LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine.” Montaigne

Plus de 100 morts à Syrte : Comme si Kadhafi ne voulait pas partir seul

Publié le mercredi 26 octobre 2011 à 01h53min

PARTAGER :                          

Après la proclamation, ce dimanche, de la « libération » de leur pays, les Libyens croyaient en avoir fini avec la guerre et son long cortège de malheurs. Et si à Bengazi comme à Tripoli, les vainqueurs d’aujourd’hui s’attellent à concevoir la république de demain, islamique de préférence, à Syrte, ville natale de feu le Guide, c’est encore et toujours le règne de la confusion.

Après la mort, jeudi dernier, de son illustre fils, l’ultime bastion du kadhafisme n’a pas fini de pleurer ses enfants. Ce lundi, une importante explosion s’est produite dans un dépôt de carburant où des dizaines d’habitants faisaient la queue dans l’espoir d’obtenir quelques litres d’essence ou de gasoil. Bilan : plus de cent morts et des dizaines de blessés. Selon les premières explications, l’étincelle à l’origine de l’embrasement fatal proviendrait d’un générateur défaillant.

Quelques jours après la fin de la longue et meurtrière bataille de Syrte, ces victimes du système D viennent alourdir un bilan déjà très lourd. Dans la ville martyre des Khadafistes, transformée en champ de ruines, les combats entre le CNT et les fidèles du Guide ont fait de nombreux morts dont les corps attendent toujours une sépulture. Les hôpitaux sont engorgés, il n’y a pas d’eau et très peu d’électricité.
Dans ce contexte, digne de l’apocalypse, pas étonnant que les survivants aient cherché à fuir par tous les moyens, y compris en siphonnant pour cela des dépôts de carburant au péril de leur vie. Mais si les premières constatations évoquent la thèse de l’accident, on peut aussi envisager celle d’une attaque, dernier sursaut martial après la destruction de la ville et la mort du plus illustre de ses fils, le présage à petite échelle du syndrome irakien.

Triste ironie du sort, tandis que le Guide, avec son fils, était enterré quelque part dans le désert et dans le secret le plus absolu, la ville qui l’avait vu naître puis mourir était une fois de plus endeuillée. Comme si après sa mise à mort par une foule hostile, Mouammar Khadafi avait refusé de partir seul, entraînant avec lui un contingent de ses frères de la défunte Jamahiriya.

Alors, se pose la question de savoir si la ville natale du Guide est vraiment pacifiée. Accident ou attaque, dans tous les cas le drame de Syrte devrait pousser les nouvelles autorités du pays à ouvrir l’œil pour remplir ce qui est désormais leur devoir régalien : assurer la paix, la prospérité et surtout la sécurité de tous les habitants de la Libye et cela sans exception.

Par H. Marie Ouédraogo

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              

Vos réactions (6)

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
France : Michel Barnier est le nouveau Premier ministre
Un expert militaire analyse les actions de l’Ukraine en Afrique