Saye Zerbo : l’Armée rend un dernier hommage à l’un de ses colonels
Décédé dans la matinée du jeudi 19 septembre 2013, le colonel Saye Zerbo, ancien président du Burkina Faso, a eu droit, ce samedi 21 septembre 2013, à un dernier hommage de l’Armée. Au cours de cette cérémonie militaire, présidée par le Premier Ministre, Beyon Luc Adolphe, les éléments des Forces armées nationales ont salué l’œuvre de celui qui a été un « bon chef militaire ».
Ils étaient presque tous là. Sauf le président du Faso, Blaise Compaoré, qui prend part actuellement, à Washington (Etatas-Unis), à l’assemblée générale des Nations Unies. Au nombre des personnalités qui ont assisté à cet hommage rendu à Saye Zerbo, figuraient les membres du gouvernement conduits par le Premier ministre, les représentants de l’Opposition dont le chef de file de l’Opposition politique, Zéphirin Diabré, des religieux musulmans et catholiques tel Monseigneur Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou. Il y avait aussi François Compaoré, conseiller spécial du président du Faso. Au premier rang, étaient les chefs militaires : les généraux Nabéré Honoré Traoré, chef d’Etat-major général des Armées et Gilbert Diendiéré, chef d’Etat-major particulier de la présidence du Faso, le colonel Alain Bonkian. Etait également présent à la cérémonie, le commandant Jean-Baptiste Ouédraogo, ancien chef d’Etat et auteur du coup d’Etat qui a renversé le régime du colonel Saye Zerbo.
Comme il fallait s’attendre avec les militaires, c’est une cérémonie réglée comme du papier à musique qui a été servie au public. Après avoir conduit la dépouille mortelle de la morgue du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) à la Place de la Nation et l’avoir disposée devant les officiels, la fanfare de la garde nationale a joué l’hymne aux morts. Puis un défilé militaire et le cortège escorté par les motards de la gendarmerie s’est ébranlé vers son domicile situé dans le quartier Ouidi de Ouagadougou d’où il prendra la route pour Tougan, la ville d’origine du défunt.
Le Premier ministre, Beyon Luc Adolphe Tiao, journaliste, a eu l’occasion de l’accompagner dans sa tournée à l’intérieur du Burkina avant de travailler « pendant un moment » à son cabinet. « Je retiens du président Saye Zerbo qu’il était un homme humble, convaincu de ce qu’il faisait », a-t-il indiqué.
Après avoir le pouvoir d’Etat le 25 novembre 1980, le colonel Saye Zerbo a instauré le Comité militaire du redressement pour le progrès national (CMRPN). Il a fait le tour de tous les villages du Burkina Faso avant d’être renversé le 7 novembre 1982 par le commandant Jean-Baptiste Ouédraogo. Selon ce dernier, « Saye Zerbo était un homme de conviction. Il a inspiré beaucoup de choses au Burkina Faso », a ajouté, très déçu, le médecin-commandant.
Le parcours militaire de Saye Zerbo reste des plus exemplaires. Après les écoles militaires de Tombouctou et Kati, il rejoint Saint Louis, au Sénégal. Enrôlé dans l’armée française, il va gravir les échelons et obtenir le grade de sergent. Il prend part à la guerre d’Indochine. En faveur de la création de l’armée nationale burkinabè, il revient au pays comme d’autres officiers pour aider à la création de l’armée. Il reste désormais un élément de l’armée voltaïque aujourd’hui burkinabè jusqu’à l’obtention du grade de colonel. Pour le Chef d’Etat-major général des armées, « Saye Zerbo a été un chef militaire exemplaire ».
Décédé dans la matinée du 19 septembre 2013, le président Saye Zerbo a été conduit à Tougan où il reposera désormais au près des siens. Il a été dans l’imaginaire collectif des Burkinabè un militaire exemplaire, un grand homme d’Etat, un croyant convaincu et un homme très humble. « Nous le regrettons déjà car il aurait pu continuer à inspirer la jeune génération », a conclu Jean-Baptiste Ouédraogo.
Jacques Théodore Balima
Lefaso.net
