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HARO SUR CES ‘’CODEURS’’ de WI-FI : De grâce, ouvrez la chose !

Publié le mardi 19 février 2013 à 10h03min

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                                            HARO SUR CES ‘’CODEURS’’ de WI-FI :   De grâce, ouvrez la chose !

Ce matin-là, je suis dans une grande structure de la place Ouagalaise. Je souhaite juste me connecter à l’internet pour envoyer un article rapide à ma rédaction. Question de gagner en temps. Je regarde ma machine, le signal internet est « bon » et même « excellent » par endroit. Je tente alors de me connecter. En vain ! Les gars du coin ont, comme on le dit dans le jargon, codé leur business.

Des trois signaux repérés, aucun n’est accessible. Résultat, j’ai perdu trois heures alors qu’il me suffisait d’à peine 5 minutes pour ‘’balancer’’ mon document.

Dommage pour moi ! Moi qui croyait qu’à l’ère des technologies de l’information et de la communication, l’accès au savoir devrait être la chose la mieux partagée. Sinon la plus accessible à tout le monde.

Malheureusement au Burkina, nous sommes encore victimes de faux mythes qui ne font que du tort à nos propres citoyens.

Même dans les universités

J’ai rencontré de nombreux étudiants qui se plaignent régulièrement. Ils ne comprennent pas pourquoi dans une même université, le verrouillage est systématique par rapport à cette question de l’accès à l’internet. Impossible partout, me disent-ils, de se connecter.

Comment l’université qui est par excellence le lieu d’acquisition du savoir peut-elle alors donner un si mauvais signal (au propre comme au figuré) et prétendre par la même occasion, former des citoyens de demain ? Simple question de logique.

Ailleurs l’on a définitivement résolu cette question. Ici au Faso elle est encore un problème. Qui me semble relever plus d’une question psychologique que d’une réelle problématique de gouvernance.

Internet chez le patron

Ces attitudes à rebrousse-poil rappellent à souhait ces comportements anachroniques et pourtant encore présents dans certaines administrations. Et qui veulent que seul le patron de la boîte dispose d’un accès à l’internet.

Quand on veut se connecter, il faut d’abord lui demander l’autorisation de le faire et attendre patiemment son feu vert. Sinon mieux vaut aller voir ailleurs !

De nos jours certaines attitudes sont totalement dépassées et contre-productives.

On me répondra sans doute que les gens ont souffert, parfois trimé comme on dit, pour avoir leur affaire ! Et que par conséquent, ils sont libres d’en disposer à leur guise. Pourquoi pas.

Je crois cependant que ce n’est pas en agissant ainsi que l’on pourra gagner sa place dans un monde qui fait la promotion de ‘’l’or gris’’.

Au Burkina Faso, nous ne sommes pas gâtés par la nature. C’est un fait. Mais je pense qu’on peut contourner cette difficulté en essayant de devenir au moins une petite puissance intellectuelle.

Et cela commence, me semble-t-il, par la positive attitude. Ce que les anglo-saxons appellent le ‘’shared knwoledge’’. En proscrivant tout ce qui peut constituer un obstacle même mineur à l’accès à la connaissance universelle.

Le danger qui guette le monde d’aujourd’hui et de demain, ce n’est pas le manque d’argent. C’est l’ignorance et l’obscurantisme.

Juvénal Somé

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