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LES ETALONS ET LA CAN : A quand le salut ?

Publié le lundi 30 janvier 2012 à 00h46min

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La CAN 2012 est terminée pour les Etalons du Burkina qui ont enregistré leur deuxième défaite face aux Eléphants de Côte d’Ivoire (0-2) le 26 janvier à Malabo en Guinée Equatoriale. Une défaite de trop qui renvoie les poulains de Paulo Duarte au bercail. Une grosse amertume, surtout lorsque l’on revoit le jeu de Mahamoudou Kéré et ses coéquipiers.

Les CAN se suivent et se ressemblent pour les Etalons du Burkina. On savait les Etalons naturellement gonflés pour opposer une résistance aux Eléphants de Côte d’Ivoire. Sur le terrain, ce constat n’a pas été démenti tant les Etalons se sont se défoncés et sont entrés immédiatement dans le match. Mais un certain Jean-Jacques Gosso Gosso avait été spécialement désigné pour ralentir les accélérations de Jonathan Pitroipa qui sera abattu en pleine surface de réparation ivoirienne dès la 6è mn, mais le silence du sifflet de l’arbitre égyptien a été retentissant. Le dispositif défensif ivoirien n’a véritablement pas permis aux Etalons de franchir la dernière ligne pour inquiéter un excellent portier Copa Barry qui a été le principal obstacle à la victoire des Etalons tant il a su contrer les velléités offensives des burkinabé.

Le but de Salomon Kalou intervenu à la 16è mn, suite à cette balle perdue par Mohamed Koffi, on pensait toujours à un sursaut des Etalons. Mais comme s’il y avait cette malédiction, Bakary Koné réalise un auto-goal de la tête à 8 mn de la fin du match. Bakary Koné n’oubliera pas de sitôt cette CAN Ce n’est vraiment pas la CAN du défenseur de Lyon qui aura pourtant donné le meilleur de lui-même dans ce match avant cette bévue, la deuxième après son erreur du match contre l’Angola. Les Etalons sont donc éliminés au premier tour, comme lors des éditions passées, à l’exception de cette de 1998 qui s’est déroulée sur notre sol.

Après cette dure réalité, une question s’impose : Qu’est-ce que les Etalons ont-ils eu de moins que les autres pour mériter ce sort ? On retiendra que les erreurs défensives, nées d’un manque de communication et de concentration constante sur le terrain, ont été fatales pour notre équipe. Dans les compétitions de ce niveau, ces genres d’erreurs ne se pardonnent pas. Sur l’ensemble des deux matches, les Etalons commettent 4 erreurs défensives qui ont engendré 4 buts. C’est trop ! L’amertume est grande quand on sait que ce résultat ne reflète pas le jeu des Etalons. Rarement on a vu des joueurs aussi engagés pendant 90 mn. On sentait qu’ils en voulaient tellement. L’essentiel n’étant pas de bien jouer, mais de gagner, on ne peut qu’ avoir un goût d’inachevé dans le camp burkinabé. A quand le salut pour notre onze national ?

Tout a été mis en œuvre pour de meilleurs résultats, mais hélas. Il manque toujours quelque chose. En attendant de revenir sur cette participation infructueuse des Etalons, il y a à espérer que le dernier match qu’ils vont livrer ce 30 janvier à Bata contre le Soudan sera le match de l’honneur avant le retour au bercail.

Alexandre Le Grand ROUAMBA (Envoyé spécial à Malabo)


Ils ont déclaré…

Mahamoudou Kéré (capitaine des Etalons) : On a essayé de tout donner, mais on est éliminé. Nos petites erreurs nous ont coûté cher. C’est le football. Je sais que c’est dur et difficile pour nous joueurs, mais aussi pour les supporters et tout le peuple burkinabé qui croyaient beaucoup en nous. Ça beaucoup mal ! Au peuple burkinabé, je demande des excuses au nom du groupe. Nous le remercions beaucoup de son soutient constant. Ça fait dix ans qu’il attend quelque chose de nous et qui ne vient pas. On essaie et on n’arrive pas. Je demande aux Burkinabé de nous pardonner car on ne fait pas exprès pour perdre. La preuve est qu’on s’est donné à fond. Le destin a décidé autrement. Je suis totalement désolé. Au nom du groupe, je n’ai pas de mots pour demander pardon

Yacouba Ouédraogo (ministre burkinabé des Sports et des Loisirs) : Au vu des résultats, on peut dire que les CAN se suivent et ressemblent pour les Etalons. Mais lorsque nous voyons le jeu, ce n’est pas la même chose. J’ai constaté que les Etalons ont produit un jeu qui était à la hauteur du niveau de la compétition. Je n’ai jamais vu les Etalons jouer de la sorte ; c’est l’expérience qui a manqué aux Etalons. Nous allons repartir à la base continuer le travail, corriger les erreurs et faire en sorte que 2013 voit encore la participation de nos Etalons. On avait voulu avoir le trophée pour notre premier capitaine, le Président du Faso, mais au vu de ce qui s’est passé, il faut que les Etalons se battent pour sauver l’honneur contre le Soudan.

Zambendé Théodore Sawadogo (Président de la FBF) : Notre équipe a été performante au niveau des phases qualificatives, mais le gros problème est qu’on constate qu’il lui manque toujours quelque chose en phase finale. Cette année, les enfants ont essayé de mouiller le maillot, mais le résultat reste le même, à savoir l’élimination. Il y a tout un ensemble de choses qu’il faut revoir. Notre équipe contient des éléments qui commencent à être un peu fatigués. C’est vrai qu’ils font le groupe, mais il faut voir comment renouveler certains postes. En résumé, il faut refaire l’équipe, il faut rajeunir l’équipe. On a eu de petits problèmes de papiers administratifs parce qu’on voulait être très prudents dans cette compétition ; c’est pourquoi certains n’ont pas pu prendre part à la compétition comme vous l’avez constaté ;

Yaya Touré (Eléphant de Côte d’Ivoire) : Nous avons eu à faire à une équipe difficile des Etalons qui joue bien au foot. Notre objectif était de réussir défensivement et de ne pas prendre de but. On y est parvenu quand bien même les Etalons ont de super attaquants devant. Les matches de a CAN se gagnent sur des détails. C’est l’équipe la mieux organisée défensivement qui remporté la victoire ce soir. Je pense que notre victoire est amplement méritée et on va continuer sur notre lancée avec pour objectif la coupe.

Alain Traoré (Etalon) : Ma CAN prend fin avec cette élimination. C’est ça aussi la vie d’un champion. On fait de bonnes séquences de jeu, tout le monde pense qu’on a bien joué, on nous apprécie et au final on sort avec zéro point en deux matches. On va continuer à travailler.

Paulo Duarte (Entraîneur des Etalons) : Je suis frustré. Mon équipe joue avec une qualité, on livre un match parfait et voilà qu’on est éliminé. On a dominé cette équipe expérimentée de la Côte d’Ivoire. On a encore souffert de nos erreurs défensives. Dans cette compétition, on a donné 4 buts à l’adversaire. Mon avenir avec les Etalons importe peu. Que je reste ou pas, il faut que les choses au Burkina. Il y a trop de problèmes administratifs qui m’ont privé de joueurs. On est venu à cette CAN avec moins de force parce que des joueurs ont été mis à la touche à cause de problèmes de papiers. Ce n’est pas normal. Tout le monde règle ses problèmes de papiers sauf au Burkina. Je ne sais pas pourquoi c’est comme cela.

Propos recueillis à Malabo par Alexandre Le Grand

Le Pays

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