LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine.” Montaigne

Présidentielle de 2015 : Laurent Bado non partant, sauf si…

Publié le lundi 26 août 2013 à 00h29min

PARTAGER :                          
Présidentielle de 2015 : Laurent Bado non partant, sauf si…

Le fondateur du Parti de la renaissance nationale (PAREN) se dit foncièrement opposé à une modification de l’article 37 de la Constitution permettant au président Blaise Compaoré de briguer un nouveau mandat à la présidentielle de 2015. Mais, pour autant, Laurent Bado, ne nourrit plus l’ambition de repartir à la conquête du pouvoir suprême, à même de lui permettre de mettre en œuvre le « tercérisme », son projet de société.

C’est au cours du récent numéro de l’émission « Surface de Vérité » de BF1 dont il était l’invité que le fondateur du PAREN a été amené à se prononcer sur sa participation à la prochaine présidentielle. Le moins que l’on puisse dire de cette décision, c’est que cela traduit une fois encore toute sa déception vis-à-vis de la politique. Suffisamment édifié par les résultats des dernières élections couplées municipales-législatives 2012 (le PAREN n’a pas obtenu un siège de député), le chantre du tercérisme semble maintenant plus que jamais convaincu du fait que la politique au Faso n’est pas encore ce qu’il croit : un domaine de confrontation des idées. Lui, ne jure que par les idées qui font sa force.

Or, ces armes immatérielles dont il regorge tant, en témoignent ses nombreuses publications, peuvent se révéler souvent impuissantes en politique, surtout dans un contexte comme le nôtre encore caractérisé par la pauvreté et l’alphabétisme de la majorité des populations. Même à l’Assemblée nationale où il a passé dix ans, Laurent Bado n’a pas réussi à faire admettre toutes ses idées, la plupart de ses projets de loi ayant été rejetés.

Contre le libéralisme exploiteur

C’est au début des années 2000 que l’enseignant de Droit de l’Université de Ouagadougou entre en politique pour, disait-il, libérer son peuple du libéralisme exploiteur à travers une troisième voie de développement (située entre le capitalisme et le communisme). Après plus d’une décennie de présence sur la scène politique, il ne peut pas véritablement dire qu’il a réussi sa mission de libération des Burkinabè du joug du système libéral, même s’il a beaucoup contribué à l’éveil des consciences.

Malgré ses formules percutantes ou choquantes, Bado n’est pas parvenu à la présidentielle de 2005 à rallier la majorité de l’électorat burkinabè à son discours. De cet échec électoral beaucoup d’observateurs y ont vu la résultante de l’affaire de 30 millions reçus du Président du Faso et qui a beaucoup entaché l’image d’homme intègre de Bado. Les performances électorales de sa formation politique allaient aussi prendre un sacré coup. Pour sa première participation à des élections législatives en 2002, le PAREN avait obtenu 4 députés ; ce qui semblait prometteur pour la suite. Mais, le parti se retrouvera cinq ans plus tard, à l’issue des législatives de 2007 avec un seul député. La dégringolade ne s’est pas arrêtée et la suite on la connaît : aucun députés PAREN aux législatives de 2012.

Même discours

En dépit des échecs, Bado ou son parti ne change pas d’offre politique. Le discours est resté le même, c’est-à-dire que le tercérisme demeure la meilleure voie politique pour assurer l’épanouissement du peuple. Une constance dans le discours qui se comprend aisément pour un parti à idéologie forte. Mais, le problème, c’est que cela semble ne plus porter. Et Bado, toujours convaincu de son projet de société qu’il n’entend guère abandonner pour rien au monde, fait figure d’incompris. A quoi bon vouloir servir un peuple qui refuse de suivre ses idées. « Tant pis, si le peuple n’est pas encore en mesure de faire le bon choix », se dit Laurent Bado ». D’où la décision du Professeur de ne pas envisager une participation à la présidentielle de 2015. Mais, il ne referme pas pour autant, totalement, la porte conduisant au scrutin tant attendu. A la question de savoir quelle serait sa réaction si le Peuple lui faisait appel, le fondateur du PAREN a dit qu’il ne s’opposerait pas à la volonté populaire s’elle venait à s’exprimer en sa faveur.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos réactions (11)

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique