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VILLAGE DE KONGOLEKAN : Un éleveur menacé d’expulsion

Publié le lundi 30 avril 2012 à 00h14min

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Les habitants du village de Kongolékan, dans la commune de Koumbia, province du Tuy, veulent expulser Oumar Sidibé, éleveur qui s’est installé dans ledit village il y a de cela environ une vingtaine d’années. Il est reproché à la famille Sidibé des cas de viol, de vol, de dégâts dans des champs et d’arrogance.

La famille de Oumar Sidibé, à Kongolékan, dans la province du Tuy, est devenue indésirable depuis le début du mois de janvier 2012. La population autochtone se plaint du mauvais comportement et des actes d’incivilité de Oumar Sidibé, 56 ans, et de ses enfants à l’endroit de la population locale et celle des 4 autres villages environnants. Oumar Sidibé et ses enfants seraient auteurs de plusieurs cas de viol sur les femmes des villageois, de vol de bétail et de dégâts causés dans des champs, selon le président du Conseil villageois de développement (CVD) de Kongolékan, Pascal Dieudonné Boni. « En plus de cela, Oumar Sidibé ne respecte personne au village ici », ajoute-t-il.

Une vingtaine de victimes ont été recensées, a confié le président du CVD. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase serait ce cas de dégâts causés dans un champ suivi de coups et blessures volontaires dont les enfants de Oumar Sidibé se seraient rendus coupables le 11 janvier 2012, a dit Pascal Dieudonné Boni. Ce dernier cas a été signalé à la gendarmerie et sera porté plus tard devant le Tribunal de grande instance de Boromo par Oumar Sidibé. Démarche que la population de Kongolékan a considérée comme une fuite en avant de la part de l’éleveur. Las de patience, de tolérance et de sagesse, tous les vieux du village, soutenus par les jeunes, ont donc décidé d’expulser de Kongolékan Oumar Sidibé, père de plus d’une dizaine d’enfants et époux de 3 femmes. De toutes ces fautes commises, notre étranger, à en croire M. Boni, ne s’est jamais présenté un jour chez quelqu’un, même pas chez son tuteur, pour demander pardon. « Nous nous sommes maîtrisés sinon le sang aurait coulé », a martelé un autre villageois. « Nous lui demandons de partir du village.

C’est la position du de la population », soutient un autre. Sentant l’insécurité et son expulsion imminentes, M. Sidibé ferait la ronde des régions pour trouver un abri et solliciter une éventuelle médiation. Face à cette situation, le Haut-Commissaire du Tuy, Marcel Paré, a effectué une sortie de médiation à Kongolékan, le 24 avril 2012, où il a rencontré les sages. Après avoir remercié et félicité les représentants du village de Kongolékan pour leur sagesse et leur écoute de l’autorité, il leur a demandé d’accorder le pardon à Oumar Sidibé et de lui permettre de demeurer toujours avec eux, dans l’esprit de paix et de cohésion. Marcel Paré les a ensuite exhortés à toujours prôner le dialogue et la paix. En réponse, les représentants du village ont laissé entendre qu’ils vont pardonner à Oumar Sidibé et à toute sa famille, à condition que les faits qui lui sont reprochés ne se reproduisent plus. Ils leur ont également demandé de respecter les coutumes du village. A la question de savoir s’ils s’attendent à un dédommagement des victimes, les représentants du village ont indiqué qu’il n’y avait rien à payer, mais disent craindre surtout une éventuelle vengeance de la part des jeunes du village qui seraient très remontés contre la famille de l’éleveur.

Yelkabo Rodrigue SOME

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 30 avril 2012 à 08:17 En réponse à : VILLAGE DE KONGOLEKAN : Un éleveur menacé d’expulsion

    Il faut pas le laisser dans le village encore parce que un viol est considérer comme un crime si vous le laisser c’est tant pis pour vous.

  • Le 30 avril 2012 à 10:35, par inpillo En réponse à : VILLAGE DE KONGOLEKAN : Un éleveur menacé d’expulsion

    il y a un vrai problème dans notre pays. Les fautes qu’on reproche à Sidibé et à sa famille sont du ressort de la justice. Les viols et les vols sont des crimes et sont punis, si c’est avéré. J’ai peur de cette façon communautaire de resoudre les problèmes. Le phénomène prend de l’ampleur dans le pays. Les autorités refusent de s’assumer. La négociation est certainement une bonne chose, mais rappeler les règles de la république qui s’imposent à tous est la seule façon de maintenir l’ordre public. On voit partout où ces questions se sont posées que c’est toujours les memes griefs, viols des femmes des autchotones, vols de leur biens et dégats des champs avec comme sentence : expulsion du village. Il me semble que cette peine n’est pas inscrite dans le code pénal burkinabè.

    • Le 9 mai 2012 à 19:42 En réponse à : VILLAGE DE KONGOLEKAN : Un éleveur menacé d’expulsion

      inpillo, tu dois vivre a l’ exteiruer. En principe, ces manieres communautraires de resoudre les problemes posent en effet probleme. Mais tu ignores d’ ou ca vient. Les peul , en vendant justes deux tetes de betail, vont acheter notre justice que tu connais tres propre. C’est de guerre las que nos populations se resolvent a cette justice expeditive. Comme la justice est la pour les forts et les riches, qu’est-ce que tu veux que les populations fassent ? Qu’ elles s’ asseyent sans se defendre ? Dans la region de Lopropeni, dans les annees 1980, un peul a conduit ses boeufs dans le champ d’ un lobi. Les boeufs ont tout devaste. Le lobi a amene l’ affaire en justice et le peul a ete libere apres. Le lobi, tres remonte, est revenu quelques jous apres. Il est entre chez le juge avec un sac, genre yoologo, a tire sur la corde, et en sort une tete qu’ il tend au juge. Celui n’ a pas demande son reste. Il a pris la fenetre et la cravete veste qu’ il portait ont failli meme le retarder comme une pointe a la fenetre l’ a retenu pour 5 longues secondes qui pouvaient etre fatales. CLa juge avait reconnu la tete du peul qu’ il avait contribue a liberer sans dedommager le lobi qui ne savait plus comment il allait nourrir sa famille. La justice juste est le guarant de l’ ordre public. Mais vous avez une justice qui est ce qu’ elle esyt au Burkina, les communautes doivent se prendre en charge pour ne pas mourrir. C’est comme les gendarmes - couches qui sont dangereux pour les citoyens. Mais les gendaremes- couches sont la parce que la loi n’ arive pas a se faire respecter sur la limitation des vitesses en aglomeration. Il y a une raison aux phenomenes sociaux. Ils ne viennent pas de nulle part.

  • Le 30 avril 2012 à 11:20, par Yeti En réponse à : VILLAGE DE KONGOLEKAN : Un éleveur menacé d’expulsion

    "A la question de savoir s’ils s’attendent à un dédommagement des victimes"
    S’il y a une victime faisons en sorte que le dédommagement ne soit plus le choix de cette victime mais un droit avec devoir de l’accepter comme préalable au pardon. il lui sera toujours loisible de faire une remise généreuse de sa compensation si cela est possible.
    Sinon il il y a impunité pour l’auteur et amertume pour la victime. Tout médiateur qui oblige une partie à concéder sans compensation est partisan. Il est juge et doit stigmatiser les fautes de part et d’autre et non pas se contenter de poser des questions à la "Ponce Pilate" pour s’en laver les mains en laissant aux populations la sentence finale. Elles l’ont exprimée ici en ne présageant rien quant à la possibilité de vengeance des jeunes.
    Peut on demander de pardonner des crimes aussi grave que les viols des villageoises qui sont ailleurs passible de peines très lourdes ? Il ne faut pas changer les rôles mais protéger la cohésion sociale en faisant comprendre au fautif qu’il n’est hors la loi. Aider tous les côtés à vivre dans la légalité. Arrêtez tout auteur de vol ou viol avérer et débouter les fausses accusations. Ce sont les faux fuyants qui entrainent les situations de type Passakongo

  • Le 30 avril 2012 à 16:49 En réponse à : VILLAGE DE KONGOLEKAN : Un éleveur menacé d’expulsion

    Ce SIDIBE s’il est malin doit quitter ce village car les parents des victimes n’oublie jamais !. Cela serait passé sous d’autres cieux je vous assure qu’il aurra déjà eu pour son compte , Il doit louer l’Etat d’esprit des autochtones du village. Mais tôt ou tard ce dernier aurra pour son compte et cela ne saurait tarder même si l’administration ne veut pas prendre ses responsabilités.

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