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APPROVISIONNEMENT ET PRIX DES PRODUITS PETROLIERS : La SONABHY veut des solutions durables

Publié le jeudi 19 janvier 2012 à 01h03min

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La société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY) fait face à un environnement économique de plus en plus difficile car elle enregistre mensuellement des pertes allant de 3 à 4 milliards de F CFA. Comment continuer à assurer un approvisionnement régulier et des prix qui sont à la portée des consommateurs des produits pétroliers dans un contexte où les coûts des hydrocarbures ne cessent de croître au plan mondial ? C’est pour soumettre cette matière à réflexion à un groupe pluridisciplinaire que le Comité interministériel de la détermination des prix des hydrocarbures (CIDPH) organise en collaboration avec la Direction du développement des médias (DDM) du 17 au 21 janvier 2012 à Bobo-Dioulasso, un séminaire de formation et d’informations sur les produits pétroliers à l’intention d’une quarantaine de participants.

Depuis août 2010, la SONABHY a réussi à maintenir les prix des hydrocarbures inchangés à la pompe. Mais cet effort n’est pas sans conséquence. Il fait perdre à la société des hydrocarbures une somme de 45 milliards de F CFA que l’Etat essaye de combler à travers une subvention, selon le Directeur du département de l’Exploitation de la SONABHY, Hilaire Kaboré. La situation, a-t-il relevé, est devenue critique à tel point qu’il urge de s’y pencher afin de trouver des solutions idoines pour permettre à la SONABHY de continuer à fonctionner correctement et de proposer des prix qui puissent être à la portée des consommateurs.

Dans son exposé, Hilaire Kaboré a relevé que depuis sa création en 1985, la SONABHY s’est toujours efforcée d’accomplir au mieux sa principale mission notamment l’importation et la distribution des hydrocarbures liquides et gazeux. Et ce, malgré les contraintes liées à l’approvisionnement car le Burkina est éloigné de la mer d’environ 1000 kms.

300 milliards de F CFA par an comme chiffre d’affaires

Malgré son chiffre d’affaires de 300 milliards de F CFA par an, la SONABHY, a déploré son directeur d’exploitation, n’arrive pas à satisfaire à 100% les besoins des populations en gaz. De 800 tonnes en 1986, la consommation du gaz est passée à 30 000 tonnes en 2011, a-t-il indiqué. La consommation nationale des produits pétroliers en général double tous les 7 ans, a-t-il ajouté. Pour M. Kaboré, la consommation du gaz, ces dernières années, semble aller plus vite car l’évolution de la consommation du gaz entre décembre 2010 et décembre 2011, est estimée à plus de 16%. Pour faire face à cette augmentation crescendo, la SONABHY a entrepris le lancement d’un projet de construction d’un dépôt à Pény dans le Houet d’une capacité d’au moins 4000 tonnes pour le gaz avec un centre emplisseur moderne qui aura la capacité d’emplisseur de celui de Bingo. Une autre perspective est l’adaptation du dépôt de Bingo, a-t-il laissé entende. Il a dit attendre beaucoup des séminaristes, en l’occurrence les hommes de médias.

Son souhait est qu’ils portent le bon message aux consommateurs en leur expliquant les efforts qui sont faits et en leur demandant la patience pour d’autres efforts de réduction de coût des produits pétroliers. Le président du CIDPH, Youma Zerbo a aussi demandé aux hommes de médias, qui constituent des relais entre la SONABHY et les consommateurs, d’apporter une contribution dans la recherche de solutions aux problèmes que connaît la SONABHY. Pour lui, la tenue de ce séminaire vise à mettre à leur disposition des informations nécessaires sur les produits pétroliers afin qu’ils puissent en retour, éclairer les populations sur les questions des hydrocarbures. Il s’est dit convaincu que chaque participant, à l’issue de ce séminaire, repartira suffisamment outillé sur la situation qui prévaut mais également sur les réponses nationales conçues et sur ce qu’il conviendrait de faire à l’avenir pour assurer un approvisionnement régulier et l’accessibilité de ces produits aux consommateurs.

Selon le président du CIDPH, la situation actuelle n’est pas facile aussi bien pour le Burkina que pour la sous-région et même pour l’Occident car on assiste à une hausse persistante du coût des produits pétroliers au plan international avec le prix du baril qui est passé de 70 à 110 dollars.

Dabadi ZOUMBARA

Le Pays

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