Ces habillements féminins indécents
La scène remonte à plusieurs années, mais les témoins ne n’oublieront jamais. Une jeune fille, vêtue d’un collant transparent et moulant, du genre à attirer bien des regards d’hommes, a failli être lynchée, à proximité du grand marché de Ouagadougou. Outrée par son accoutrement pour le moins indécent, une foule de personnes s’est mise à la poursuivre, lui lançant des perles de juron à n’en pas finir.
Rattrapée dans la course-poursuite, la demoiselle n’eut la vie sauve, que grâce à l’intervention de tierces personnes, qui ont réussi à l’exfiltrer des milliers de mains agressives. Alors, le drame a été évité de justesse, tant certains étaient furax, à l’idée de constater pareil accoutrement, sous nos cieux. Moins chanceuse, une autre demoiselle de la capitale, habillée en « sexy drogué », en pleine journée, a regretté amèrement de s’être permis cette « folie ». Des badauds, très remontés de son attitude, l’ont dévêtu sans état d’âme.
Ses cris n’ont pas suffi à calmer les ardeurs. Et c’est une dame, plus tempérée, qui a volé au secours de l’infortunée, en lui donnant un pagne pour cacher sa nudité. Deux tristes exemples, qui montrent, si besoin en est, que la société burkinabè, quoique affectée par la dépravation des mœurs, a du mal à accepter les tenues légères des femmes. Le signe qu’une certaine morale existe encore au « pays des Hommes intègres », contrairement à ce qui est défendu. Et c’est bien pour cela, que nombre de nos sœurs doivent faire attention à ce qu’elles portent, avant de mettre le nez dehors. Malheureusement, cette réalité n’a pas toujours été prise en compte par certaines filles. Elles se montrent très provocatrices, « se bombardant » de mini-jupes et de « hauts » à couper le souffle du pervers et à troubler la respiration de l’homme « sain ». Et ce spectacle est presque devenu une tradition ! Il suffit d’arpenter nos rues ou de fréquenter certains endroits publics, pour se faire une idée de la légèreté des habits féminins. On se croirait en Occident, où les libertés sont osées. Certaines filles semblent ne plus s’interdire les tenues extravagantes. C’est pratiquement devenu leur marque de reconnaissance.
Certes, la femme doit être attirante, mais elle ne saurait être vulgaire. Au point de passer pour une prostituée ou « fille de joie ». Des filles de bonne famille, et c’est regrettable, passent désormais pour des racoleuses. Leurs habillements semblent livrer implicitement un message : « Vous les hommes, sautez sur moi ! ». Et celles-ci ne peuvent pas dire le contraire, car la provocation est saisissante. Certains hommes se rincent les yeux, non sans faire à raison, des commentaires déplacés. D’autres ne font pas mystère de leur colère, critiquant vertement, à la vue, les filles se comportant ainsi. L’un ou dans l’autre, ce sont les femmes âgées qui trinquent, elles, qui ne pouvaient pas jadis se permettre une telle légèreté dans l’habillement. « Une femme doit respecter son corps, si elle veut se faire respecter des hommes », aime à répéter une vieille dame, totalement scandalisée par ce qui se passe de nos jours. L’heure est grave. Il est vrai qu’agresser une fille mal habillée, n’est pas un acte juridiquement justifiable, mais l’esprit de correction sous-tendu est à saluer. Chacun de nous est porteur de l’image de la société et doit se comporter avec dignité.
C’est pourquoi, les habillements féminins indécents, aperçus çà et là, sont à déplorer. Cela contribue à ternir dangereusement la réputation des femmes dans leur ensemble. Alors que toutes ne sont pas des traînées.
Kader Patrick KARANTAO
stkaderonline@yahoo.fr
Sidwaya