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Effondrement d’un R+4 à Ouaga 2000 : 1 mort sorti des décombres

Publié le mercredi 14 septembre 2011 à 03h32min

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Dans la nuit du 12 au 13 septembre 2011 aux environs de minuit, un immeuble à 4 étages (R+4) en construction s’est effondré à Ouaga 2000 au niveau du boulevard Mouammar-Khadafi menant au Monument des martyrs, non loin du Palais des sports. Le bilan, provisoire, fait état d’1 morts et de 2 disparus, des travailleurs sur le chantier surpris par le drame et qui n’ont pu se sauver à temps. Plus de 300 hommes de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers (BNSP), de la gendarmerie, du génie militaire, du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), de la police et des entreprises du BTP de la place ont été mobilisés avec d’impressionnants moyens logistiques pour secourir les victimes.

Il était minuit et quart quand un officier du RSP a appelé les sapeurs-pompiers pour signaler l’effondrement d’un immeuble à Ouaga 2000.

A 00h 23 mn, le premier engin de la BNSP est arrivé sur place, témoigne le colonel Silas Kéita, le commandant de la BNSP. Il s’agit d’un immeuble R+4 qui s’est écroulé comme un château de cartes pendant que des ouvriers y étaient à l’œuvre.

Selon le témoignage d’Aristide Tiendrébéogo, manœuvre sur le chantier, il était 23 heures passées quand son équipe, qui était chargée de couler du béton à quelques endroits de la bâtisse, a constaté le manque de ciment empêchant du coup la poursuite du travail. Une dizaine d’ouvriers décident alors d’aller prendre du café, histoire d’attendre le ravitaillement. Ils durent leur salut à un autre manque, celui de pain. Lorsque le vendeur de café leur apprend qu’il n’y a pas de pain, ils voulurent retourner sur le chantier mais celui-ci leur demande de patienter, le temps qu’il aille en chercher. C’est alors qu’ils attendaient que survint le drame. « Entre-temps, le bâtiment a commencé à s’écrouler et nous nous sommes sauvés, mais notre chef, celui-là qui nous a recrutés pour le travail, le gardien du chantier et le chauffeur d’une citerne garée là y sont restés », explique Aristide, encore vraisemblablement sous le choc.

A en croire le commandant de la BNSP, le maire de la ville, qui s’est rendu très tôt le matin sur les lieux, a demandé l’aide des entreprises du BTP de la place. Celles-ci sont arrivées avec de gros porteurs, nécessaires pour dégager les débris. Le ministre en charge de la Sécurité y serait allé également. Un sinistre qui a vu une très forte mobilisation des différents corps militaires et paramilitaires de la capitale avec tous les moyens dont ils disposent pour intervenir en pareilles circonstances.

Selon Dominique Bonkoungou, directeur du Contrôle des opérations d’aménagement et de construction du ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, ce drame n’est que la conséquence du non-respect des normes prônées par son département. En effet, au moindre contact des gravats avec les engins qui les dégageaient pour rechercher les victimes ensevelies, ils s’effritaient, montrant effectivement le manque de résistance du béton qui soutenait l’immeuble.

C’est à 13h 15 mn, le mardi 13 septembre 2011, que le premier corps a été sorti des décombres. Au moment où nous mettions sous presse, les deux autres victimes n’avaient pas encore été extirpées des gravats.

Un malheur qui vient rappeler, si besoin était, qu’il y a toujours des entrepreneurs véreux, prêts à tout pour se faire le maximum de bénéfice quitte à mettre en danger des vies humaines. Mais une chose est sûre, selon Dominique Bonkoungou, les textes en vigueur en pareilles circonstances sont clairs et les sanctions sévères. Wait and see !

M. Arnaud Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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