LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine.” Montaigne

MANIFESTATIONS DES MILITAIRES : Panique générale à Paspanga

Publié le mercredi 25 mai 2011 à 02h27min

PARTAGER :                          

Les Ouagalais ont renoué avec les coups de feu qui troublent leurs nuits. A peine, les coups de feu en l’air avaient cessé de retentir et le couvre-feu levé que la nuit du 23 au 24 mai 2011 a été à nouveau troublée par des coups de fusil en l’air. Cette fois-ci, il s’agit des militaires de la garde nationale dont le camp se trouve au quartier Paspanga. Les raisons de ces troubles restent pour le moment inconnues. Si certains résidents s’estiment terrorisés, beaucoup estiment que c’est devenu habituel d’entendre des coups de feu.

La capitale du Burkina Faso avait commencé à retrouver son calme nocturne depuis le mois de février 2011, après la levée du couvre-feu d’il y a quelque temps. Malheureusement, au cours de la nuit du 23 au 24 mai 2011, des coups de feu ont été entendus dans la ville, plus précisément au quartier Paspanga, aux environs de 19h30. Des coups de feu qui ont certes créé un émoi au sein de la population et surtout dans le quartier d’où sont partis les tirs. D’abord timides, les tirs se sont par la suite accentués pendant une trentaine de minutes avant de devenir sporadiques. Le quartier Paspanga abrite le camp des militaires de la Garde nationale.

La garde nationale regroupe ces militaires qui rendent les honneurs militaires aux autorités et personnalités de la Nation. "Aux environs de 19h30, je venais juste de commencer à vendre ma salade, nous avons entendu des tirs en provenance du camp de la garde nationale. Par la suite, ils sont sortis nous dire de rentrer chez nous", témoigne Aïcha Nikièma, commerçante. Elle poursuit en disant qu’il est vrai que dès qu’il s’agit de coup de feu, tout le monde a peur mais, les habitants sont habitués. Chacun s’est engouffré dans sa maison pendant que les tirs se poursuivaient dans le camp puis à l’intérieur du quartier. Elle va plus loin. C’est l’honneur du pays qui est en jeu. Les tirs ont certes créé la panique. Mais pour elle, "on ne sait pas où va le Burkina avec ces manifestations. Nous avons des enfants qui n’arrivent pas à dormir, "Le pays doit retrouver son état d’antan, Le pays des Hommes Intègres ne doit pas être un pays qui bouscule ainsi", a confié Julienne Kibora.

Diane Ramdé est restauratrice. "Vraiment, les tirs de cette nuit ont été une surprise, nous n’étions pas au courant ; ils ont fait que nous n’avons même pas pu vendre tout notre repas. Ils ont chassé les gens pour qu’ils rentrent et pourtant ce n’est pas un couvre-feu. Ils devaient nous prévenir. Ils ont frappé les gens, cela également ne nous a pas du tout plu." Tout comme Diane Ramdé, Mohamed Kaboré, explique que la population a été sommée de rentrer chez elle. Dès lors, ceux qui se trouvaient dehors étaient frappés. Il estime que frapper les passants n’est vraiment pas à souhaiter. Certains passants ont été passés à tabac, molestés puis on leur a demandé de porter ainsi leurs vélos. Il estime aussi que ce sont des actes dont ils devaient se passer.

"Nous ne savons pas ce qu’ils voulaient, ils ne nous ont pas dit, nous n’avons pas cherché à savoir, dès que les tirs ont commencé, nous avons fermé magasins et boutiques et sommes rentrés chez nous", a-t-il poursuivi. Des particuliers ont, au cours de la sortie de la garde nationale, vu leurs véhicules ainsi que des taxis récupérés. Pour parer à toute éventualité, les militaires du Conseil ont érigé des barricades sur la voie longeant les résidences du conseil. Quant au camp de la garde nationale, à l’intérieur, l’ambiance était ordinaire. Rien à l’intérieur ne prouvait que la nuit y a été trouble.

Aimé NABALOUM (Stagiaire)

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos réactions (26)

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique