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Qualité des produits de grande consommation : Agents de contrôle et hommes de médias dans les commerces à Ouagadougou

Publié le jeudi 24 mai 2012 à 02h17min

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Le ministère en charge du commerce a effectué le 23 mai 2012 une opération spéciale de contrôle des produits, des biens et des services dans la ville de Ouagadougou. Il s’est agi aussi bien du contrôle métrologique que celui de la qualité. Stations d’essence, alimentations, petites boutiques, commerces de ciment, le fer…, bref la plupart des produits de grande consommation étaient concernés par l’opération de ce mercredi. Répartis en quatre équipes, la plupart des quartiers de la ville de Ouagadougou ont vu passer les agents de contrôle, accompagnés des hommes de médias. Constat : très peu de commerçants respectent la réglementation.

Le groupe n°2 dans lequel nous étions a mis le cap sur le secteur 30 (Karpala). Bien encadré par des agents de la sécurité. On commence par une station d’essence où les contrôleurs étaient passés, il y a moins d’un mois. La situation est toujours irrégulière. Si le mélange est de bonne qualité, la quantité n’est pas conforme à l’indication. Pour le Super 91, le mesureur est conforme mais la qualité fait défaut. Des étiquettes rouges furent affichées au niveau des différentes pompes et le gérant sommé d’arrêter le service, le temps de réparer le mesureur et de revoir la qualité. Il lui est demandé aussi de faire appel à la structure de contrôle lorsqu’il se conformera à la norme afin que celle-ci fasse les vérifications nécessaires. Il s’agissait là d’une station ECODIS.

Puis, une autre station-service (EXEL-ECODIS) fut visitée au niveau du marché de Katr-Yaar. Elle non plus ne respecte pas les normes. Là, les agents de contrôle furent obligés de sceller les pompes. Le gérant doit se présenter à la direction générale de la qualité et de la métrologie pour des échanges avec les agents du ministère. La station OTAM du secteur n°28 a également connu le passage des agents de contrôle. Certaines pompes répondent aux normes, mais pas toutes. Pour les stations, quelquefois le prix ne s’affiche pas clairement. Ce qui constitue une infraction.

Les contrôles n’ont pas seulement concernés les stations-services. Quelques alimentations ont été visitées. Là encore, il y a des choses à redire. Prix non affichés, produits périmés mais toujours maintenus en ventes (lait, farine, biscuits…). Ce sont les principales infractions constatées à ce niveau. Les produits dont la date de péremption est dépassée ont été purement et simplement saisis. Les propriétaires devant se présenter à la direction générale de la qualité et de la métrologie le jeudi 24 mai pour des explications.

Le ciment n’a pas échappé à cette opération de contrôle. Tout comme les barres de fer servant pour la construction. Première infraction constatée : le non affichage des prix. Mais aussi, les responsables sont priés d’apporter les factures d’achat et les reçus de ventes afin de vérifier les prix qu’ils ont donnés. Le volume du riz, du ciment sont passés à la trappe. Là, apparemment, il y a moins à dire.
En fait, le contrôle consiste essentiellement à vérifier l’affichage des prix, les dates de fabrication et de péremption, le volume et poids des produits. Pour cela, même si des contrôles inopinés sont effectués, Oumarou Ky, directeur général de la qualité et de la métrologie encourage les consommateurs à plus de vigilance. « Dans les supermarchés, j’interpelle plutôt les consommateurs. Le respect de la réglementation est un droit pour le consommateur qui doit interpeler les commerçants qui ne la respectent pas », soutient-il.

Nous aurons constaté tout de même une bonne collaboration des gérants des différents commerces contrôlés. Le langage était mesuré et courtois de part et d’autres. Les contestations étaient rares. Sans doute, un aveu de culpabilité de la part des commerçants « pris en flagrant délit ».

Ces contrôles sont des activités de routines des agents du ministère du commerce. « Mais nous avons voulu donner plus d’éclat à l’activité de ce matin afin d’interpeler l’opinion et l’ensemble du monde du commerce sur la problématique de la vie chère », souligne Charles Eugène Nabolé, conseiller technique du ministre du commerce, de la promotion de l’entreprise et de l’artisanat, par ailleurs coordonnateur de l’opération de contrôle. « Les gens ont un besoin de communication, ils veulent comprendre comment les contrôles se font, quel est le mécanisme puisque nous assistons à une hausse généralisée des produits », ajoute-t-il.

Malgré les opérations de contrôles de routine, l’incivisme s’invite aussi sur ce terrain. Certains acteurs semblent réticents au respect des normes. Mais, « soyez confiants parce nous voulons à partir de cet instant même sonner l’alarme, donner un signal fort pour dire que désormais, nous allons être rigoureux. Nous allons appliquer les textes comme il se doit », lance-t-il. Dans un contexte d‘analphabétisme criard, la sensibilisation n’est jamais de trop pour faire comprendre le mécanisme et les textes, reconnait-on. Au ministère du commerce de savoir donc manier le bâton et la carotte. Mais aussi aux consommateurs de jouer leur rôle afin de ne pas être complice des commerçants véreux.

Les sanctions devraient donc tombées d’ici là. Amende, commerce scellé, retrait des produits illicites du marché sont entre autres sanctions auxquelles s’exposent les contrevenants. Et, pourquoi pas devant les tribunaux pour certains actes suffisamment graves ? Pourvu que ces genres d’opérations contribuent à faire respecter la réglementation en matière de commerce.

Moussa Diallo

Lefaso.net

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