Crise alimentaire : Blaise Compaoré brise le tabou
Le voile qui entourait la crise alimentaire que connaît le Burkina Faso a été finalement levé par le président Blaise Compaoré. C’était à l’issue du sommet de l’Autorité du Liptako-Gourma qui s’est tenu jeudi denier à Niamey, au Niger. En effet, les chefs d’Etats des trois pays de l’organisation ont fait une déclaration conjointe pour appeler la communauté internationale à l’aide. Une alerte qui vient au moment où les populations burkinabè se demandaient, depuis plusieurs semaines déjà, à quel saint il fallait se vouer.
Cette annonce devrait permettre aux Organisations non gouvernementales de parler librement du risque de famine que redoutent déjà plusieurs familles en ville comme dans les campagnes. Et surtout d’envisager les moyens concrets de faire face à cette situation. En attendant bien sûr l’aide extérieure. On devrait également voir le gouvernement burkinabè s’investir plus officiellement dans l’élaboration d’une réponse nationale. A partir du moment où la position de l’exécutif n’était pas claire sur le type d’alerte à donner, il était difficile de savoir sur quel pied danser.
Il ne reste donc plus qu’à attendre de voir les autorités gouvernementales et leurs démembrements décentralisés se mettre plus sérieusement au travail pour apporter aux populations l’assurance d’une aide alimentaire nécessaire pour traverser la période de soudure. On estime à environ 1,4 million le nombre de personnes déjà touchées par la crise alimentaire. Et quand on sait que cette situation peut évoluer pour atteindre jusqu’à 4 millions de victimes, on peut dire qu’il était temps de prendre le taureau par les cornes.
BARK BIIGA
Fasozine