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Coupe de la CAF : « Nous irons à Abidjan si… » dixit le colonel Yacouba Ouédraogo, président de l’USFA.

Publié le mercredi 16 mars 2011 à 01h14min

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Le week-end prochain, l’Union sportive des forces armées (USFA) sera opposée en 16e de finale aller de la coupe CAF à l’Africa Sport d’Abidjan. Cette rencontre suscite des interrogations quand on connaît le climat délétère du côté d’Abidjan. Faut-il se rendre à Abidjan ou pas ? En tout cas, les avis sont partagés surtout que la CAF a rejeté la proposition de la fédération burkinabé de football de jouer ce match sur terrain neutre. Le colonel Yacouba Ouédraogo président de l’USFA a bien voulu nous recevoir pour en parler.

Voulez-vous vous présentez à nos lecteurs ?

Je voudrais d’abord vous remercier pour l’occasion que vous m’offrez de parler de l’USFA. Je suis le colonel Ouédraogo Yacouba et je suis à la tête de l’USFA depuis août dernier. L’USFA a été classée 3e lors du championnat saison 2009-2010, vainqueur de la coupe du Faso et détentrice de la coupe ATT du sport militaire, une compétition de l’OLAO. C’est dire que nous sommes aussi venus apporter notre contribution à l’évolution du sport militaire surtout qu’à l’OLAO, nous ne faisons que ça. A l’OLAO nous avons près d’une quinzaine de disciplines militaires dont le football. Donc nous essayons d’apporter notre contribution, soit-elle modeste, à l’évolution du sport militaire. L’USFA était déjà bien partie. Il nous appartient d’essayer de faire mieux que nos prédécesseurs avec bien entendu leur soutien.

Comment arrivez vous à diriger et l’OLAO et l’USFA ?

A l’OLAO nous sommes une structure de coordination des activités du conseil international du sport militaire (CISM). C’est purement administratif à ce niveau et c’est mon secrétaire général qui est un sénégalais qui fait tout le boulot et nous, nous faisons un travail de coordination. Donc c’est vous dire que les deux fonctions ne sont pas différentes et elles ne se chevauchent pas du tout. L’USFA se retrouve dans un ensemble.

Quels sont vos objectifs en tant que président des deux structures ?

Au niveau de l’OLAO, il s’agit de faire en sorte que les militaires de l’Afrique de l’Ouest se retrouvent sur les terrains de jeu plutôt que sur les champs de bataille. Il y a une quinzaine de disciplines au niveau de l’OLAO et nous faisons en sorte qu’il y ait des compétitions militaires qui regroupent les différents pays de l’Afrique de l’Ouest. Ce sont des missions que nous avons et chaque année nous sommes tenus de les appliquer.

Au niveau de l’USFA, c’est de continuer l’œuvre entamée par notre prédécesseur et il nous appartient, avec sa collaboration de faire mieux. Donc il nous appartient de travailler à conserver la coupe du Faso, mais aussi à occuper une plaxce honnorable. A défaut d’être 3e, il nous faut être 2e ou champion au terme du fasofoot. Aussi, nous nous devons de conserver le trophée ATT. C’est notre ambition. Il s’agissait aussi pour nous d’aller un peu plus loin dans la campagne africaine, dépasser le 1er tour. Cela est fait et comme l’appétit vient en mangeant, nous visons maintenant de passer ce 2e tour.

Nous sommes à la fin de la phase aller du championnat. Etes-vous satisfait du comportement de votre équipe ?

J’avoue que je ne suis pas satisfait de la place qu’occupe l’USFA au stade actuel de la compétition. Si nous avions vraiment réussi cette phase, nous devrions être 2e à la limite avec 1 point de retard sur le leader. Mais là, ce n’est pas le cas. Nous sommes 3e avec un retard de 7 points sur le premier parce qu’il y a deux matches que nous avons ratés. Cependant je n’accuse pas les joueurs. Pour le moment, nous ne sommes pas satisfaits et nous comptons faire mieux pour la 2e phase.

Vous rencontrez en 16e de finales de la coupe de la CAF l’Africa Sport d’Abidjan. Vous avez écrit à la CAF pour que ce match se joue sur terrain neutre au vu des évènements qui se passent dans ce pays. Etes-vous prêts à aller jouer ce match à Abidjan ?

Je voudrais dire que sur le plan sportif, rien n’empêche l’USFA d’aller à Abidjan car c’est d’abord une équipe de football avant qu’on ne voit l’aspect militaire. Nous suivons les règles et les lois du football. Donc rien n’empêche l’USFA de se rendre à Abidjan pour son match. Maintenant, il appartient aux autorités notamment le ministère des Sports et des Loisirs de décider si oui ou non l’USFA doit partir. Sur le plan sportif, nous sommes prêts à aller affronter l’Africa Sport à Abidjan.

Qu’en est-il de la requête que vous avez formulée à la CAF ?

Si aujourd’hui (ndlr lundi 14 mars jour de l’interview) encore, le secrétaire général de la fédération burkinabè de football nous a confirmé que le match aura bien lieu à Abidjan le dimanche 20 mars à partir de 16 heures. Il appartient maintenant aux autorités politiques compétentes de nous autoriser ou pas. En tout cas si nous recevons nos billets aujourd’hui, nous partons.

Il n’y a rien à redouter ?

Non, je pense qu’il y a certes des appréhensions mais lorsque les autorités vous disent de partir, vous partez car nous sommes des militaires.

Etes-vous rentrés en contact avec votre collègue de l’Africa pour avoir d’autres garanties de sécurité ?

Je pense que le président de l’Africa ne peut pas nous garantir cette sécurité parce que c’est d’abord politique. Il y a la FIF (fédération ivoirienne de football), la CAF. Je dirais que le président de l’Africa est dans le même état que moi. Il ne peut rien dire par rapport à l’aspect sécurité. Nous allons nous rencontrer sur le terrain et discuter de nos problèmes interclubs.

Dans quelle disposition d’esprit votre équipe va-t-elle aborder cette rencontre ?

Nous allons aborder cette rencontre dans les mêmes dispositions de combativité et de discipline. Nous allons partir non pas pour seulement nous défendre, mais pour marquer et pourquoi pas gagner le match à Abidjan.

Avez-vous une idée sur votre adversaire ?

Ce que nous avons comme information sur cette équipe c’est que c’est une équipe constituée de joueurs grands et qui jouent très physique. Dans la sous région, le niveau du sport n’est plus le même. C’est dire que ce n’est plus l’Africa Sport qu’on a connu. Je pense donc que nous allons mettre toutes les chances de notre coté pour gagner ce match. Je suis quelqu’un d’optimiste de nature. Nous partons à Abidjan pour gagner.

Je profite de l’occasion que vous m’offrez pour appeler le public sportif abidjanais d’avoir un esprit sportif parce qu’au delà du sport, du football, le Burkina et la Côte d’Ivoire sont deux pays frères. Nous devrions donc voir plus loin que le football.

Interview réalisée par Ibrahim BAYILI et Firmin OUATTARA et Evrad OUEDRAOGO

L’Express du Faso

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