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Aïd el-fitr, sens et pratiques

Publié le lundi 29 août 2011 à 03h21min

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Pendant un mois, les musulmans du monde entier cessent de manger, de boire et d’avoir des rapports sexuels pendant la journée. La fin de ce jeûne est marquée par une fête. Quel est le sens profond de cette fête ? Comment faut- il la célébrer ? Qu’est-ce qui est permis pendant cette fête et qu’est-ce qui ne l’est pas ? A quoi peut-on s’attendre ? Telles sont quelques questionnements auxquelles le Cercle d’études, de recherches et de formation islamiques (CERFI) se propose de donner réponses.

La fête de rupture du jeûne ou Aïd el-fitr, est un moment de remerciements au Seigneur Allah, pour l’opportunité accordée aux croyants de jeûner un mois durant. En effet, la valeur du jeûne de ramadan, que seul Allah connaît, est telle qu’elle mérite remerciements spécial, car seule la volonté et la grâce d’Allah permettent de réussir une telle œuvre de portée spirituelle et sociale exceptionnelle. Aussi, Allah, l’exalté, recommande-t-il dans le saint Coran : « …Achevez donc la période du jeûne et louez Allah pour vous avoir guidés, afin de lui prouver votre reconnaissance » Sourate 2 Verset 185.

De fait, la reconnaissance et le remerciement sont des attitudes, des actes de grande valeur dans la foi islamique. Car, à l’opposé, l’ingratitude est assimilée à la mécréance ; Dieu dit : « Souvenez-vous de Moi et Je me souviendrai de vous ! Soyez reconnaissants envers Moi ! Ne soyez pas ingrats (Kufr =mécréants). » Sourate 2 Verset 152. C’est ce qui donne à cette fête toute sa valeur spirituelle, la reconnaissance et les remerciements ; c’est pourquoi, elle est ponctuée de glorifications et de louanges à Dieu d’une part, et congratulations mutuelles entre fidèles musulmans d’autre part, pour se féliciter réciproquement des faveurs et des succès spirituels du mois.

Comment célébrer la fête de Ramadan ?

Toute fête musulmane, Ramadan ou Tabaski, débute par des glorifications et des louanges à Dieu. Ainsi, le fidèle musulman se lave et porte ses vêtements de fête. Il se dirige avec les siens au lieu public aménagé pour la prière où il continuera de glorifier et de louer Allah en ces termes : ‘‘Soub haanallah, wal hamdoulillah, wa là ilâha illallah, wa Allahou akabar’’, jusqu’à l’arrivée de l’imam. Celui -ci va diriger une prière de deux (2) rakaats (unités de prière) avant de prononcer un discours public. Ce discours qui a teneur de louanges et glorification, témoigne des remerciements et de la reconnaissance des fidèles à Dieu. En effet, ce jour est un jour de grand mérite pour les fidèles musulmans car le Prophète Mouhammad (paix et salut de Dieu sur lui) a affirmé que "le jour de la fête de Ramadan, les anges se tiennent sur les grandes voies et crient : "O assemblée de musulmans, sortez pour aller vers le Seigneur généreux qui donne le bien et la grande récompense.

Il vous a, en effet, recommandé la prière nocturne durant les nuits de jeûne vous avez prié et il vous a ordonné de jeûner les jours de Ramadan et vous avez obéi à son ordre, venez donc recevoir vos récompenses". Quand les musulmans finiront la prière de la fête, un héraut criera : "Sachez que votre Seigneur vous a pardonnés, retournez -bien guidés- dans vos maisons. Aujourd’hui c’est le jour de la récompense". Après cela, le fidèle et les siens reviennent à la maison, tout en glorifiant et en louant Allah. Là, ils vont partager la joie familiale avec les voisins, les amis et les alliés tout en respectant les limites de Dieu, les interdits.

Ce qui est permis pendant cette fête et ce qui
est interdit

A l’occasion de cette fête, les musulmans font une rupture nette avec le jeûne. Ainsi dès le matin, il est recommandé de prendre un petit déjeuner avant de se rendre à la prière publique de la fête. De même, ils doivent ‘’aider les pauvres pour qu’ils ne mendient pas ce jour’’ en leur servant la Zakat El-Fitr ou Aumône de rupture du jeûne, avant la prière afin de permettre à ces derniers de fêter aussi dans la joie et la dignité. Et au retour de cette prière, il est recommandé de se rendre mutuellement visite et de répandre la joie dans son entourage, à travers un festin, dans la limite de ses moyens et surtout sans gaspillage car le Seigneur a dit : « Mangez et buvez, mais évitez tout gaspillage car Dieu n’aime pas les gaspilleurs ». Sourate 7 verset 31. Aussi, en matière d’habillement, le fidèle doit éviter toute extravagance et toute indécence. C’est dire que les vêtements moulants ou collants, transparents ou laissant apparaître des parties du corps à préserver demeurent interdits.

En matière de nourriture et de boisson, les interdits demeurent. Les aliments interdits en Islam sont de la souillure du diable qu’il faut s’interdire partout et en tout temps. Allah annonce à cet effet ceci : « Ô humains ! Mangez de ce que la terre vous offre de licite et d’agréable ! Ne marchez pas sur les traces de satan ; il est pour vous un ennemi mortel ! Il ne vous suggère que le mal et les turpitudes ; il vous incite à tenir sur Dieu des propos dont vous ne saisissez même pas le sens. » Sourate 2 versets 168 & 169.
Autant les boissons alcoolisées sont interdites aux musulmans, autant il leur est interdit d’en offrir à des convives quels qu’ils soient. La fête ne doit pas être une occasion de transgression des interdits. En outre, le musulman s’interdira de fréquenter les lieux peu recommandables ou de franche débauche morale.

Comment protéger
les acquis de Ramadan ?

Le Ramadan est une ‘‘école de spiritualité’’. Il permet d’allumer, de rallumer ou d’attiser la flamme de la foi dans les cœurs des musulmans. Ainsi, chaque fidèle grandit et accède à des grades supérieurs dans la foi et la pratique religieuse. C’est pourquoi il doit protéger cette flamme de la foi, l’entretenir au mieux pour le voir croître de Ramadan à Ramadan. A cet effet, le bon musulman doit jeûner comme si c’était son dernier Ramadan et chercher toutes les occasions pour maintenir une foi vivante et agréée de Dieu. Il est aussi important de rappeler que les actes de spiritualités et même le jeûne ne s’arrête pas avec la fin du mois de jeûne. A commencer par le jeûne de six (06) jours de Chawal (mois suivant Ramadan).

En effet, le Prophète (Paix et Salut de Dieu sur Lui) a dit que : « Celui qui jeûne le mois de Ramadan et le fait suivre de six (06) jours de Chawal, il est récompensé comme s’il avait jeûné toute l’année". Il y a aussi le jeûne du jour où les pèlerins seront à Arafat tout comme le jeûne du jour de Achoura (Djon bènè ou Zembendé). Et régulièrement dans l’année, il y a les jeûnes des 13ème, 14ème et 15ème jours de chaque mois lunaire ou le jeûne des lundis et jeudis qui permettent de rester dans la ferveur religieuse de Ramadan. Le Prophète (Paix et Salut de Dieu sur Lui) a dit que : « Si les fidèles savaient quelle est la valeur de Ramadan, ils auraient souhaité que toute l’année soit Ramadan » car seul Allah connaît la valeur du jeûne fait correctement et avec sincérité.

On peut retenir que la fête de Ramadan est un moment de remerciements à Dieu et jamais de désobéissance. Et que Ramadan ne doit pas être une parenthèse dans la vie du bon musulman, mais plutôt une nouvelle relance pour son cheminement spirituel, de sorte que son dernier Ramadan soit le meilleur de toute sa vie. Alors Ramadhan est fini, mais Dieu demeure. Ce Dieu au nom de Qui on s’est abstenu même du licite pendant Ramadan, il ne convient nullement de plonger dans l’illicite devant ce même Dieu en d’autres mois.
Qu’Allah nous aide à protéger, préserver et entretenir nos acquis du mois !

A toutes et à tous, le CERFI vous souhaite bonne et pieuse fête de Ramadhan !

Département communication
du CERFI

Sidwaya

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