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<I>Une lettre pour Laye</I> : François sort de son mutisme

Publié le vendredi 28 janvier 2005 à 08h55min

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Cher Wambi,

Depuis le drame de Sapouy, le 13 décembre 1998, qui a emporté le directeur de publication de "L’Indépendant", Norbert Zongo, et ses trois compagnons d’infortune, il fait l’objet de toutes les accusations. Est-il vraiment la tête qui a pensé et commandité l’assassinat de notre confrère ?

Voilà maintenant six années que cette affaire, qui a secoué la république, est pendante au niveau de la Justice ; six années au cours desquelles celui-là que tu liras dans L’Observateur paalga du mardi 1er février 2005 porte lui aussi sa croix. Lui, c’est François Compaoré, le frère cadet du président du Faso, qui s’est enfin décidé à rompre le silence.

Sauf erreur ou omission de ma part, c’est bien la première fois qu’il s’ouvre à un organe de presse burkinabè sur ce dossier brûlant. Je ne t’en dirai pas plus, sois aux aguets pour ne pas manquer ce grand entretien exclusif qui, je te rappelle, fera la UNE de L’Observateur paalga du mardi 1er février 2005.


Cela dit, cher cousin, la valse des maires se poursuit : sa dernière victime en date n’est autre que François Xavier Kaboré, l’édile de la commune de Zorgho, dont, ces derniers mois, bien des médias ont parlé, dans cette autre affaire de lotissements. A la suite de ses homologues de Réo, Kongoussi, Ouahigouya et Ziniaré, François Xavier Kaboré a été révoqué par le Conseil des ministres en sa séance du vendredi 21 janvier 2005, avec poursuites judiciaires pour fautes graves de gestion en application de l’article 135 de la loi 42/98/AN du 3 août 1998 portant organisation de la décentralisation au Burkina Faso.

Tu l’auras remarqué, cher cousin, tous les maires révoqués jusque-là l’ont été du fait d’une mauvaise gestion. Et je dois te l’apprendre, cela a amené certains milieux à reposer le problème de la gratuité du mandat municipal. Tu sais, cher Wambi, que comme un peu partout, le maire, c’est l’homme qui se dévoue bénévolement pour le bien-être de ses administrés, du moins théoriquement. Dans certaines communes d’ici et surtout d’ailleurs comme dans les pays européens, il arrive que le maire y aille même de ses propres deniers.

Cela n’empêche pas, cher Wambi, qu’effectivement il faille tenir compte des réalités du terrain, surtout des sollicitations de tous ordres qui assaillent les élus du Burkina de la part de leurs électeurs. A cet effet, il m’est revenu qu’une grille indemnitaire a été concoctée par l’Association des municipalités du Burkina Faso (AMBF) avec leur ministère de tutelle, à savoir celui de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD).

Aux termes de cette grille, un pécule tiré en partie des fonds communaux completés par le budget national devrait être servi aux maires et à leurs adjoints. Je n’en connais pas le montant exact, mais il semble que le maire devrait percevoir le double de ce que percevra chacun de ses collaborateurs. 300 000 ou 400 000 ? Je ne sais trop. Toujours est-il que la fameuse grille reste à l’état de projet puisque la formalité d’adoption en Conseil des ministres n’est pas encore accomplie.

Une situation qui provoque, à ce qu’on m’a dit, rogne et grogne chez les premiers intéressés ; lesquels ont peur qu’à ce train-là, ils ne finissent leur mandat sans que rien n’aie bougé. J’ai d’ailleurs manqué de poser la question à leur président, Simon Compaoré, qui est venu présenter sa gratitude vendredi dernier à L’Observateur paalga pour son soutien apporté à la tenue chez nous en novembre dernier des assises de l’Association internationale des maires francophones (AIMF). A ton tour, tu voudras bien lui dire un grand merci, quand l’occasion se présentera à toi, car ce vendredi 21 février, les mains de l’édile de la capitale étaient chargés d’agendas, de calendriers, de documents sur l’historique de sa ville.


Nous sommes en année électorale, le top de départ pour la présidentielle n’est pas encore donné, mais pour ne pas se laisser distancer, Ram Jean-Baptiste Ouédraogo, le président du Rassemblement des écologistes du Burkina (RDEB), a déjà pris position sur la ligne, pour briguer une deuxième fois, après son essai de 1998, la magistrature suprême. C’est ce samedi 29 janvier 2005 qu’il sera officiellement investi par son parti à la maison du Peuple à Ouagadougou à partir de 10h 00. S’il y a bien des intentions et des ambitions de candidature, Ram est le premier en tout cas à se jeter à l’eau pour l’élection présidentielle 2005.

Mais maintenant que la famille des écolo-politiques burkinabè est divisée, sera-t-il soutenu par ses compagnons d’hier que sont Yacouba Touré et Aly Diaby Kassamba, qui, eux, semblent être emportés par les eaux de la mouvance ? Réponse sous peu. Mais en attendant, sache, cher cousin, que ce même samedi, le siège du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), sis avenue Kwamé N’Krumah, refusera du monde, et pour cause : s’y tient, en effet, à partir de 8 h 00 une assemblée générale extraordinaire des anciens des 45 provinces du Burkina se réclamant du parti de Roch Marc Christian Kaboré. Mais au fait, qui sont les anciens et qui sont les sages du CDP ?


Dans la traque qu’elle a engagée contre le grand banditisme, la police nationale vient de pêcher un gros poisson, Karim Bikienga qu’il s’appelle. Si tu l’ignorais encore, sache que ce n’est autre que le pourvoyeur d’armes de guerre aux meurtriers des policiers de Koupéla en février 2004. Si ses compères (Kouka Issa dit Baloum Naaba et Yemdaogo Pitroipa dit Issa) sont depuis, hors d’état de nuire, lui s’était retranché à Baku en territoire ghanéen, où il se la coulait douce.

Karim Bikienga a pu être neutralisé et transféré à Ouagadougou mardi dernier grâce au concours de la police ghanéenne. Voilà, cher cousin, qui va décourager ces grands bandits qui pensent restés impunis après leurs forfaits en se délocalisant en territoire étranger. Reste à souhaiter que d’autres pays voisins suivent cet exemple de collaboration venu de l’ex-Gold Coast.


Malheur à qui ne fait pas mieux que son père, avait dit un grand homme. Aujourd’hui, cher Wambi, nous pouvons être comblés et fiers que les Etalons cadets aient fait mieux que leurs aînés les juniors, en se qualifiant pour les phases finales de la coupe d’Afrique des nations (CAN) de football de leur catégorie, qui se joueront au mois de mai 2005 en Gambie.

Battus par deux à zéro le 9 janvier à Bujumbura à l’aller du dernier match éliminatoire, nos cadets ont sans pitié crucifié les Itambas du Burundi avec 5 clous, au match retour samedi dernier au stade du 4-Août. Le score sans appel de cinq buts à un leur a ouvert grandement les portes de la Gambie, où ils auront la lourde tâche de défendre dignement les couleurs nationales. Ainsi montrent-ils la voie à suivre aux Seniors qui, d’ici-là, iront eux aussi à la recherche de la qualification pour la CAN 2006. Après leur exploit, nos cadets ont reçu du Moogho Naaba Baongho un bélier comme prime d’encouragement.

La Fédération burkinabè de football (FBF), elle aussi est sortie de l’ordinaire, organisant une Tabaski en différé pour les héros du 22 janvier, avec un menu bien concocté par les cordons bleus de l’hôtel OK INN. Enverras-tu toi aussi un coq pour les poulains de Pihouri Webonga ? Je l’espère bien, pour la suite du combat.


Mais en attendant, parcourons ensemble le carnet secret de Tipoko l’Intrigrante.

- Que sont devenues les médailles des vainqueurs nationaux des 11es Jeux universitaires de l’Afrique de l’Ouest (WAUG) ? C’est la question que l’on est en droit de se poser, plus d’un an après le déroulement des jeux (21 au 27 décembre 2003). On se rappelle qu’à l’issue des jeux, on avait privilégié les médaillés étrangers au détriment de ceux nationaux ; promettant aux nôtres de leur trouver plus tard ces métaux précieux. Seuls les capitaines d’équipes avaient reçu symboliquement leurs distinctions. Mais jusque-là, c’est le silence radio du côté du Comité d’organisation. Nos lauréats errent toujours, ne sachant pas ou donner de la tête.

- Au comité d’organisation, on les prie de s’adresser au CENOU ; là-bas, point d’espoir. Et pourtant, ils se sont outrepassés pour permettre à notre université de se classer première du tournoi. Si nos ambassadeurs aux 11es WAUG tiennent à ses médailles, c’est juste pour une question de mémoire (pour la postérité). Certaines rumeurs soutiennent que les organisateurs des WAUG n’auraient pas honoré la facture du confectionneur de ces fameuses médailles. En tout cas, ils sont très nombreux ces médaillés oubliés (or, argent et bronze), qui cherchent à savoir quand ils pourront entrer en possession de leurs insignes.


- La Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques (CAMEG), dirigée par Lazare Banssé, est en pleine forme et s’évertue à travailler pour rendre davantage les médicaments essentiels génériques (MEG) à la portée même du pauvre. Après avoir réussi sa campagne médiatique en faisant découvrir à la presse nationale le circuit de distribution du générique à travers tout le pays, en octobre 2004, la CAMEG a décidé, au cours de cette année, de procéder une fois de plus à une baisse importante des prix des médicaments les plus prescrits.

Pour ce qui concerne les ARV, le traitement le moins cher sera de 10 350 FCFA pour ceux qui assurent leur propre prise en charge. L’annonce de ces innovations dans la « maison du générique » a été faite par le directeur général, Lazare Banssé, lors du cocktail offert aux partenaires par la CAMEG le mercredi 26 janvier 2005 au bord de la piscine de l’hôtel Silmandé. Cette nouvelle a été vivement saluée par tous les invités, et c’est le lieu de féliciter et d’encourager cette association, car il y a de cela quelques années, le médicament générique était méconnu du public burkinabè, méprisé par certains professionnels de la santé et considéré comme un produit de basse catégorie pour les pays sous-développés ; donc appelé à disparaître du marché pharmaceutique burkinabè comme l’avaient prédit certains sceptiques ou détracteurs. Aujourd’hui, l’action de la CAMEG sur le terrain a fait revenir les plus sceptiques à de meilleurs sentiments.

- Adama Bella dit Adam’s, le tout-puissant patron de l’alimentation « La Surface », située sur l’avenue Charles-De- Gaulle à Zogona, est en liberté provisoire, après avoir été entendu par la Justice. Pour mémoire, il avait été arrêté le 6 octobre 2004 par la police. On le soupçonnait de faire partie d’un vaste réseau de voleurs de véhicules de luxe, se livrant à des attaques à main armée. Selon le journal « Le Pays », l’intéressé devait en principe quitter la Maison d’arrêt de Bobo-Dioulasso, où il était gardé, hier jeudi 27 janvier 2005 pour Ouagadougou, où il entend reprendre très vite en main ses affaires. Toujours selon cette publication, les membres de l’Association des grandes et petites alimentations (AGRAPA) ont signifié leur joie de retrouver « ce membre influent de leur bureau ».

- Houndé, ville du bassin cotonnier de notre pays, abrite ce week-end la finale du Grand prix national de l’art vestimentaire. L’éclat de la cérémonie sera rehaussé par la présence des ministres en charge de la Culture et de l’Information, de même que par celle du tout nouveau gouverneur de la région des Haut-Bassins, M. Bebrigda Mathieu Ouédraogo. Le ministre Mahamoudou Ouédraogo de la Culture entend marquer ce début d’année par cette activité, qui fera certainement la joie des couturiers, modélistes, stylistes et mannequins de notre pays.

- Sous le parrainage de M. Alphonse Bonou, ministre des Ressources animales, l’Association pour le développement du département de Barani (ADBA) et l’Association des cavaliers du Boobola (ACB) organisent du 31 janvier au 1er février 2005 à Barani, dans la province de la Kossi, la cinquième (5e) édition du Festival culturel et hippique de Barani (FECHIBA) : défilé des chevaux, course hippique, concours du plus beau cheval, concours du meilleur dresseur, sont autant de manifestations inscrites au programme de cette 5e édition.

- Ce samedi 29 janvier, les autorités municipales de la capitale économique rendront hommage à certaines figures marquantes de la modernisation et du développement de la ville de Sya. Au nombre de celles-là : feu Bessin Bamouni Yoffu Jean Baptiste et feu Dominique Yemdaogo Kaboré, dont les noms seront donnés à certaines rues au cours d’une cérémonie officielle de baptême et de remise des arrêtés à partir de 9h sur la place du Lion’s club international (face école Jamot, secteur 2 de Bobo).

Pour la petite histoire, Bessin Bamouni Yoffu Jean-Baptiste, qui naquit en 1906, était un ancien de William Ponty, qui a exercé pendant longtemps dans l’enseignement, laissant des traces indélébiles à Dabou (Côte d’Ivoire), à Koudougou, Bobo-Dioulasso, Banfora, Gaoua. Inspecteur de l’enseignement primaire, il a récolté diverses médailles dont celles de bronze des instituteurs en 1936 ; d’officier d’académie en 1951 ; d’argent des instituteurs en 1956 ; d’officier des palmes académiques en 1957 ; de chevalier de l’Etoile d’Anjoux en 1958 ; d’officier de l’Ordre national en 1966. Avant sa retraite, il fut conseiller municipal de Bobo-Dioulasso de 1952 à 1957, président du Lion’s club en 1958, membre de la délégation spéciale de Bobo-Dioulasso de 1967 à 1974.

Dominique Yemdaogo Kaboré, lui aussi ancien de William Ponty et administrateur de la France d’Outre-Mer, fut le premier président du Conseil économique et social (CES) de Haute-Volta, dont la résidence sert aujourd’hui de siège au FESPACO ; ministre du Travail et de la Fonction publique ; secrétaire général de la présidence de Haute-Volta ; membre du Congrès constitutif du RDA, tenu à Bamako en 1946 ; secrétaire général de la Ligue de lutte contre l’ignorance. Il a été commandeur de l’Ordre national voltaïque et grand officier de l’Ordre national.

- La fête coutumière de Naaba Kaongo de Kokologho, le "Râyûuga", a lieu ce samedi. Ce sera l’occasion de la présentation des vœux du nouvel an, durant laquelle il y aura force coups de fusils.

- Afin de célébrer une fois encore son jumelage avec le lycée privé de la Fraternité de Kombissiri, une délégation du lycée professionnel André Malreaux, de France (composée de 13 élèves et de 5 professeurs) séjournera du 2 au 9 février 2005 dans notre capitale de la patate.

- Pour marquer le 75e anniversaire de la paroisse de Guilongou, une célébration eucharistique en l’honneur de la femme catholique aura lieu le dimanche 30 janvier 2005 à partir de 9h en la chapelle de Luinoghin. Toujours dans le cadre de ce 75e anniversaire, seront célébrés le jubilé de la jeunesse aux AVV le 27 février ; le jubilé de l’enfance à Absuya le 27 mars ; le jubilé de l’action catholique à Sawaana le 1er mai ; clôture le 5 juin à Guiloungou.

- Demain 29 janvier, la Jeune Chambre économique débutera officiellement ses activités dans la salle de conférences du Conseil burkinabè des chargeurs (CBC). Ce sera à 9h. L’année 2005, qui sera, à ce qu’on dit, très dense, aura au menu formations et séminaires.

- Le Congrès constitutif du Réveil démocratique des masses (RDM) à Yako serait-il en train de créer la panique du fait de l’engouement de la population ? Ce serait le constat de certains observateurs politiques, car des actions de sabotage seraient déjà entreprises de la part du parti au pouvoir (CDP) pour que ce congrès n’ait pas lieu.

C’est ainsi que des missions auraient été envoyées auprès des responsables coutumiers pour qu’ils fassent une déclaration dans ce sens sur les ondes de la "Voie du Passoré". C’est même de justesse que l’autorisation de tenir cette rencontre, qui doit en principe avoir lieu demain 29 janvier, a été obtenue. On ne sait pas ce qui justifie cette levée de boucliers de la part du parti majoritaire.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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