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Dernière minute : La musique burkinabè perd Mahama Konaté

Publié le mercredi 6 octobre 2010 à 05h17min

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La mauvaise nouvelle est tombée tôt ce matin, aux environs de 6 h. L’icône de la musique traditionnelle sénoufo, Mahama Konaté n’est plus. Il a rendu l’âme à son domicile à Sarfalao (Bobo-Dioulasso). Durant toute sa vie Mahama Konaté s’est évertué à travers ses compositions musicales à apporter vie et joie à ses fans d’Afrique, d’Europe et d’Amérique. « Je joue de la musique traditionnelle depuis tout petit. Je trouve qu’elle porte davantage de joie et de vie, qu’elle respecte notre pays et notre passé », aimait à dire le créateur du groupe Farafina Lili.

La disparition de Mahama Konaté est une grande perte pour la musique traditionnelle burkinabè. Gagné par l’amour du balafon dès l’âge de 5 ans, Mahama ne tardera pas à quitter son village pour la ville de Bobo-Dioulasso où il joue dans les cabarets, les baptêmes, les mariages et dans les quartiers. Très vite son succès dépasse les frontières de Bobo, du Burkina et même d’Afrique. Il a remporté plusieurs prix en musique traditionnelle et a été sélectionné pour faire partie de la Troupe nationale burkinabè. Avec cette dernière, Mahama Konaté tourne au Québec et en Algérie.

De retour au pays il crée avec quelques jeunes sa propre troupe qu’il baptise "Farafina". Le groupe Farafina dont beaucoup se souviennent certainement donne des concerts en France, en Suisse, en Belgique, en Allemagne et en Suède. Farafina de Mahama a même joué à Wembley en Angleterre en hommage à Nelson Mandela qui, à l’époque, était encore en prison. Au pays de Barack Obama, le sieur Konaté et sa troupe ont aussi fait parler d’eux. Bref, Mahama Konaté aura connu un succès mondial.

En plus de jouer, M. Konaté fabriquait lui- même ses instruments de musique et avait le souci permanent du respect de la nature. « Chaque musicien doit fabriquer son propre instrument avec la complicité de la nature. Ainsi, en jouant, nous rendons à la nature ce qu’elle nous a donné », disait- il. Mahama Konaté s’endort aujourd’hui bercé par la musique qu’il a toujours aimée et défendue. Adieu l’artiste.

Koundjoro Gabriel Kambou

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