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Donméguilè Joachim MEDA, president du Comité du Forum sur la sécurité routière : 78% des accidents au Burkina sont directement imputables à l’homme

Publié le lundi 7 mai 2012 à 01h21min

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Face à la recrudescence du nombre et de la gravité des accidents de circulation, le Gouvernement a instruit le Ministère des Transports, des Postes et de l’Economie (MTPEN), d’organiser un forum national sur la sécurité routière. Ce forum, qui va regrouper les acteurs de la sécurité routière sous la présidence de son Luc Adolphe TIAO Excellence Premier ministre Chef du gouvernement, se propose de trouver les voies et moyens à même d’imprimer une tendance baissière aux accidents sur les routes burkinabè.

Avant la tenue de ce forum prévu pour les 08, 09 et 10 mai 2012 à Ouagadougou, nous avons rencontré le Président du comité de cette rencontre qui n’est autre que le Secrétaire Général du Ministère des Transports, des Postes et de l’Economie numérique, Mr. Donméguilè Joachim MEDA. Dans cet entretien, Mr. MEDA nous donne son appréciation sur le rôle des différents acteurs et les attentes du forum.

Qu’est-ce qui justifie la tenue d’un tel forum et sous quel thème se tiendra-t-il ?

Donméguilè Joachim MEDA (DJM) : Avant tout propos, je voudrais vous remercier pour l’occasion que vous nous offrez de parler de cette importante rencontre qu’est le forum national sur la sécurité routière. Cette rencontre est d’autant plus importante qu’il s’agit d’asseoir plusieurs intervenants autour de la problématique de la recrudescence et la gravité des accidents sur nos routes. Il vous souviendra que les mois de février et de mars qui viennent de s’achever ont été marqués par un nombre important d’accidents graves qui ont fait une cinquantaine victimes environs. Aussi, pour trouver des solutions à l’augmentation des risques accidentogènes, le gouvernement a décidé d’organiser ce forum ; et le thème choisi résume à souhait sa préoccupation sur le sujet : Il s’intitule : « Face à la recrudescence de l’insécurité routière, quelle stratégie mettre en œuvre pour réduire le nombre et la gravité des accidents de la circulation ? »

Quels sont les participants attendus à cette rencontre ?

DJM : Vous savez, la question de l’insécurité routière est un problème qui intéresse tout le monde. C’est une préoccupation des pouvoirs publics et du citoyen lambda. C’est pourquoi nous avons veillé à une large participation de tous les acteurs intervenant dans la promotion de la sécurité routière. Ce qui représente près de quatre cent (400) personnes comprenant : les treize gouverneurs de région, les premiers responsables des institutions et des services centraux des ministères, les représentants des professionnels du secteur des transports routiers, dont auto-écoles, les associations de sécurité routière, les sociétés de transport, les syndicats des transporteurs et de chauffeurs, les organisations de la société civile, les assureurs, les services traumatologies des hôpitaux, les communicateurs. Toutes les structures étatiques, les institutions, le secteur privé, les responsables des communautés religieuses et coutumières, les experts dans la recherche en matière de sécurité des transports etc.

Quel sera le contenu de ce forum ?

DJM : Le forum va se dérouler en trois jours. Les participants vont durant ces trois jours plancher sur les thématiques liées à l’insécurité routière. On aura trois groupes de travail qui traiteront respectivement les aspects suivants :.

  facteurs humains et institutionnels de la recrudescence de l’insécurité routière ;
  infrastructure routières et aménagement
  matériel roulant et prévention technique.

Les travaux des groupes thématiques seront précédés par des communications en plénière. Au total cinq communications sont prévues dans la première journée du forum, à savoir :

  « les accidents de circulation routière, un problème de santé publique »,
  « l’ONASER deux ans après son opérationnalisation, quel bilan ? » ;
  « les comportements à risque dans la circulation » ;
  « matériel roulant et sécurité routière » ;
  « pour des infrastructures plus sûres ».

Comme vous le constatez, ces différentes communications dénotent de la diversité des facteurs accidentogènes qui doivent être prises en compte si nous voulons lutter efficacement contre les accidents de la circulation.

Quelles sont vos attentes de ce cadre de rencontre ?

DJM : Les attentes sont de trois ordre ;

  Renforcer le niveau de prise de conscience au niveau national sur la gravité du phénomène à, travers la lecture de l’état des lieux qui sera faite ;
  Obtenir une adhésion, voire une sorte de consensus national, autour des mesures et actions d’urgence à prendre et à mettre en œuvre, pour endiguer la tendance haussière des accidents de la circulation routière ;
  Convenir d’un mécanisme de suivi-évaluation de la mise en ouverte des conclusions du forum

Au Burkina Faso, malgré la mise en place de structures de sécurité routière, le nombre d’accidents ne fait que prendre des proportions inquiétantes. Doit-on comprendre qu’elles sont inefficaces ?

DJM : C’est vrai que le gouvernement a pris un certain nombre de mesures pour lutter contre l’insécurité routière. Ces mesures sont soutenues par des organisations de la société civile qui s’impliquent jour et nuit dans les différentes campagnes de sensibilisation. Mais je refuse de voir en la recrudescence des accidents une inefficacité quelconque de ces différentes structures. Et la question qu’il faut se poser c’est quelle sera la situation sans ces structures ? Vous savez la lutte contre l’insécurité routière est un combat de longue haleine. 78% des accidents au Burkina sont directement imputables à l’homme, c’est vous dire toute la difficulté qu’il y a à surmonter dès lors qu’il faut agir sur les mentalités. Il est toujours facile de pointer du doigt tel ou telle structure mais, nous oublions trop souvent de nous poser la question de notre attitude dans la circulation routière au quotidien, si ce n’est notre responsabilité individuelle dans la survenance des accidents. Il que faut chacun et tous à la fois, nous ayons la volonté de changer de comportement en commençant simplement par respecter les feux tricolores, par exemple ! Le gouvernement aura beau jeu prendre des mesures, sanctionner les usagers de la route, le principal censeur dans la circulation routière restera chacun de nous. C’est pourquoi, le forum que nous organisons est une opportunité de nous asseoir ensemble et de nous interroger encore sur les attitudes, les méthodes et les résolutions à prendre de façon individuelle et collective pour faire de nos routes, un espace sûr et plus convivial.

On a tendance à croire avec certains citoyens que le Burkina « est passé maître dans la mise en scène » mais qu’en réalité les textes et autres travaux en la matière ne sont pas traduits en actes. Pouvez-vous assurer que les conclusions de ce forum serviront le Burkina ?

DJM : Comme je vous l’ai dit plus haut, la seule assurance qui tienne sera donnée par chacun et tout le monde à la fois, quant à notre volonté réelle d’infléchir à la baisse, les accidents de la route. Le gouvernement a toujours fait de son mieux pour que les résolutions qu’il prend ne dorment pas au placard. Mais l’Etat n’est pas seul dans cette affaire. Il y a les acteurs de la société civile et il ya monsieur tout le monde qui doivent aussi jouer leur partition. C’est pourquoi nous avons convié toutes les partis prenants impliqués peu ou prou à ce forum.
Du reste, un des résultats attendus du forum est la mise en place d’un système de suivi des recommandations qui en seront issues.

Qu’avez-vous à dire en guise de conclusion ?

DJM : Pour finir, j’aimerais interpeller la responsabilité de chaque usager de la circulation. Que chacun sache est qu’il d’abord responsable de propre sécurité et celle des autres dans la circulation. Le gouvernement ne cessera de ménager ses efforts pour lutter contre les accidents et protéger des vies. Ce forum marque une fois de plus la volonté du gouvernement à sécuriser nos routes. Aussi nous devons nous débarrasser de tout comportement à risque et accompagner l’Etat dans la recherche de solution à la recrudescence des accidents mortels sur nos routes.

AWD et OO

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