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Voyage d’étude du Réseau d’initiative de journalistes : Dur, dur d’accéder à Cotonou

Publié le mercredi 24 août 2011 à 03h12min

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En cette année 2011, le réseau d’initiative de journaliste (RIJ) a mis le choix sur la capitale béninoise, Cotonou, pour son traditionnel voyage d’étude qu’il organise chaque année. Occasion de découverte et de réflexion, la dizaine de journalistes a trouvé matière quant au calvaire du trajet où policiers, gendarmes et même militaires béninois « pillent », les voyageurs à chaque barrage, par ailleurs incessants.

Ils sont une dizaine de journalistes de Ouagadougou, Bobo, Kaya, et Fada N’Gourma a prendre part à ce voyage d’études du réseau d’initiative de journaliste (RIJ). Après Lomé au Togo en 2010, le cap est mis en cette année sur le Bénin ; toujours dans la dynamique pour permettre aux hommes et femmes de médias de rehausser le niveau de compréhension sur certaines réalités de la sous-région. Le voyage est d’ailleurs pas placé sous le signe d’un regard comparatif avec le Maep/Bénin.

Mais avant, relatons le calvaire qu’ont vécu les passagers ayant quitté Ouagadougou ce dimanche 21 aout 2011 avec une compagnie de transport de la place. En effet, jusqu’à la frontière notamment à Porga, pas de difficultés majeures, en tout cas pour ce qui concerne la tracasserie routière. Les instants suivants, ce sont les pièces (CNIB, cartes CEDEAO, carnets de santé, passeports ) qui sont exigées par des agents des forces de sécurité béninoise. S’en suit l’appel pour les différentes vérifications avec la rigueur qu’elles soient conformes et à jour. En plus de cela, les passagers ayant présenté un passeport doivent ayer 5000F pour le cachet et 500F pour ceux n’ayant que la pièce d’identité. Pour le visa, il faut débourser 94 000F CFA. Pourtant, explique le chauffeur de la compagnie de transport, beaucoup de voyageurs ne sont pas informés de cette réalité « désagréable ».
Autre réalité, la présence perpétuelle des agents de sécurité béninoise sur la route. Qu’il s’agisse de la gendarmerie, la police, la douane et même les militaires, ils sont fréquemment stationnés, pour, disent-ils, veiller à la sécurité des gens. « Pour la douane, nous pouvons bien comprendre, mais pour les autres corps, ils n’ont pas de raison d’être à tout les barrages », indique le chauffeur.

A écouter le chauffeur, les forces de sécurité ne sont jamais là où elles doivent l’être. Les attaques se font à tout moment. « Nous somme très souvent mis en retard par ces même agents pour être encore victimes d’attaque en cours de route », déplore le chauffeur du car. Il faut dire que, les attaques devenues fréquentes ont suscité un doute sur le rôle de ces agents béninois. Par semaine, il peut y avoir 3 à 4 braquages sur des cars aussi bien burkinabè, maliens que nigériens.

Pour ce qui est des rackets des agents, le chauffeur a indiqué qu’avant, ils ne prenaient que la somme de 500F pour les policiers, et 1000F pour la gendarmerie. Mais de nos jours, cela n’est plus le cas. Milles francs pour la police et 2000F CFA pour la gendarmerie. Un fait qui reste à vérifier car sur le trajet, un policier à bord d’un véhicule civil et qui n’était même pas en tenue a dû prendre 2000F pour les deux bus. N’eut été l’intervention de l’équipe du RIJ, celui-ci réclamait 4000F CFA.

De Porga à Cotonou, les bus ont dû stationner à plus de 45 barrages et à tous ceux-ci il a fallu payer de l’argent. Et le chauffeur de confier que la société leur donne 145 000F CFA comme fret routier, mais cela n’a jamais suffi pour cause des pillages d’agents béninois. Ces chauffeurs trouvent qu’ils font trop de dépenses inutiles sur le trajet.

A la question de savoir si les autorités aussi bien burkinabè que béninoises sont au parfum de cette situation, c’est avec désespoir que le chauffeur répond par l’affirmative. Mais jusqu’à présent rien n’est pris comme mesure. « Il arrive des moments où nous voulons nous plaindre, mais lorsqu’on parle, ils nous menacent de nous mettre en tôle », explique le chauffeur. « Ou ils disent que personne ne vous a demandé de venir au Bénin ». Raison de lancer un appel aux autorités des deux pays. « Nous demandons à nos autorités de se pencher sur le problème de Porga. La route est impraticable, ensuite nous accusons trop de retard avec les contrôles des pièces et bagages, sans occulter surtout les incessants barrages. Si fait que nous conduisons jusque tard dans la nuit, moment pourtant favorable pour les braqueurs ».

En tout cas, si les autorités burkinabè et béninoises restent indifférentes à cette situation, ce sont des drames qu’elles auront à regretter.

Bassératou KINDO

Légende :
1034 : Il faut à chaque attendre au moins 2 à 3h à la frontière du Bénin pour cause des vérifications incessante.

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