LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine.” Montaigne

ACCIDENTS DE LA ROUTE : Arrêter l’hécatombe

Publié le jeudi 29 mars 2012 à 02h24min

PARTAGER :                          

13 personnes sont mortes le 26 mars dernier sur l’axe Ouaga/Koupèla. Accident de la route. Un mauvais dépassement serait à l’origine de cette catastrophe. Ce n’est pas la première du genre au Burkina et si rien n’est fait, ce ne sera certainement pas la dernière. Nos routes sont devenues gourmandes en vies humaines. Elles tuent sans distinction : hommes femmes et enfants, d’innocentes personnes en déplacement d’un point à un autre du pays. Au rythme où vont les choses, il faudra, à chaque fois, réviser son testament avant de prendre la route. Si ce n’est pas encore la peur- panique chez les voyageurs. Certaines personnes commencent à regarder par deux fois dans quel car elles prennent place.

L’insécurité routière est en train de devenir un fléau national. Quand ce n’est pas la probabilité de tomber sur des coupeurs de route qui hantent les voyageurs sur les principaux axes routiers, ce sont des accidents dits bêtes, essentiellement causés par l’imprudence des chauffeurs. Ce second type d’accidents, malheureusement endeuillent le plus souvent les familles. Et comme à l’accoutumée, on s’en remet à la fatalité, à Dieu. C’est une attitude qu’il faut respecter certes, mais ce serait également trop facile d’en rester là. Car l’expérience dans d’autres pays a montré que ces accidents reposent dans une certaine mesure sur la responsabilité des conducteurs.

Fatigue, imprudence, alcool et drogue compliquent la tenue de route. Pourtant, ils sont responsables de leur véhicule et des passagers à bord, et en aucun cas, ne doivent transformer ce moyen de transport en cercueil ambulant. Le chauffeur est responsable du bon état de son véhicule dit-on, même si on sait que certains transporteurs trichent avec le CCVA. Le ministère des Transports, depuis le tragique accident de Boromo, s’attelle à sensibiliser les usagers de la route afin de mettre fin à cette hécatombe à répétitions. Dans la foulée, l’Office national de sécurité routière a été créé. Il faut informer certes, mais surtout, il faut sévir. Sur nos axes routiers, aucun dispositif ne permet de repérer et de sanctionner le mauvais stationnement à l’origine de certains accidents mortels. Au nez et à la barbe des forces de l’ordre, des camions surchargés traversent nos villes sans être inquiétés. Tant pis pour le bitume qui se dégrade et que l’Etat répare à coût de milliards. Il faut faire quelque chose pour inverser cette tendance. A ce niveau, il faudra bien que les autorités s’engagent à revoir la largeur des routes nationales sur lesquelles le moindre dépassement devient risqué. Les autorités ont annoncé des mesures drastiques la semaine dernière. Une lutte sans merci contre les surcharges, le transport, le contrôle de l’Etat du véhicule et surtout celui du chauffeur (fatigue ou alcool).

Si ces mesures sont rapidement mises en œuvre, elles permettront, à n’en pas douter, de réduire le nombre de morts sur nos routes. La responsabilité du conducteur est souvent engagée dans les accidents et il est tout à fait normal que celui-ci soit la première cible de toute action de sensibilisation et de répression. L’Etat joue tant bien que mal sa partition, mais il importe que les usagers eux-mêmes se préoccupent de leur propre sécurité lorsqu’ils embarquent dans un véhicule de transport. C’est à ce prix également que le nombre de morts pourra baisser dans les statistiques.

Abdoulaye TAO

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos réactions (2)

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique