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Situation nationale : Naissance d’une Coalition des associations de jeunesse pour la démocratie

Publié le jeudi 13 février 2014 à 02h35min

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Situation nationale : Naissance d’une Coalition des associations de jeunesse pour la démocratie

Les leaders d’organisations de jeunes ont organisé une journée de réflexion sur le rôle et la place de la jeunesse dans l’alternance en 2015. Face à la situation nationale qui prévaut et fort du constat que la jeunesse est le plus souvent en marge dans les sphères de prise de décisions, ces leaders ont formé une coalition pour, disent-ils, avoir leur mot à dire et jouer leur partition dans le processus démocratique du pays. Nous vous proposons ci-dessous le compte rendu et les conclusions auxquelles elles sont parvenues.

« La jeunesse constitue la frange la plus importante de la population du Burkina Faso. Sur le plan politique, certains analystes font d’elle la majorité de l’électorat avec environ 60% des potentiels votants. Force est cependant de constater que les jeunes sont les moins représentés dans les sphères de décision et dans le processus de gouvernance global de notre pays. L’illustration la plus parfaite est l’absence particulièrement criarde des jeunes dans les sphères de décisions politiques : aucun jeune à l’Assemblée nationale, moins de 10 jeunes maires sur plus de 350 communes, aucun jeune Directeur général d’entreprises publiques, aucun jeune ambassadeur et aucun jeune au gouvernement. Il n’est pourtant dit nulle part que les jeunes sont incompétents ou incapables d’assumer ces fonctions ! L’histoire récente de notre pays est d’ailleurs une illustration parfaite. La génération actuelle au pouvoir a occupé les premiers rôles avant ses 30 ans. Ils les ont assumés avec des fortunes diverses, mais ont contribué un tant soit peu à l’évolution de notre pays.

Après près de 30 années de gestion, la jeunesse cherche encore ses marques ou ses acquis. Elle se sent bafouée, marginalisée, mise en retrait de la prise de décision. Elle se sent quelques fois en marge de la société et cela est fortement dommageable pour le développement harmonieux de notre pays. Les politiques actuelles ont échoué en matière de prise en compte des aspirations de la jeunesse et surtout d’implication des jeunes pour une relève efficace.

Il est loisible de constater toute la soif de changement et de participation des jeunes. L’opposition politique et les chantres de l’alternance surfent d’ailleurs avec succès sur cette vague fougueuse et déterminée. La question de l’alternance est d’abord une soif des générations de participer à la construction nationale. La jeunesse ne saurait être en marge d’un tel mouvement. La démocratie en générale et l’alternance en particulier, est un combat de la jeunesse.

Pour que la situation de la jeunesse change afin que ses intérêts soient valablement pris en compte, il convient pour la jeunesse d’assumer son erreur. Elle ne s’est pas assez impliqué elle-même. Pour juguler ce problème il est adéquat de faire une introspection et repartir sur de nouvelles bases. C’est dans cette optique que la réflexion pour des stratégies appropriées est fondamentale. La base de cette réflexion peut être le questionnement suivant : quelle doit être le rôle et la place de la jeunesse dans l’alternance en 2015 ? ». Cette question peut être disséquée en deux aspects : Quelle contribution de la jeunesse dans l’alternance au Burkina Faso ? Quelle place de la jeunesse dans le Burkina post 2015 ?

En menant cette réflexion, la dizaine d’associations est parvenue à des conclusions dont l’exploitation peut contribuer à changer sensiblement la condition des jeunes ».

RESOLUTION

 Considérant le caractère démocratique de l’Etat du Burkina Faso ;
 Considérant que la Constitution est le texte suprême qui régit le fonctionnement de notre République ;
 Considérant que la Constitution en son article 37 stipule que « Le Président du Faso est élu pour cinq ans au suffrage universel direct, égal et secret. Il est rééligible une fois. », consacrant ainsi le principe de l’alternance ;
 Considérant que les dispositions internationales priment sur celles nationales et que la Charte africaine de la Démocratie, des élections et la gouvernance stipule en son article 23, alinéa 5 que : « Les Etats parties conviennent que l’utilisation, entre autres, des moyens ci-après pour accéder ou se maintenir au pouvoir constitue un changement anticonstitutionnel de gouvernement et est passible de sanctions appropriées de la part de l’Union …Tout amendement ou toute révision des Constitutions ou des instruments juridiques qui porte atteinte aux principes de l’alternance démocratique » ;
 Considérant l’engagement d’une franche importante de la population contre la modification de l’article 37 et la mise en place du Sénat ;
 Constatant les velléités du pouvoir en place de modifier l’article 37 de la Constitution et la mise en place du Sénat ;
 Affirmant l’attachement des jeunes aux principes démocratiques et à l’alternance ;

Les leaders d’organisations de jeunes et de jeunesse participants à la journée de réflexion sur le rôle et la place de la jeunesse dans l’alternance 2015, prennent la résolution,

  D’INITIER ET PARTICIPER ACTIVEMENT A TOUTES LES ACTIONS DONT LE BUT EST DE FAIRE ECHEC A LA MODIFICATION DE L’ARTICLE 37 ET LA MISE EN PLACE DU SENAT.

RECOMMANDATION

 Considérant que plus de 70% de la population du Burkina Faso à moins de 35 ans ;
 Considérant la situation critique des jeunes du Burkina Faso, caractérisée par le chômage, le système éducatif en inadéquation avec le marché de l’emploi ;
 Considérant l’absence d’une réelle politique de promotion de la jeunesse, la démarche discriminatoire dans l’appui des initiatives des jeunes et le manque de perspectives claires pour les jeunes ;
 Considérant le potentiel énorme de la jeunesse burkinabé en termes de capacité à contribuer efficacement au développement ;
 Constatant le manque de volonté politique réelle de permettre aux jeunes de participer au développement au mieux de leurs capacités ;
 Considérant la détermination des jeunes à prendre désormais leur destin en main et apporter leur part contributive au développement du pays ;

Nous, leaders d’organisations de jeunes et de jeunesse, participants à la journée de réflexion sur le rôle et la place de la jeunesse dans l’alternance 2015,
RECOMMANDONS,

  L’INTEGRATION DE LA JEUNESSE COMME UNE NOTION TRANSVERSALE DANS LA DEFINITION DES POLITIQUES PUBLIQUES A PARTIR DE 2015 ET LA MISE EN ŒUVRE D’INTIATIVES CONCRETES A LEUR ENDROIT.

APPEL DE OUAGADOUGOU

 Considérant l’échec flagrant des politiques mises en place en faveur des jeunes depuis le pouvoir de la quatrième République ;
 Considérant la paupérisation accrue des jeunes ;
 Considérant que près de 60% du corps électoral est composé de jeunes ;
 Déplorant la désaffection des jeunes vis-à-vis de la politique ;
 Considérant que la classe politique actuelle malgré son vieillissement fait très peu d’ouverture pour les jeunes ;
 Constatant la très faible présence des jeunes dans les sphères de prise de décision aussi bien au sein des partis politiques que de l’Etat ;
 Rappelant l’engouement des jeunes à participer activement au développement de leur pays ;
 Affirmant qu’aucun développement qui se veut durable ne peut faire abstraction d’une part aussi importante de la population ;
 Rappelant que la jeunesse a le droit et les capacités de participer activement à la vie nationale dans tous les domaines ;
 Considérant que la jeunesse a sa place dans la vie politique et peut efficacement contribuer à la prise de décision et la mise en œuvre des politiques ;
 Considérant que l’unité de la jeunesse autour d’un projet commun peut constituer une force politique majeure ;
Nous, leaders d’organisations de jeunes et de jeunesse, participants à la journée de réflexion sur le rôle et la place de la jeunesse dans l’alternance 2015,
APPELONS,

  LES JEUNES DE TOUT BORD A FRANCHIR LE PAS DE L’ENGAGEMENT POLITIQUE EN SE CONSTITUANT EN FORCES POLITIQUES AUTONOMES.

Les participants.

LISTE DES ASSOCIATIONS PARTICIPANTES

1. Jeunesse Au Travail (JAT)
2. Association des Jeunes pour le Développement Durable au Burkina Faso (AJDD/BF)
3. Réseau des Jeunes pour l’Eau, l’assainissement et le Développement Durable (AJDD/BF)
4. Jeunesse Vision
5. Association des Jeunes pour la Sauvegarde et le Patrimoine Ecologique (AJSPE)
6. Jeunes Francophones en Action (JFAction)
7. Mouvement Burkinabé pour le Développement et le Civisme (MBDC)
8. ACD : Action pour le Civisme et la Démocratie.
9. CDD : Convention pour la Défense de la Démocratie
10. Centre de Réflexion des Jeunes pour l’Education (CRJE).

Rassemblés par Amélie GUE (stagiaire)

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