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CENI : un vaste chantier électoral

Publié le mardi 31 décembre 2013 à 00h44min

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CENI : un vaste chantier électoral

Ce lundi 30 décembre, la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) du Burkina Faso organisait, en compagnie des partis politiques (majorité et opposition) et des organisations de la société civile, une rencontre de restitution des suggestions pour le projet d’organisation du scrutin présidentiel 2015 dans les ambassades et les consulats généraux.

Vaste chantier que ce projet d’organisation du scrutin présidentiel 2015. En accord avec le dernier alinéa de l’article 17 de la constitution burkinabè, c’est bien à la CENI qu’il incombe de prendre les dispositions nécessaires pour son organisation. Mise à jour du fichier électoral, élaboration d’un mode opératoire fiable... C’est tout un travail d’anticipation et de concertation qu’il s’agit de mettre en place avec le consensus des partis politiques de la majorité et de l’opposition ainsi que des différentes organisations de la société civile. Accusée par l’opposition d’avoir « favorisé la fraude » en 2010, la CENI espère ne pas subir les mêmes critiques en 2015.

Des inégalités face au scrutin

Dans sa déclaration liminaire, Maître Barthelemy Kéré, Président de la CENI, a rappelé la responsabilité « historique » que sa commission se doit d’assumer afin de trouver un mode opératoire consensuel « qui tient compte aussi bien des contraintes réglementaires et légales à l’étranger que des aspirations légitimes de tous les Burkinabè  ». Quelles sont ces aspirations ? Difficile de répondre car, malheureusement, on n’accorde pas la même importance aux échéances électorales selon qu’on soit cultivateur en province, cadre citadin ou encore résident à l’étranger. En effet, combien de villageois sont susceptibles de s’inscrire sur les listes électorales, quels critères détermineront leurs choix électoraux ? Une campagne de sensibilisation devrait être mise en place afin d’accompagner les organisations de la société civile dans leur travail de sensibilisation et d’éducation des électeurs. Pour ce faire, le Ministère en charge des droits humains sera sollicité.

Mobiliser les électeurs, gagner en indépendance

Le document de synthèse fourni par la CENI propose également une prolongation des délais de recensement dans les communes et les villages pour prendre en compte tous les électeurs. Aussi, il préconise de rendre obligatoire l’inscription sur les listes électorales. Rappelons que le taux de participation aux dernières élections présidentielles n’avait pas dépassé 52 %. Ce dernier chiffre, à lui seul, suffit à remettre en question le caractère véritablement démocratique des élections burkinabè.

Au cœur de toutes les préoccupations, l’indépendance de la CENI doit également être renforcée. À ce sujet, il a été demandé de donner la possibilité à la Commission de faire des propositions de modifications du code électoral et d’assurer son indépendance financière à travers l’inscription d’une ligne budgétaire annuelle au budget de l’État pour l’organisation des scrutins.

Nouveau dispositif

Un nouveau dispositif de recensement des électeurs résidant à l’étranger devrait également voir le jour afin de permettre à ceux-ci de pouvoir fournir d’autres pièces que la seule carte consulaire pour pouvoir participer.

Avec le renforcement de ses capacités techniques, de ses ressources humaines et surtout de son indépendance, la CENI veut se doter de moyens suffisants pour mener à bien ce scrutin. Reste à savoir si des mesures concrètes suivront ce qui ressemble, pour l’instant, à de jolis vœux pieux.

Pierre Mareczko

Lefaso.net

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