En deux ans à la présidence de la Fédération burkinabè de football (FBF), Seydou Diakité a posé des actes louables pour le développement du sport-roi au Faso. Ces actes ont renforcé ses convictions personnelles et légitimé aux yeux du public, qu’il est bien "the right man at the right place". D’où sa réélection le 18 décembre dernier pour quatre ans. Afin de prouver aux yeux de ses électeurs qu’il est vraiment celui capable de rasséréner le football burkinabè, Diakité s’est empressé de s’attaquer aux problèmes brûlants de l’heure au premier rang desquels celui du nouvel entraîneur des Etalons occupe une bonne place.

• Une décision mûrement réfléchie

La nouvelle équipe fédérale sait mieux que quiconque qu’en demandant à Todorov de partir actuellement impliquerait qu’il faille le dédommager avec des indemnités qui accompagnent un licenciement avant de lui indiquer la sortie. Mais le Burkina prend tout de même ce risque car le Franco-Serbe plutôt que de chercher à asseoir une équipe, a passé la majeure partie de son temps à une période de découverte et à la vente des joueurs. N’oublions pas que les Etalons sont la vitrine de notre football et qu’ils méritent toute notre attention.

En sélection, le seul talent ne remplace pas l’expérience et n’est pas un gage de réussite absolue. A ce niveau, c’est le savoir-faire et la complémentarité d’un groupe, c’est l’habitude de vivre ensemble et l’accumulation des succès (voire des échecs) qui cimentent les bases d’un effectif compétitif. Ce que n’a pas compris Todorov qui a aligné cinq équipes différentes en cinq matchs et qui s’est en plus perdu dans le maelström des rencontres amicales et des tournées au long cours. L’un des premiers péchés dont on l’accuse.

Le second est que Todorov est allé se murer en France prétextant le manque de championnat au Burkina pour prolonger son séjour. Mais cela en devenait trop puisque même en France tranquillement, il continuait de percevoir son salaire. Le Burkina peut-il se payer le luxe de verser régulièrement des salaires à quelqu’un qui ne travaille pas pour lui ?

Fall pour remplacer Ivica Todorov ?

Les autorités fédérales n’admettaient pas ce fait. C’est ainsi qu’elles se sont décidées à trouver un remplaçant à Ivica Todorov avant que le pire ne se produise. Leur premier choix s’est fixé sur Bernard Simondi, ancien coach du Silly national de Guinée et actuellement en poste au Bénin. Mais avec Simondi, les discussions ont achoppé sur les finances. Il ne semblait pas prêt à partir comme Todorov sur la base des 5 000 euros par mois.

Alors, Diakité et son équipe se sont tournés selon toute vraisemblance, vers Bamour Fall, champion national avec son club l’ASFA-Y et dont le contrat arrive à terme aujourd’hui. Fall, malgré quelques concessions de son club, a refusé de renouveler parce qu’également intéressé par l’offre de la Fédération. Dans les arcanes de la FBF, on apprenait même que Diakité devait finaliser les derniers détails avec le technicien sénégalais le 30 décembre dernier avant de s’envoler pour la France. Si ceci s’avérait, Fall devrait s’occuper des Etalons au cours de ces phases retour des éliminatoires conjointes CAN/Mondial 2006. Pour ce faire, l’idéal serait que la FBF établisse un contrat dont les clauses d’objectifs seraient précisées noir sur blanc et dûment acceptées par les deux parties.

Le nouvel entraîneur devrait s’atteler à ce que les Etalons ne soient plus des "voyageurs frustrés". La malchance, la frustration ou l’injustice ne doivent plus être des mots répertoriés dans le vocabulaire des Etalons. Pour ce faire, la confiance doit habiter le nouvel homme fort de notre onze national avant d’attaquer sa mission. Quel que soit cet homme, il doit savoir où il va avant de partir au front.

Car il aura en perspective, les aléas et le piment des matchs-sanctions pour qualifier les Etalons pour la CAN égyptienne. La Coupe du monde demeurant encore un luxe pour nous même si nous ne cracherons pas là-dessus au cas où la qualification sera acquise.

Béranger ILBOUDO (berengeril@yahoo.fr)
Sidwaya