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Guinée équatoriale : Vous avez dit libre circulation des personnes et des biens ?

Publié le mercredi 22 janvier 2014 à 22h30min

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Guinée équatoriale : Vous avez dit libre circulation des personnes et des biens ?

L’intégration sous- régionale sera- t-elle un jour réellement effective en Afrique ? C’est la question que l’on est tenté de se poser au regard de la controverse que suscite actuellement le refus de la Guinée équatoriale de se plier aux accords sur la libre circulation des personnes et des biens, alors qu’ils ont été signés avec les autres pays de la CEAC et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale.

Ce nouveau couac dans le fonctionnement des communautés économiques régionales (CER), prélude à la formation d’un grand bloc tel que prôné par l’Union Africaine, montre encore une fois toutes ses limites et ne fait que retarder la connexion de l’Afrique au grand marché international. Toute chose qui, dans le contexte actuel n’est guère rassurant.

Mais voyons de plus près ce qui bloque dans cette intégration mille fois chantée par les dirigeants du continent et qui peine, dans les faits, à quitter les chantiers boueux de la rhétorique.

De la misère à la prospérité

La Guinée équatoriale, l’un des pays les plus prospères de la région mais également du continent, était au début de la décennie 1990 l’objet de rejet de la part de ses ‘’riches’’ voisins ; ces derniers ont tôt fait de limiter au maximum les mouvements de populations dans leur direction en imposant des visas d’entrée dont l’obtention était très restrictive.

Et puis voilà que le pays des OBIANG et cie sort de l’ombre avec la découverte du pétrole. Passant ainsi de la banquette arrière au siège avant de la CEAC. Dès lors, faut-il lui en vouloir d’appliquer aujourd’hui aux autres ce que ces derniers lui ont fait subir hier ? Sans doute non… Même si, au passage, on ne peut que regretter et condamner les méthodes souvent violentes et indignes avec lesquelles les immigrés sans papiers sont traités.

Développement partagé et solidaire

Que faire dans ces conditions ? L’une des solutions pourrait résider, à terme, dans une politique audacieuse d’industrialisation à l’échelle continentale qui permettrait à tous les Etats de faire un nivellement par le haut. Comme cela a été le cas en Europe qui a permis à des pays comme l’Espagne ou le Portugal de se mettre à un niveau acceptable par rapport aux autres économies du continent.

On ne peut pas avoir le pied à la fois sur l’accélérateur et sur le frein ; malheureusement, c’est bien la manière dont certains Etats africains plus ou moins nantis se comportent face aux autres. Ce qui ne présage guère d’un développement collectif. Et ce, alors même que tout le monde s’accorde sur une chose : à l’heure actuelle, aucun pays africain ne pourra s’en sortir individuellement…

Juvénal SOME

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