LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Maternité Saint Camille : "Il y a des femmes indisciplinées"

Publié le jeudi 3 février 2005 à 09h06min

PARTAGER :                          

Dans notre livraison du vendredi 28 janvier, nous nous faisions l’écho, dans la rubrique "Pot-pourri", de l’indignation des usagers de Saint Camille devant certains traitements jugés humiliants dont des femmes enceintes en particulier, sont souvent victimes dans ce centre de santé de bonne réputation.

Pour en savoir davantage, nous nous sommes rendu dans cette structure sanitaire où nous avons tendu notre micro à certains de ses responsables et agents. C’était le lundi 31 janvier dernier.

Après avoir échangé à l’entrée de la maternité St Camille avec quelques femmes qui en sortaient, nous avons été accueillis froidement par un groupe d’agents. Après les avoir situés sur l’objectif de notre visite, nous avons été conduit chez le premier responsable du centre par une infirmère. Chemin faisant, notre guide fulmine : "C’est vous qui avez écrit contre nous dans le journal ? En tout cas, je puis vous dire que nous sommes indignés par cet écrit". "Et les sages-femmes rejettent les accusations contre elles portées", ajoute-t-elle, sans nous permettre de placer le moindre mot.

Même son de cloche chez le premier responsable du SMI "Notre première réaction après la lecture du journal n’a pas du tout été bonne", confie le Docteur Salvatore Pignatelli, qui a fait venir une partie de son staff dans son bureau. "Qu’est-ce qui empêchait le journal de nous approcher pour avoir l’information à la source", nous reproche Père Salvatore. "Vous avez écrit des choses qui ne cadrent pas avec la réalité", s’est-il offusqué.

Une soixantaine de femmes examinées chaque jour

Lorsque nous lui avons répondu que c’était exactement ce qui motivait notre présence à la maternité ce jour-là, le père a répliqué que c’est "le médecin après la mort". Le docteur qui a reconnu que nul n’est irréprochable sur terre, n’a pas exclu qu’il y ait eu des mésententes entre des patientes et certains éléments de son personnel. Parlant du fonctionnement de son service, le père Salvatore dit recevoir quotidiennement une soixantaine de femmes enceintes.

Un grand nombre d’usagers qui, selon lui, peut expliquer la non satisfaction de certains patients. "Traditionnellement, nous faisions rentrer les femmes par groupes de trois . Il leur est toujours exigé le port de pagne après qu’elles se sont débarrassées de leurs sous-vêtements", soutient la première autorité du service maternité.

Il précise qu’il n’a jamais été question de mettre une femme nue, à plus forte raison l’exposer aux regards des autres usagers. "Ces femmes sont à tour de rôle consultées avec le plus grand soin et à l’abri des yeux des autres", renchérit Robertine Ilboudo, sage-femme d’Etat, qui pense que les femmes exagèrent parfois dans leur comportement. "Il y a des femmes indisciplinées qui nous rendent la tâche difficile", relève-t-elle. Hélène Nana, infirmière d’Etat, abonde dans le même sens que sa collègue : "Elles s’expriment mal et pensent que nous les connaissons toutes".

Pour la soeur Edith Ouédraogo, qui se dit touchée par des critiques infondées auxquelles se livrent certaines personnes dans la presse, une chose est d’observer, une autre est de bien observer. "Méfiez-vous des "on-dit", nous a-t-elle lancé. La religieuse pense qu’il est temps que les femmes qui fréquentent sa structure fassent preuve de tolérance, pour une meilleure collaboration entre usagers du SMI. C’est aussi le voeu de Jacqueline Kaboré, agent du SMI, qui souhaite qu’en cas de problème, les femmes n’hésitent pas à se confier à qui de droit.

Par Armel ILBOUDO (Collaborateur)
Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Développement : SOS pour la route Pouytenga-Bogandé
Portées disparues : Fati et Mounira ont été retrouvées