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Gouvernement de l’après-Sénat : Revue d’effectif avant les grandes manœuvres

Publié le jeudi 8 août 2013 à 22h12min

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  Gouvernement de l’après-Sénat :                        Revue d’effectif avant les grandes manœuvres

Le Chef de l’Etat burkinabè l’a dit et répété, le Sénat sera mis en place, en dépit des marches et autres formes de protestations. Dans cette optique, quelle pourrait être la configuration d’un éventuel (nouveau) gouvernement que certains observateurs et analystes prévoient après les vacances gouvernementales ?

Y aura-t-il un remaniement gouvernemental au Burkina après les vacances gouvernementales ? Pour bien de gens, la réponse serait ‘’oui’’. Et cela, au regard des positions affichées ces dernière semaines par certains leaders de la majorité, à propos de leur volonté de faire sauter le verrou de la limitation des mandats présidentiels.

Lors de son entretien télévisé à l’occasion de la célébration de la fête de l’indépendance le 5 août à la télévision nationale, le Chef de l’Etat lui-même s’est inscrit dans cette logique en se présentant comme un citoyen ayant les mêmes droits que les autres.

Une position qui renforce très explicitement celle prise quelques semaines plus tôt par François Compaoré, Conseiller et frère du Président. Il déclarait notamment qu’un article (fut-il le 37ième) de la constitution ne pouvait restreindre le choix des Burkinabè.

Reste à se mettre sur pied l’équipe qui va tenter un probable passage en force.

Le groupe des ‘’5 B’’

Bongnéssan, Bassolé, Bembamba, Bougouma et Blaise lui-même. Le premier est revenu au premier plan et pilote depuis peu les fameuses réformes politiques et institutionnelles qui font tant de gorges chaudes dans le pays.

Surnommé par une partie de l’opinion « le ministre de l’article 37 », il continue d’affirmer qu’il n’en est rien à propos de sa mission, alors même que le pouvoir lui, a déjà levé un coin de voile sur ses intentions.

Quant au second, il tient la Diplomatie de mains fermes. Architecte des missions de médiation aux côtés du Chef de l’Etat, son action contribue à policer l’image d’un Président faiseur de paix.

Après la crise de 2011, c’est lui, Djibrill, qui, rappelé en urgence de sa mission onusienne au Darfour, s’est attelé à reprendre langue avec la communauté internationale. Calme et posé, c’est un gendarme qui dit-on, jouit d’une bonne image de respectabilité auprès des siens.

Le troisième ‘’B’’, c’est le grand argentier. Bembamba (Lucien Marie Noël), est sans aucun doute l’un des ministres qui ont acquis avec le temps une influence notable au sein du gouvernement. Beau-frère du Chef de l’Etat, il tient solidement les cordons de la bourse. Apprécié autant que craint pour ses arbitrages parfois sévères, l’on devine aisément que les bons résultats de l’économie nationale présentés par les institutions internationales plaident forcément en sa faveur.

A l’Administration et à la sécurité, Bougouma (Jérôme), récolte quant à lui, les fruits de son retour en grâce auprès de l’establishment. Et l’on devine aisément que lorsque le Chef du gouvernement affirme que les autorités ont les moyens de maintenir l’ordre en cas de trouble, il fait référence à lui et à son action.

Enfin et comme l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, surtout par ces temps de crise, il y a très peu de chances que le ministère de la Défense et des anciens combattants change actuellement de titulaire… Lequel n’est personne d’autre que le Président du Faso en personne.

Les titulaires et le banc de touche

D’autres ministres qui n’ont quasiment pas de soucis à se faire non plus, ce sont les proches de François Compaoré.

Ils conserveront sans aucun doute leur mainmise sur les secteurs stratégiques. Comme par exemple, le commerce, l’industrie, les mines et l’énergie.

La mouvance présidentielle devrait également jouer les compléments d’effectifs, question de légitimité oblige. A l’exception toutefois de l’ADF-RDA qui, normalement, ne devrait pas trouver sa place dans un gouvernement pro-modification !

L’éléphant qui surfe en ce moment sur une vague contestataire, s’est résolument positionné pour un agenda propre à lui en 2015. Dans ces conditions, il risque de ne pas être pris en compte dans le système de jeu du coach Compaoré !

Juvénal Somé

Lefaso.net

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