Cette rencontre, qui s’est tenue dans un contexte particulièrement tendu, a été émaillée d’incidents, qui traduisent encore une fois le manque réel de sérénité, qui a toujours prévalu au sein de cette structure provinciale

Inutile de revenir sur les échauffourées de dimanche à l’amphithéâtre de l’école nationale de la santé dans l’arrondissement de Dô. Ces incidents n’étaient en fait que du déjà-vu et du déjà-entendu. Car au CDP Houet, on est toujours aux antipodes des principes démocratiques, qui se caractérisent par la bataille des idées, où la force des arguments suffit à ramener la sérénité dans chaque camp.

A Bobo-Dioulasso malheureusement, c’est les coups de points et de bâtons et aussi les jets de projectiles qui continuent de prévaloir comme ce fut le cas lors de cette conférence provinciale. Le même scénario nous avait été donné de constater lors de la validation des listes des différents comités de base au siège du parti à Accart-Ville, où des maires d’arrondissement avaient été rudoyés et le pare-brise avant du véhicule de fonction du maire central endommagé.

Et tout cela dans un désordre indescriptible, et le plus souvent planifié et organisé par des responsables politiques qui ont choisi le sabotage comme stratégie de lutte. Comme arme, ces derniers ont préféré organiser des groupes de jeunes et aussi des loubards, qu’ils utilisent désormais lors des grands rendez-vous politiques dans la province, soit pour les acclamer comme des héros sortis victorieux d’une bataille, soit pour huer leurs adversaires politiques ou encore compromettre le bon déroulement d’une rencontre.

En somme une sorte de milice qui nous rappelle étrangement ces fameux « patriotes » à la solde de Laurent Gbagbo, qui continuent de s’illustrer négativement dans la gestion de la crise ivoirienne. Depuis le processus de renouvellement des structures de base dans le Houet, dont les résultats demeurent contestés par le clan Koussoubé, la crise entre les deux tendances (pro Salia et pro Koussoubé) a pris une autre dimension, qui suscite biens d’inquiétudes dans la province.

Une méthode de plus en plus agaçante

Ainsi donc, tout comme les jeunes "Patriotes" ivoiriens, les fidèles de Célestin Koussoubé sont, eux aussi, en train de développer des initiatives qui, malheureusement, ne sont pas toujours de nature à arranger leur leader. Il y a d’abord cette mission qui s’était rendue au siège du parti à Ouaga pour protester contre les listes des comités de base.

Mais qui n’obtiendra pas satisfaction d’autant plus que ce déplacement n’avait pas permis aux membres de la délégation de rencontrer les premiers responsables du parti comme ils l’auraient souhaiter à leur départ de Bobo. Pis, cette démarche avait été perçue comme un acte d’indiscipline par des membres du bureau politique national, qui dénonçaient une violation des textes et règlement intérieur.

Ensuite, ce point de presse du mois dernier à l’espace rencontre de Dafra, qui a été animé par les proches de Koussoubé pour dénoncer ce qu’ils qualifient de mascarade toujours dans l’élaboration des listes des comités de base. Cette sortie médiatique avait également provoqué des grincements de dents d’autant plus qu’elle prenait à contre-pied cette autre directive du parti, qui interdisait au plus fort de la crise, aux responsables provinciaux du CDP toute intervention dans la presse.

Enfin, ces tristes événements de dimanche dernier à l’école nationale de la santé et qui avaient été savamment orchestrés toujours par les pro-Koussoubé dans le seul but d’empêcher le secrétaire général provincial du parti de prendre la parole au cours de cette cérémonie. El le plus étonnant dans cette histoire est que ceux dont on prétend défendre la cause affirment ne jamais être au courant de toutes ces actions.

Ce qui est sûr il y a une main invisible derrière ces groupes de jeunes de plus en plus excités et qui seraient à la solde de certains responsables provinciaux du parti. Et avec cette méthode Gbagbo devenue agaçante, ce n’est visiblement pas pour demain le retour de la sérénité dans les rangs du CDP Houet.

JAK