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Point de presse du gouvernement : « L’Etat n’acceptera pas d’être défié indéfiniment »

Publié le vendredi 20 janvier 2012 à 00h31min

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Le premier point de presse du gouvernement de l’année en cours s’est tenu hier jeudi 19 janvier 2012 à Ouagadougou. Le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Arthur Patiendé Kafando s’est prononcé sur la vision globale de son ministère, ainsi que sur certains dossiers brûlants de l’heure. Quant au ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, il a répondu à certaines questions d’actualité.

Le point de presse du gouvernement du jeudi 19 janvier 2012 a porté sur les sujets de préoccupations de l’heure. Le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, a entre autres à propos de questions d’actualité, évoqué le nouveau format du compte rendu du conseil des ministres sur les antennes de la Radiodiffusion télévision de Burkina (RTB). Selon le ministre, la nouvelle option consistant à diffuser le conseil des ministres en une édition spéciale, après le journal parlé de 20 heures, est consécutive aux critiques de certains téléspectateurs.

Ainsi, le fait de ne plus procéder à la lecture intégrale du Conseil au journal-parlé répond principalement à un besoin de rendre le journal-parlé, moins ennuyeux, notamment les mercredis soir, où à cause du compte rendu du conseil des ministres, le journal était souvent très long. Le ministre de la Communication s’est aussi prononcé sur la mesure du gouvernement visant à suspendre les cérémonies de présentations de vœux en vue de reverser les sommes consacrées à ces manifestations à l’achat de vivres au profit des populations. A entendre le ministre, la mesure ne visait pas prioritairement à résoudre la situation alimentaire, mais à mettre fin à certaines dépenses inutiles.

Raison pour laquelle, selon lui, il n’est pas question de parler de somme totale collectée pour cette opération puisque certains ministères bien que n’ayant pas fait de présentation de vœux ne pourront rien verser comme contribution. Néanmoins, Alain Edouard Traoré a annoncé que le ministère en charge des Mines a pu mobiliser la somme de 29 millions de F CFA comme contribution au fonds de solidarité du ministère en charge de l’Action sociale. L’autre sujet sur lequel le ministre Traoré a été interpellé concerne les actes de vandalisme perpétrés par certains citoyens défiant l’autorité de l’Etat. Sur ce point, le porte-parole du gouvernement a, une fois de plus, énergiquement condamné l’attitude des personnes promptes à tout casser pour manifester leur mécontentement.

De même, Alain Edouard Traoré est d’avis qu’il n’est pas normal que des citoyens, dans un Etat de droit, refusent de respecter les règles établies. « L’Etat ne va pas continuer à accepter d’être indéfiniment défié », a-t-il martelé, avant d’inviter tout le monde à s’impliquer dans la sensibilisation des populations au respect des normes.

Le cas du Village artisanal de Ouagadougou

Le ministre s’est dit sidéré par le cas des artisans du Village artisanal de Ouagadougou (VAO) qui refusent le système de rotation, après y avoir passé douze ans. « Comment comprendre que des gens qui ont adhéré à des règles et qui ont signé des documents, à un certain moment, à cause d’un certain nombre d’intérêts, remettent en cause l’accord de base, c’est-à-dire, ce qu’ils avaient accepté », a déploré Alain Edouard Traoré. Le ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, Arthur Patiendé Kafando a aussi évoqué la question du VAO lors de son intervention.

Pour lui, le ministère est toujours dans la logique de discussion. Il en appel à l’esprit de compréhension des 49 artisans chefs d’atelier qui refusent de céder la place à d’autres artisans. Arthur Kafando a rappelé que le système de rotation permettra à tous les artisans burkinabè de bénéficier des opportunités qu’offre le VAO. Le ministre en charge du Commerce a brièvement exposé sur la vision globale de la politique sectorielle de son ministère avant de se prêter aux questions des journalistes. Selon le ministre Kafando, cette vision s’inscrit dans le premier axe stratégique de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD). Pour lui, cette vision, en ce qui concerne l’industrie, consiste à faire du Burkina Faso, « un pays qui ajoute de la valeur aux différentes matières dont il dispose y compris la matière grise ».

Au titre des activités-phares de l’année 2012, Arthur Patiendé Kafando a annoncé la poursuite de la construction de l’usine de transformation de fruits et légumes de Loumbila, la création des pépinières et d’incubateurs d’entreprises, l’opérationnalisation de l’Agence de promotion des investissements. Il a également annoncé la poursuite de la mise en œuvre du Programme de restructuration des entreprises en difficulté (PRED), l’adoption du document- cadre de politique des investissements du Burkina Faso et la mise en place de la charte des PME. En 2012, dans le sous-secteur du commerce intérieur, le ministère en charge du Commerce compte poursuivre la réglementation des prix des produits de grande consommation, informer, sensibiliser et former les opérateurs économiques sur les réglementations, etc. A propos des hydrocarbures, Arthur Kafando a indiqué que les prix restent inchangés en dépit de la hausse du coût du baril. Pour lui, l’Etat travaille à soutenir les consommateurs et les unités industrielles de façon durable.

Alban KINI (alban_kini@yahoo.fr)


Point de presse du gouvernement : Le dossier du promoteur immobilier fautif entre les mains du procureur

Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Yacouba Barry

Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Yacouba Barry a décliné, hier jeudi 19 janvier 2012, les grandes orientations politiques de son département pour les années à venir et a fait le bilan des actions de 2011.

Les 60 minutes consacrées aux débats ont été rapidement « avalées » par le temps qui semblait aller plus vite parce que les sujets abordés étaient très intéressants. Face à la kyrielle de journalistes, le ministre Yacouba Barry a présenté les orientations politiques en matière d’habitat et d’urbanisme de son département avant de dresser le bilan de la campagne de contrôle des chantiers de construction. Il a également fait cas des occupations illégales de terrain dans les zones aménagées, puis fourni des informations sur les travaux du comité interministériel sur les lotissements. Après cela, il s’est prêté aux questions des journalistes. Ceux-ci ont encore évoqué le cas malheureux de l’immeuble en construction effondré à Ouaga 2000.

Le rapport fait à ce sujet a révélé que des démembrements de l’Etat ont enfreint aux règlements en construisant sans autorisation préalable. Pourquoi l’Etat, lui-même, n’arrive pas à respecter la règlementation en vigueur ? Y a-t-il eu des poursuites à l’encontre du promoteur fautif ? Pourquoi l’Etat est en train de construire des logements sociaux sans eau, ni électricité ? Telles ont été, entre autres, les préoccupations des journalistes. Sur la question de la violation des textes par l’Etat, Yacouba Barry a assuré que le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a fait passer une circulaire dans les institutions interpellant les responsables des structures étatiques à se conformer aux normes dans le domaine de la construction. Pour lui, l’Etat doit donner l’exemple avant d’inciter les citoyens ordinaires à emboîter le pas. En ce qui concerne le sort du promoteur, le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme a dévoilé qu’une plainte a été déposée contre lui à la justice.

Il a soutenu que le dossier se trouve actuellement entre les mains du procureur. Yacouba Barry a ajouté qu’une victime, en l’occurrence le propriétaire de la maison touché par l’écroulement de l’immeuble, a également esté le promoteur en justice. S’agissant des logements sociaux sans eau ni électricité, il a fait savoir que ce problème est déjà résolu dans certaines cités. Au quartier Karpala à Ouagadougou, il a affirmé que le devis pour la fourniture d’électricité a été demandé au fournisseur, c’est-à dire la SONABEL. Le ministre Barry a indiqué que cela est contraire à la vision du gouvernement qui veut ériger des logements décents au profit des populations, donc, des maisons où il y a l’eau et le courant. Il a toutefois noté que les violations des textes observées jusque-là ne relèvent pas du laxisme de la part des autorités compétentes.

Il estime que la sensibilisation est prioritaire étant donné que la majorité de la population est analphabète. Yacouba Barry a insisté sur ce volet, signalant que des fois, les gens cherchent à voir avant de croire. Etendre le contrôle aux immeubles achevés est, selon le ministre, une bonne chose. Cependant, le coût de cette opération sera insupportable car, de l’avis du ministre Barry, il faut nécessairement un audit. Il a également souligné que les contrôles ne concernent pas seulement la qualité des chantiers, il y a aussi celle des matériaux de construction. Dans ce domaine, a-t-il dit, les responsables de Diamond Cement Burkina ont été interpellés sur la question.

Le dimensionnement et le poids des produits qui sont fabriqués dans cette unité industrielle seront vérifiés. Les journalistes ont attiré l’attention du ministre Barry sur les changements d’affectation des terrains. A ce niveau, le conférencier a rétorqué qu’une parcelle acquise pour construire deux villas jumelées confère un titre de propriété unique à son propriétaire. Cependant, a-t-il précisé, si la personne désire un titre de propriété pour chacune des maisons, elle peut consulter les services techniques de la mairie afin de l’obtenir.

2000 logements sociaux en 2012

Adoptée en juillet 2008 par le gouvernement, la Politique nationale de l’habitat et du développement urbain (PNHDU) est pilotée par le département de Yacouba Barry. Elle vise à améliorer les conditions de vie des populations par un renforcement de la contribution des villes à la lutte contre la pauvreté. Cette politique s’accompagne d’un plan d’actions dont la mise en œuvre couvre la période 2009-2018. Plus spécifiquement, en 2012, le ministère compte doter les chefs-lieux de régions, d’outils de gestion et de planification. Il s’agit des schémas directeurs d’aménagement et d’urbanisme (SDAU) ; des systèmes d’information foncières (SIF) et des plans d’occupation des sols (POS). Des ouvrages d’assainissement seront réalisés au cours de l’année à Ouagadougou et à Kaya dans l’optique de faciliter le drainage des eaux pluviales.

Le ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme envisage contribuer à la relance économique de la ville de Bobo-Dioulasso à travers l’élaboration d’une stratégie de développement. Il y a également le projet de construction de 2000 logements sociaux dont 1500 seront érigés par l’Etat et le privé s’en charge des 500 autres. Yacouba Barry a mentionné que sur 1270 chantiers contrôlés, seulement 306 disposent d’un permis de construire. Aussi, il a martelé que 16 chantiers de l’Etat ont été inspectés et les institutions concernées sont sur le pied de se conformer à la règlementation. Parlant des occupations illégales, le ministre Yacouba Barry a annoncé que sur 3 549 terrains à usage autre que d’habitation à Ouagadougou, 70,16% sont occupés dont 26,31% sont en porte-à-faux avec l’affectation initiale.

L’arrêt des lotissements a entrainé la création d’un comité interministériel chargé d’examiner, à en croire M. Barry, les dossiers relatifs aux travaux d’achèvement des opérations de lotissements ou de restructuration en cours d’exécution. A ce titre, le conférencier a divulgué que 130 dossiers ont été épluchés. Il a demandé aux hommes de médias de ne pas hésiter à taper la porte de son département en cas de besoin d’informations complémentaires pour d’éventuels éclaircissements.

Ouamtinga Michel ILBOUDO (Omichel20@gmail.com)

Sidwaya

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