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CENI : Quatre représentants de l’opposition démissionnent

Publié le jeudi 9 juin 2011 à 02h58min

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Quatre représentants des partis politiques de l’opposition démissionnent de la présente Commission électorale nationale indépendante (CENI). C’est l’information donnée, hier mardi 8 juin 2011, par le chef de file de l’opposition politique, Me Bénéwendé Sankara, au cours d’une conférence de presse à Ouagadougou.

« Comme en politique l’anticipation est mère de sûreté, l’opposition politique instruite par les élections calamiteuses de novembre 2010…est arrivée à la conclusion que la CENI doit être dissoute et refondée si l’on veut aller à des élections crédibles et acceptables en 2012 ». Déclaration du chef de file de l’opposition, Me Bénéwendé Sankara, dont les appels à répétition à la démission de Moussa Michel Tapsoba ont trouvé écho favorable au sein de la majorité (cf. interview du président de la CENI dans l’Obs. du 7/06/11).

Le Premier ministre Tertius Zongo, a-t-il soutenu, avait été saisi par correspondance pour la dissolution « pure et simple » de la CENI suivie de la mise en place d’une nouvelle équipe. L’opposition n’ayant pas été suivie dans sa requête, comme on le sait, puisque le gouvernement vient de donner autorisation à la même Commission d’entamer les préparatifs des élections couplées à venir, jusqu’en septembre, date de la fin de son mandat, quatre de ses représentants ont donc quitté la CENI. Ainsi donc depuis le 6 juin 2011, Abdou Karim Sango du PAREN, Wilfried Prosper Bako du PSU, Paul Sylvain Paré du MPS/Parti fédéral, Mousbila Sankara (qui a rendu le tablier avant la présidentielle passée) ont été « retirés » de l’institution incriminée par l’opposition.

Le commissaire de cette composante qui ne s’est pas encore prononcé n’est autre qu’Idrissou Koanda, vice-président de la CENI, issu du PNP, ancien allié de l’ADF/RDA. Malgré tout, Moussa Michel Tapsoba, a indiqué Me Sankara, « assuré certainement par le tout nouveau Premier ministre, …a trouvé subitement les ressources nécessaires pour braver la démocratie et sacrifier tout le processus électoral sur la base de ses seuls intérêts, défiant, à l’image d’un mutin, toute autorité pour s’imposer à la tête d’une institution extrêmement importante pour la démocratie et la paix qu’est la CENI ». Les partis de l’opposition persistent donc et signent pour dire que Moussa Michel Tapsoba n’est pas habilité à préparer les élections couplées de 2012 ; surtout après la présidentielle de 2010, se rappellent-ils, marquée par « un cafouillage sur toute la ligne » notamment par : « très faible taux d’inscriptions, carte d’électeur illégale, missions onéreuses pour recenser 5 ou 6 millions de Burkinabè… ».

Au regard de ce qui précède, ils disent ne plus être prêts à « se faire coiffer dans l’obscurité… ». L’opposition, a déclaré Me Sankara, s’abstient d’un « quelconque processus sous l’égide de la présente CENI que nous récusons formellement ». En d’autres termes, elle se désolidarise des actes que « Moussa Michel Tapsoba et ses acolytes » viendraient à poser dans le cadre des préparatifs des élections couplées de 2012, a ajouté le président de l’UDPS, Djezouma Sanou.

Pour le chef de file de l’opposition, il faut un audit du fichier électoral et de la structure en charge des scrutins voire le système informatique, a renchéri Norbert Michel Tiendrebéogo du FFS. Si le Burkina a recommandé la carte biométrique dans d’autres pays pour la transparence des scrutins, pourquoi on ne travaillerait pas à l’instaurer ici pour la même fin, s’est interrogé Adama Derra de l’UNIR/PS ?

A l’allure où vont les choses, l’organisation des élections locales et législatives couplées de 2012 s’annoncent orageuses. C’est le moins qu’on puisse dire.

Hamidou Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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