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Assainissement et état de la voirie : Le calvaire des Dédoulais

Publié le mercredi 11 juillet 2012 à 22h27min

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S’il y a une situation qui inquiète actuellement à Dédougou, c’est bien le problème d’assainissement et le mauvais état de la voirie. A peine la saison des pluies installée, la population vit le calvaire.

Chaque année, après l’installation des premières pluies, de nombreux Dédoulais notamment les riverains des secteurs 1, 6 et des zones non-loties vivent dans la psychose. La situation est devenue plus préoccupante au cours de cette dernière décennie si fait qu’il n’est pas rare de voir à cette période précise des ménages entiers déménager vers les zones dites « zones en sécurité », à l’exemple des secteurs 2 et 5. Les couches les plus concernées par ces flux migratoires provisoires à l’intérieur de la ville sont les travailleurs nouvellement affectés. Car, dans les zones appelées couramment zones inondables, il est plus aisé d’avoir une maison peu importe la qualité. La conséquence immédiate de ces déménagements est l’augmentation du prix du loyer dans les zones dites en sécurité par les propriétaires immobiliers.

En cette période, ces prix varient entre 20 000 et 30 000 FCFA pour un deux-chambres-salon. La plupart des maisons en location à Dédougou étant gérées par des démarcheurs, il est difficile voire quasi-impossible pour un locataire durant son séjour de connaître le vrai propriétaire de la maison qu’il occupe. Et si vous insistez, on vous répondra tout simplement qu’il est en Côte d’Ivoire. A l’origine de cette situation, se trouve le problème d’assainissement et le mauvais état de la voirie dans la ville. Dédougou ne dispose pas de caniveaux. Ainsi après une grande pluie, l’eau coule des secteurs 2, 4 et 5 pour se retrouver pratiquement dans les concessions dans les secteurs 1 et 6. Aujourd’hui, ces secteurs se positionnent comme les zones les plus insalubres de la ville. On y retrouve, à plusieurs endroits, des dépotoirs de toutes sortes et des flaques d’eaux usées couvertes d’excréments. La cité de Bankuy ne reflète pas du tout l’image d’une ville pendant l’hivernage.

Existe-t-il une politique en matière d’assainissement ?

La ville dispose pourtant d’une politique en matière d’assainissement comme la plupart des communes urbaines du pays depuis qu’elle a été érigée en commune. L’exécution de cette politique devrait permettre à la ville de bénéficier d’un certain nombre de réalisations notamment en matière d’approvisionnement en eau potable, gestion des ordures ménagères et des eaux usées. Elle devrait en outre permettre la construction de caniveaux, la construction de voies urbaines et la réhabilitation de celles déjà existantes. Selon Guy Noël Ouédraogo, chargé de l’hygiène et de l’assainissement au niveau communal, une bonne partie du Budget communal est consacrée chaque année au volet assainissement.

C’est dire qu’autant la question de l’assainissement inquiète les Dédoulais, autant elle est l’un des axes prioritaires dans les différentes actions du conseil municipal. Rien que pour la gestion des déchets au niveau de la ville, l’on pourrait identifier en tout cinq associations qui interviennent dans le domaine. Alors pourquoi sur le terrain, les résultats sont-ils loin de combler les attentes ? Pour Guy Noël Ouédraogo « cette situation qu’il faut surtout regretter s’explique par un manque de dynamisme au niveau des associations œuvrant dans le domaine de l’assainissement de la ville ». Elles s’y investissent moins et ont la tête généralement tournée vers d’autres secteurs d’activités comme la sensibilisation sur le VIH/Sida où elles espèrent encaisser gros. Mais tout cela, c’est parce que l’autorité communale affiche un certain laxisme dans le suivi des différentes structures.

C’est pourquoi, comme solution, Guy Noël Ouédraogo pense que la commune devrait travailler plutôt à la mise en place d’infrastructures de collecte d’ordures, à faire des zonages et ouvrir le domaine de l’assainissement aux groupements d’intérêt économique pour engendrer la concurrence. Pour notre part, nous invitons l’autorité communale à faire preuve d’un engagement plus fort dans la mise en œuvre de ses actions. Ne serait-ce que pour satisfaire un tant soit peu aux besoins de la population. Car, une chose est sûre : la question de l’assainissement de la ville a toujours fait l’objet de réflexion lors des différents conseils et des réunions de cabinet sans que des actions concrètes ne soient visibles sur le terrain.

Ousmane TRAORE

L’express du faso

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