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Fédérations sportives : Les chemins escarpés des victoires

Publié le vendredi 24 décembre 2004 à 08h02min

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ça y est ! Toutes les fédérations sportives ont fait peau neuve. Les élections se sont déroulées dans un climat parfois houleux, mais la transparence a prévalu. Fait remarquable cependant, la plupart des présidents sortants ont été reconduits à leur poste.

Un signe de confiance des électeurs mais aussi un appel à frayer les chemins conduisant à la victoire du sport national. Le défi est de taille car, comme atteintes par le même virus, toutes les fédérations sportives sont confrontées à des problèmes majeurs. Aujourd’hui, le drapeau national est presqu’en berne dans le secteur de la boxe.

Cela dénote d’une crise de gestion, mais aussi d’une incapacité notoire à assurer la relève. On se souvient encore des brillantes victoires de Dramane Nabaloum dit "Boum boum". Mais lorsque ce patriote a tiré sa révérence, personne d’autre n’a été réellement en mesure de bander ses muscles à l’échelle africaine et mondiale. Pourtant, si une bonne politique sportive était en vigueur dans ce domaine, la boxe burkinabè n’aurait pas effectué une chute aussi vertigineuse.

Le cyclisme ? Là aussi, il y a problème malgré les efforts déployés pour porter le drapeau national sur la cime des honneurs. Au niveau du football, les multiples débâcles des Etalons montrent bien qu’il est urgent de redistribuer les cartes. Les autres fédérations sportives ploient, elles aussi, sous le lourd fardeau de l’incohérence et de leur incapacité à fonder l’espoir et à remporter des victoires au nom de la patrie et pour la patrie.

Car, avant tout, il s’agit de défendre les couleurs nationales. Et, pour cela, on ne doit lésiner ni sur les efforts ni sur les moyens. Certains pourraient crier haut et fort que les ressources financières et matérielles ne suffisent pas. Soit. Aussi faut-il que les moyens dont nous disposons soient bien gérés avec, de façon périodique, des résultats concrets.

Cela nécessite impérativement la mise en place d’un système de suivi afin d’éviter les abus et de créer des conditions de gestion et de motivation appropriées pour que les efforts déployés engendrent des dividendes profitables à tous. Il appartient aussi aux fédérations sportives de mettre en branle leur capacité à rechercher les ressources nécessaires à la réalisation de leurs missions.

Les candidats fraîchement élus ont fait des promesses pendant la campagne électorale ; ils ont également établi des projets apparemment "mielleux" qu’ils devront exécuter pendant leur mandat. De ce fait, ils devront être jugés et, au besoin, sanctionnés par ceux qui les ont investis de leur pouvoir. Ainsi va la démocratie : le vote-sanction est légitime. On peut même être débarqué du navire avant la fin de son mandat.

Mais les dirigeants des fédérations ne sauront, eux seuls, réaliser les travaux d’Hercule susceptibles de donner une nouvelle dynamique au sport national. Il faut un élan patriotique qui engage la nation. Il y a cependant un couac à ce niveau. Déjà, les deux comités de soutien aux Etalons ne sont pas en odeur de sainteté. L’un est même actuellement dans une zone de turbulences.

Cela pourrait conduire à la création d’un troisième comité de soutien aux Etalons. Et là, bonjour l’anarchie ! Evidemment, dans un tel contexte, l’union sacrée tant prônée pour la relance du sport au Burkina sera prise en otage. On imagine les conséquences de ces inconséquences. Tout le monde le sait, si le 12e joueur n’est pas au rendez-vous, les joueurs ont, bien souvent, énormément de mal à trouver le chemin des filets.

Le message est bien clair : si toutes les composantes du sport national ne se résolvent pas à mettre de l’ordre dans ce secteur, on aurait investi de fortes sommes d’argent pour rien. Et l’on aurait, de ce fait, contribué à mettre le Burkina dans le cercle infernal du sous-développement sportif. C’est pourquoi il importe que l’Etat lui-même revoie sa copie, de sorte à donner une réelle impulsion à l’effort national.

Mais lorsqu’au sommet, on déçoit, cela crée inévitablement des précédents fâcheux qui prennent en otage le sens du patriotisme à des moments pourtant jugés décisifs pour la nation. A titre d’exemple, le Comité d’organisation de la coupe d’Afrique des nations (COCAN’98) n’a toujours pas rendu public son bilan. On se souvient aussi des multiples souscriptions pour soutenir les Etalons dont les prestations à la CAN 2002 se sont soldées par une débâcle.

Et puis, nombreux sont les prestataires de service qui se plaignent de l’Etat parce qu’il octroie des marchés pendant les grandes compétitions sportives mais il est un mauvais payeur. Tout cela enlève à l’élan patriotique son charme. Pourtant, le secteur du sport regorge d’enjeux politiques et économiques qui, bien gérés, peuvent donner un coup d’accélérateur au développement du Burkina. Alors, sportifs de tous les domaines, à vos marques, prêts, partez... pour des victoires !

Le Pays

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