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Rentrée scolaire à Bobo-Dioulasso : Les impressions au premier jour

Publié le lundi 4 octobre 2004 à 06h50min

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Depuis le 1er octobre 2004, élèves et enseignants ont repris le chemin des classes. Des acteurs dans quelques établissements de la ville de Bobo-Dioulasso donnent ici leur appréciation sur ce début d’année scolaire.

M. André B. Soma, directeur Ecole Bolomakoté : Nous venons juste de faire l’appel, la plupart des élèves sont présents et tout se passe bien pour le moment. Au niveau de l’école nous avons 13 enseignants pour 7 classes. Donc à ce niveau également il n’y a pas de problèmes. Les difficultés auxquelles nous faisons face en ce premier jour de la rentrée sont le fait que c’est aujourd’hui que certains parents se présentent soit pour chercher une place pour leur enfant soit pour chercher à savoir si leur enfant passe ou non.

Cette situation perturbe le bon déroulement de la rentrée. Il y a aussi la rétrocession de certaines écoles à l’enseignement catholique qui fait que nous sommes confrontés à un problème d’effectif. Pour les cotisations de l’APE, elles ont été augmentées de 100 F soit 3100 F. Mais nous avons essayé d’expliquer aux parents pourquoi cela. Il se trouve que la commune s’est déchargée de toutes les dépenses de l’école (eau, électricité, gardiennage et entretien). Toutes ces charges reviennent donc à l’APE.

Vu les effectifs que nous avons, je pense que nos écoles ont besoin de nouveaux bâtiments. Je lance un appel aux autorités pour qu’elles puissent nous aider.

Mme S.M., parent d’élève : Je suis là ce matin pour régler les cotisations de mes enfants. J’en ai six et je vous assure que ce n’est pas facile. Nous arrivons ce matin et on nous a fait savoir que ces cotisations ont été revues à la hausse. A ce rythme, nous n’arriverons jamais à scolariser tous nos enfants ! Je suis analphabète moi-même et je ne souhaite cela pour aucun de mes enfants surtout pour mes filles. Nous voulons bien inscrire les enfants à l’école, mais il faut que les autorités aussi comprennent que le Burkina est un pays pauvre et allegent les frais scolaires pour les parents.

M. Sou Sanou, parent d’élève : J’étais à la maison et mon enfant est venu m’informer que l’accès à la classe est conditionné par le paiement de la cotisation de l’APE. Moi je veux bien payer, mais qu’on laisse au moins un peu de temps. Nous venons d’acheter les fournitures scolaires et beaucoup de parents n’ont pratiquement plus rien. On veut relever le taux de scolarisation dans notre pays, alors il faut essayer d’encourager les parents à amener les enfants à l’école en leur facilitant les choses.

Mme Agathe Bonou/ Diabouga, directrice école Tounouma Sud B : Ici tout se passe bien, comme vous le constatez les enfants sont revenus tous épanouis, on a fait l’appel et on n’a pas de difficultés majeures. Le problème comme chaque année c’est la cotisation APE. Les parents n’arrivent jamais à s’en sortir. Vous mêmes vous voyez qu’il n’y a pas une grande affluence des parents. Cette année, nous n’avons pas le CP1, il a été rétrocédé à l’enseignement cathotlique et ce sera comme ça progressivement chaque année jusqu’au CM2. Ici on a des effectifs très acceptables et on a deux enseignants par classe, donc le travail se passe bien.

Nous demandons le soutien de l’Etat, car nous sommes vraiment abandonnés. L’Etat ne doit pas tout laisser à la charge des parents d’élèves.

Emmanuel Nignan, proviseur du LOC : Tout se passe comme prévu. Nous avons installé ce matin (NDLR : le vendredi 1er octobre) les classes de 3e et de Terminale. Demain, nous aurons notre conseil de rentrée. Lundi, nous installerons les classes intermédiaires et mardi, les classes de 6e et de 2nde. C’est après tout cela que les cours vont démarrer.

Il n’y a pas de problème particulier. Pour ce qui est des places, nous nous sommes organisés de sorte qu’il n’y ait pas d’embouteillage cette année. Nous avons organisé des tests pour compléments d’effectifs pour les classes de 6e et de 2nde. Pour les classes intermédiaires, les dossiers ont été examinés et les parents ont les résultats depuis le début du mois de septembre. Cela a permis à ceux qui n’ont pas pu obtenir ici des places pour leurs enfants de les inscrire au privé.

Les textes prévoient des recrutements jusqu’en fin octobre si bien que pour certains cas particuliers, on peut octroyer les places si elles sont disponibles.

Cette année, les effectifs ne seront pas pléthoriques : 85 pour les classes de 6e, 70 pour les classes du second cycle et beaucoup moins parfois pour les autres classes en fonction de l’espace disponible.

Le problème de réhabilitation du grand bâtiment tient toujours. Elle est prévue dans le budget de 2005 et comme nous ne sommes pas encore en 2005, nous ne sommes pas en retard. Au niveau du corps enseignant, nous manquons de personnel. En mathématiques, nous avons fait appel à cinq (05) vacataires et en sciences physique et chimie également. Nous sommes un peu soulagés cette année en Sciences de la vie et de la terre (SVT).

Mon souhait est que les résultats soient meilleurs au LOC, qu’il y ait une bonne ambiance de travail et que les parents qui nous ont confié leurs enfants ne soient pas déçus en fin d’année.

Coulba Soma, professeur de Mathématiques au LOC :

J’aborde cette rentrée avec sérénité mais compte tenu du fait que c’est un grand établissement, la rentrée ne se fait pas aussi facilement que certains pourraient le croire.

J’ai dix-huit (18) heures de cours par semaine et je crois que c’est tenable. C’est dans les normes. La plus grande difficulté se situe au niveau des effectifs assez pléthoriques.

On est très souvent sollicités pour des places par les parents mais on ne peut pas faire plus que ce dont on est capable. Il faut que ceux-ci comprennent qu’il ne faut pas que les effectifs soient pléthoriques, que c’est une question d’espace et qu’ils comprennent également que lorsqu’on n’est pas proviseur, la décision d’octroyer une place ne nous incombe pas.

Mme Kaboré Awa, inspectrice de mathématiques :

Ce matin, je suis d’abord passée payer les frais de scolarité de mes enfants. Après, ce sera le tour des fournitures scolaires.

Mon travail, c’est l’encadrement des enseignants pour qu’ils aient de meilleures prestations en classe. Cela suppose des conditions de travail : effectifs raisonnables, enseignants à la hauteur de la tâche.

Mon message pour les élèves est qu’ils se mettent plus au sérieux parce que l’année scolaire ne dure que neuf (09) mois. Pendant ce temps ils doivent se mettre au travail en attendant les vacances où ils ont trois (03) mois devant eux. Aux enseignants, je leur dirais de s’y mettre afin que les résultats soient satisfaisants en fin d’année.

Clarisse HEMA
Urbain KABORE
Sidwaya

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