition politique burkinabè. Des propos tenus à Washington le 5 août dernier, et qui, selon le CFOP, placent le Burkina Faso « sur la liste des pays de non droit dans ce monde ».

Ces propos sont de nature, poursuit Zéphirin Diabré, à susciter « la réaction de l’administration américaine qui considère le changement et l’alternance dans la gestion des affaires de l’Etat comme une des valeurs cardinales de la démocratie ». Ce d’autant plus qu’en réalité, le président du Faso a ainsi répondu au président américain, Barack Obama qui a clairement dit à Accra en terre africaine du Ghana en 2008, que « l’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes ».

Oui le Président Barack Obama a raison

Pour sa part, l’opposition politique burkinabè dit épouser cette affirmation du président américain. « L’Afrique a besoin, précise le CFOP, de grands hommes, c’est-à-dire des leaders qui ont de la vision et de l’ambition pour leurs pays, qui se battent pour le bien-être de leur peuple, pour la justice sociale et pour les libertés, qui se plient aux institutions et aux lois, et qui ne ramènent pas leurs pays à leurs propres personnes ». Et Zéphirin Diabré de marteler, « Oui le Président Barack Obama a raison : l’Afrique a plus à gagner avec les grands hommes de la race de Mandela, qu’avec les hommes forts de la race de Mobutu ».

Les Burkinabè demandent au président du Faso d’être un grand homme

A en croire l’opposition politique burkinabè, « les Burkinabè ne demandent pas à Blaise Compaoré d’être un homme fort. Ils lui demandent d’être un grand homme ! ». Car, précise Roch Marc Christian Kaboré, « l’homme fort ne nous ramène qu’à un Etat d’exception ».

Et comme pour donner la chance à cette « demande populaire » de prospérer, Zéphirin Diabré et ses compagnons rassurent : « il n’y aura pas de référendum dans notre pays pour la modification de l’article 37 ».

Une marche-meeting pour le 23 août prochain

La modification de cette disposition relative à la clause limitative du nombre de mandats présidentiels à deux, donnerait – selon le camp anti-référendum - à « l’homme fort » du Burkina de régner à vie. Ce contre quoi, l’opposition multiplie les actions dont des marches-meetings, meetings, la mise en place de comités contre le référendum. Dans cette dynamique, elle annonce de nouveau une marche-meeting pour le 23 août 2014 à Ouagadougou.

L’occasion est annoncée pour être celle de la réaffirmation du « Non au référendum, Non au Sénat, Non à la modification de l’article 37, Non au pouvoir à vie ». Une marche-meeting qui, à en croire Ablassé Ouédraogo, aura le mérite – à tout le moins - de permettre à la population d’avoir une idée claire sur la détermination de l’opposition politique à contrer les velléités de pouvoir à vie au Pays des Hommes intègres. Ce retour dans la rue pourrait aussi, selon lui, susciter davantage l’engagement de la population aux côtés de l’opposition.

Relativement aux récents appels au dialogue, l’opposition politique dit n’être pas fermée au débat. Seulement, l’appel du Front républicain depuis la ville de Gaoua, ne peut, selon elle, être accepté ; car excluant par avance la négociation.

2 685 000 FCFA, fonds anti-référendum encaissés

Le point des contributions financières pour soutenir la lutte contre la tenue du référendum querellé a été fait lors du point de presse du jour. L’on en retiendra qu’un montant de 2 685 000 FCFA est effectivement encaissé. C’est du moins la précision faite par Adama Kanazoé, le premier responsable de la commission chargée de la collecte desdites souscriptions.

Le point de presse du jour a également été l’occasion pour le CFOP d’exprimer son indignation face au silence gardé par le président du Faso le 5 août dernier, jour anniversaire de l’indépendance de notre pays. Le chef de l’Etat « n’a pas jugé utile et bon d’adresser un message d’anniversaire à son peuple même ». Ce qui, selon Zéphirin Diabré, est « incompréhensible et inacceptable », car constitutif de « mépris pour le peuple burkinabè ».

« L’opposition, précise Zéphirin Diabré, est solidaire » du journaliste d’investigation Newton Ahmed Barry, rédacteur en chef du journal « L’Evénement », qui a récemment alerté par écrit, l’opinion publique de ce que sa sécurité est menacée depuis un certain temps.

Fulbert Paré

Lefaso.net

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