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Grève des Syndicats de la fonction Publique : Les travailleurs expriment leur ras-le-bol des négociations

Publié le jeudi 6 février 2014 à 04h02min

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Grève des  Syndicats de la fonction Publique : Les travailleurs expriment leur ras-le-bol des négociations

Les syndicats de la fonction publique du Burkina Faso ont entamé leur grève de 48 heures ce mardi 04 Février 2014. A l’occasion, une assemblée générale a été convoquée à la Bourse du travail de Ouagadougou. Les membres des 33 syndicats signataires du préavis de grève ont massivement pris part à la rencontre.

La bourse du travail de la capitale était noire de grévistes ce mardi. Hommes ou femmes, les grévistes issus de divers secteurs d’activités ont pris d’assaut les lieux. Les organisateurs de l’assemblée générale des syndicats de la fonction publique s’attendaient probablement à ce beau monde. Des chaises avaient posées sous les grandes bâches montées dans la cour pour l’occasion, vu que la salle de la bourse du travail ne pouvait contenir tout le monde. En outre les bancs disposés dans les différentes artères pour abriter le maximum de personnes n’étaient pas en nombre suffisant. Il a fallu négocier avec l’ombre qu’offrait le toit du parking de l’établissement. Malgré tout, des gens sont restés au soleil. Au finish, debout ou assis, la cour de la bourse du travail était bondée de travailleurs de la fonction publique qui ont ainsi déserté leurs bureaux.

C’est dans cette ambiance que les responsables syndicaux ont fait leur apparition vers 10h 15 et ont pris place au présidium. Ils étaient en retrait depuis deux heures, certainement en concertation. Le décor final ainsi planté, l’assemblée générale des syndicats de la fonction publique pouvait démarrer. Le porte-parole, Mamadou Barro, qui n’est pas resté insensible à la mobilisation, a d’abord salué les participants. Il a ensuite décrit l’événement comme un moment historique des luttes des travailleurs pour leurs droits.

« Il faut poser un ultimatum au gouvernement », dixit des grévistes

Après avoir énuméré la liste des 33 syndicats signataires du préavis qui aura abouti au mot d’ordre de grève, le porte-parole fera un briefing de l’historique des « négociations infructueuses »sur la grille indemnitaire et les attentes de l’ensemble des syndicats sur la question vis-à-vis du gouvernement. Ensuite, parole est donnée aux travailleurs pour s’exprimer. Les intervenants se sont exprimé sans ombrage et sous les applaudissements, des cris nourris de leurs camarades. S’ils ont tous apprécié les actions de leurs représentants, la plupart ont cependant invité ces derniers à être plus « radicaux » dans les négociations avec le gouvernement, car estimant que d’autres questions plus importantes sont sur le banc de touche. Ainsi « Trop c’est trop On a trop attendu ; il y’a des questions plus importantes comme la grille salariale ou la loi 13 qu’il faut voir maintenant ; il faut poser un ultimatum au gouvernement ; s’il faut vider le grenier pour le remplir à nouveau nous le ferons car on fait partie de ceux qui ont travaillé pour remplir ce grenier … »sont, entre autres, des expressions de ras-le bol des uns ou des solutions proférés par les grévistes .

Un fait troublant

Mamadou Barro et ses collaborateurs ont tenté d’expliquer les raisons de la démarche « patiente » adopté avec le gouvernement. Ils ont aussi démenti une rumeur qui circulerait à propos d’un « prétendu rappel » qui serait en cours, invitant les uns et les autres à la vigilance en participant aux activités des structures syndicales de base.

L’Assemblée générale des fonctionnaires de la fonction publique dans le cadre de la grève de 48 heures s’est bien déroulée dans l’ensemble, sauf un incident troublant qui a failli saper la communion. Il s’agit de l’intervention d’un participant qui a ouvertement accusé les responsables syndicaux de faire traîner les négociations avec le gouvernement à leur guise et profit pour continuer à percevoir des perdiems. Ce dernier qui a déclaré détenir des preuves a été invité séance tenante à les présenter. Le micro en mains, il changera immédiatement de sujet et quittera ensuite le présidium sous la huée et les menaces de quelques personnes dans la foule. Mamadou Barro, conclura ensuite que ce dernier à été signalé par des connaissances présentes sur les lieux comme étant un fonctionnaire déficient mental…

Arba Monique Nadembega
(Stagiaire)

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