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LE POULS DE LA CITÉ : DITANYÈ, La nécessaire maîtrise de l’hymne national qui galvanise

Publié le vendredi 27 juillet 2012 à 00h50min

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L’hymne national est l’un des premiers symboles de l’Etat, donc de notre souveraineté. Déjà, à l’avènement de l’indépendance de notre pays, les pères-fondateurs de la République y ont accordé de l’importance en entonnant « La Volta », notre Hymne national d’alors à la cérémonie solennelle du 5 août 1960.

Les anciens sont encore là dans nos contrées et même dans les centres urbains, qui, dès qu’ils entendent le chant d’honneur de leur ascendance, se mettent aussitôt debout pour mimer les hauts faits de leurs ancêtres ou du clan dont ils relèvent.

Nos devanciers peuvent témoigner qu’au début des indépendances, tous les écoliers du niveau de la classe de cours moyen n’éprouvaient aucune difficulté à chanter cet hymne. Sans doute parce qu’à cette époque, les braves enseignants, ont eux-aussi su accorder dans le programme d’enseignement, une place de choix pour faire connaître aux jeunes pousses, tout ce qui entoure ce symbole.

Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Non seulement, la Haute-Volta devenue Burkina Faso s’est doté d’un nouvel hymne, le Ditanyè en 1984 sous le vent de la Révolution démocratique et populaire, mais cela n’enlève en rien la valeur liée aux mots et aux intonations de ce chant. Et nombreux sont ceux qui, à la recherche d’un emploi à la Fonction publique, ont usé de toutes les voix de corbeau jusqu’à celle de rossignol pour dérouler le Ditanyè lors des tests de recrutement.

Malheureusement, on constate de nos jours dans la cité, que nos populations magnifient de moins en moins le sentiment de citoyenneté et l’hymne national avec. Tant et si bien que, rares sont nos compatriotes, qui sont capables de chanter correctement, à haute voix et à fond, le Ditanyè.

Si une telle situation peut être compréhensible pour le citoyen lambda, il est inadmissible que de hauts responsables soient incapables de laisser déceler sur leurs lèvres, le moindre atome de leur connaissance des mots de l’hymne national, régulièrement chanté lors des grandes cérémonies.

Cette ignorance vis-à-vis de notre hymne, on la retrouve malheureusement au sein même de notre équipe nationale de football, les Etalons. Ceux-là qui sont souvent appelés à entonner le Ditanyè, le chant d’honneur susceptible de galvaniser chaque Burkinabè devant toute épreuve.

Et pourtant, ils se laissent séduire et nous avec devant la capacité des représentants d’autres Etats qui chantent avec aisance l’hymne de leur pays. La récente phase de l’Euro de football a marqué nombre d’observateurs au regard du plaisir avec lequel les éléments des différentes sélections ont chanté leur hymne national. Loin de prendre ce bel exemple lorsque s’entonne le Ditanyè, les nôtres restent souvent bouche bée, voire les lèvres serrées comme des momies.
La situation est tellement grave qu’il faut que l’on dénonce maintenant cette lacune de nos représentants.

Ceux qui répondent avec un brin grandiloquent au nom des Etalons désormais, symbole fort du Burkina, devraient avoir une bonne maîtrise de certaines de nos valeurs nationales avant de prétendre aller représenter le Burkina dans toutes les disciplines.
Il faut nécessairement en la matière, un sursaut d’orgueil patriotique, chanter à haute et intelligible voix, le Ditanyè à toutes les grandes occasions.

Sidwaya

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